Felipe Contepomi s’exprime pour La Provence
Felipe Contepomi s’exprime pour La Provence
Le dimanche 4 avril 2010 à 9:29 par David Demri
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– Pensiez-vous renouer aussi vite avec votre meilleur niveau après votre grave blessure au genou ?
Felipe Contepomi : Ce genre de blessure requiert beaucoup de temps pour revenir à 100%. À ce jour, j’estime être à 90% de mon potentiel. Durant et après les matches, je sens que je suis de mieux en mieux, physiquement. Ensuite, il n’y a pas de recette miracle: enchaîner les matches permet d’être à son niveau optimal le plus vite possible. On retrouve toujours le rythme en jouant.
– À 32 ans, avez-vous craint de ne pas retrouver l’intégralité de vos aptitudes physiques ?
F.C. : Non. Je n’ai jamais douté. Il fallait d’abord énormément travailler. Tous ces sacrifices devaient payer tôt ou tard. Maintenant, c’est vrai, je n’ai plus 20 ans, mais il s’agissait de la première grosse blessure de ma carrière. C’est inespéréaprès tant d’années au plus haut niveau ! Je ne me suis jamais affolé durant ma convalescence. J’ai suivi le programme de rééducation en faisant preuve de patience, sans précipitation. Mon genou s’est parfaitement consolidé. Je n’ai plus qu’à me concentrer sur le jeu désormais.
– Justement, vous vous êtes parfaitement intégré au dispositif du RCT…
F.C. : Quand vous arrivez dans une nouvelle équipe, vous cherchez en premier lieu à vous adapter au schéma de jeu dans lequel elle aime évoluer. Lorsque je joue en équipe d’Argentine, le système est différent. C’était déjà la même chose au Leinster, mon précédent club. À Toulon, aussi, je dois trouver les automatismes nécessaires avec mes partenaires pour être le plus efficace possible. Je suis au service d’un collectif.
– Votre rendement personnel à Bourgoin (1 essai transformé, 2 pénalités) a démontré que vous étiez en train de vous imposer comme un leader au RCT…
F.C. : Je ne me considère pas comme un patron. Lors de notre dernier match, j’ai pu donner cette impression car j’occupais notamment le rôle de buteur. Mais l’équipe de Toulon ne peut se résumer à un seul élément. L’effectif est composé de nombreux joueurs très performants. Il y a beaucoup de leaders. Avec l’expérience qui est la mienne, si je peux apporter ma pierre à l’édifice, j’en suis le premier comblé. Pour moi, c’est un honneur de jouer aux côtés de Jonny (Wilkinson), Tana (Umaga), Juan (Fernandez Lobbe), Joe (Van Niekerk), Pierre (Mignoni), « Lolo » (Emmanuelli), Sonny Bill (Williams) et tous les autres. C’est l’élite de notre sport en quelque sorte !
– Est-ce la raison principale qui vous a incité à opter pour Toulon, l’été dernier ?
F.C. : Je n’avais jamais joué dans le championnat français et cette expérience me tentait énormément. Plusieurs clubs du Top14 s’intéressaient à moi (en plus du RCT, Perpignan notamment, ndlr). Mais j’ai beaucoup discuté avec Philippe (Saint-André). À Toulon, je savais qu’il y avait un groupe au fort potentiel. Jonny allait également signer ici. Ce n’est pas rien! Pour moi, franchement, le RCT, c’était le meilleur choix possible.
– C’est d’autant plus le meilleur que le RCT est pour ainsi dire d’ores et déjà qualifié pour la H-Cup et les phases finales du championnat de France…
F.C. : Ce qui se passe ici est extraordinaire. Mais, dans le groupe, on reste très calme, car on sait que la concurrence dans le haut du tableau est très vive. Maintenant, si on continue à garder la tête froide et à ne pas s’enflammer, on sera en mesure de maintenir le niveau de jeu qui est le nôtre depuis plusieurs semaines et ainsi décrocher d’autres succès d’ici au terme de la saison régulière, voire au-delà.
– Est-ce que vous commencez à penser au titre de champion ?
F.C. : (Il sourit) Ah! le titre, ça fait rêver ! Mais il est encore trop tôt pour évoquer cette hypothèse. On veille simplement à avancer par palier. On verra si on dispute les barrages d’accession aux demi-finales à Mayol. Si c’est le cas, avec l’appui formidable du public, on aura nos chances en vue du dernier carré. À ce moment-là, on commencera peut-être à songer effectivement au titre. Mais on en est encore loin. Pour l’heure, notre objectif est de terminer la phase régulière au moins parmi les quatre premiers pour jouer les barrages à Toulon. J’imagine la ferveur populaire qui s’emparerait, alors, de Mayol et de la ville ! Ce serait énorme !
– Cet engouement extraordinaire vous surprend-il ?
F.C. : Je n’avais jamais vécu ça. Une ambiance de feu comme celle-là, on peut la retrouver dans les stades de foot en Argentine, mais c’est la première fois que je vis ça dans une enceinte de rugby! En France, les clubs drainent beaucoup de supporters, mais Toulon, c’est le summum dans le genre! C’est impressionnant de jouer ici.
– Vous vivez dans la région toulonnaise (il habite à Carqueiranne) depuis huit mois maintenant. Comment vous sentez-vous ici ?
F.C. : Heu-reux! Bon, on m’a dit que l’hiver avait été plus rude que d’ordinaire cette année, mais dès qu’il faut beau, c’est un bonheur de s’entraîner dans de telles conditions. Moi qui venait d’Irlande, c’est un vrai changement! (
rires) De plus, Toulon est une ville qui vit beaucoup. La région est magnifique. Je suis allé à Aix-en-Provence, Nice, Cannes, Saint-Tropez et Marseille. C’est un régal!
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