Dans l’élite pour la troisième saison consécutive, les Toulonnais ont franchi un cap, comme l’a démontré leur victoire contre Montpellier malgré des vents contraires. Mais Bernard Laporte ne s’enflamme pas.

Les Toulonnais tout en contrôle. Opposés à Montpellier vendredi dernier, les hommes de Bernard Laporte ont parfaitement négocié « le tournant de la saison », comme l’avait qualifié leur président Mourad Boudjellal dans la semaine précédant la rencontre. « Ce n’était pas un match simple à gérer, reconnaît le manager du RCT Bernard Laporte. Il y avait beaucoup de pression par rapport à ce qu’il s’était passé et surtout par rapport au classement. Mathématiquement, c’était très important de gagner contre une très bonne équipe de Montpellier. » Vainqueurs sur le même score qu’ils avaient été battus à l’aller (19-6), les Varois ont démontré contre le MHRC qu’ils avaient grandi depuis leur accession à l’élite en 2009. Bousculés en première période, pas aidés par un arbitrage unanimement pointé du doigt par les locaux, les partenaires de Joe Van Niekerk ont été poussés dans les cordes. Tenus en échec à la pause (3-3), ils devaient aussi attaquer le second acte en infériorité numérique en raison du carton jaune infligé à Christophe Samson sur la dernière action avant la mi-temps.

Mais s’ils ont dû s’employer plus qu’à l’accoutumée, ils n’ont jamais paniqué. L’ancien sélectionneur du XV de France a apprécié la moelle de ses joueurs pour s’extirper du piège. « C’est la première fois qu’on est dans la difficulté chez nous depuis que je suis là. Mais on a certainement fait notre meilleur début de deuxième mi-temps. D’habitude, on mène facilement, on fait vingt premières minutes hésitantes et on finit bien. Là, on a bien attaqué la reprise. » L’entraîneur des arrières Pierre Mignoni a eu le même sentiment. « Les joueurs ne s’affolent pas. On est resté concentré sur notre objectif, on n’est pas sorti du match. On a été assez discipliné. Même si on a été sanctionné assez sévèrement en début de partie, les joueurs ne se sont pas trop énervés. » Dans un contexte pourtant tendu, en raison notamment de l’affaire Olivier Missoup, les Toulonnais ne se sont jamais énervés pour finalement être récompensés. « Si on était parti dans la bêtise, ça ne nous aurait pas servi, estime Sébastien Bruno. On est resté maître de nos nerfs. Ce qui nous importait le plus, ce n’était pas de se faire justice, c’était de gagner le match. »

Contre l’une des machines les mieux huilées du Top 14, les Varois se sont recentrés sur leurs points forts. Avec huit victoires sur leurs onze derniers matchs toutes compétitions confondues, ils ont acquis des certitudes dans leur jeu. « On s’appuie sur une grosse défense, on s’investit beaucoup. On sait que Jonny (Wilkinson) peut nous faire gagner le match à tout moment. Bernard (Laporte) nous donne de bonnes indications à la mi-temps. Tout ça fait qu’on arrive à mieux maîtriser ces matchs. » En s’imposant contre Montpellier, le RCT a fait un grand pas vers la qualification pour les phases finales et un barrage à domicile. Mais Laporte ne s’enflamme pas. « On prend un peu d’oxygène mais rien n’est fini. Il y a encore des matchs importants à la maison, contre la Racing, Castres ou Toulouse. » Il ne veut pas tresser trop de louanges à son équipe, sous peine de désillusions. « Le sport de haut niveau, c’est un éternel recommencement. Si je dis qu’on a franchi un cap, on risque de vite dégringoler. On a fait quelque chose de bien. Maintenant, il faut penser à demain. » Et au déplacement à Perpignan samedi prochain.

Source: rugby365.Fr