Un joueur du Stade-Français raconte la saison calvaire de l’équipe Parisienne

Un joueur du Stade-Français raconte la saison calvaire de l’équipe Parisienne

Le dimanche 27 avril 2025 à 13:53 par David Demri

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Souvent éloigné des terrains à cause de blessure, Julien Delbouis fait son retour dans le groupe du Stade Français pour un derby sous tension sur la pelouse du Racing. Avec une ambition, sauver le club parisien. Le derby, la mission maintien, son attachement au club de la capitale, ses blessures à répétition, le centre de 25 ans s’est confié à RMC Sport.

Vous revenez après un mois d’absence: comment vous sentez-vous?

Ça va plutôt bien, j’ai eu une petite infection à cause d’une plaie que j’ai eu à Jean Bouin, les dernières semaines étaient compliquées. Mais je reviens en forme, pour essayer d’aider au maximum l’équipe.

Avec la situation du club (12e du Top 14), ce derby face au Racing 92 prend-il encore plus de valeur?

Un derby c’est toujours spécial, et quand on est parisien depuis l’enfance c’est un match qui nous tient vraiment à cœur. L’enjeu du classement va prendre un peu le dessus, et renforcer la tension, vraiment hâte d’y être. Je suis formé à Massy, depuis que j’ai 10-12 ans, je vis cette rivalité incroyable avec le Racing et on aime ce genre de match quand on est parisien, donc on a toujours envie d’en gagner.

Vous avez remporté les deux derniers derbies à Paris La Défense Aréna, et le match aller chez vous: vous avez l’avantage psychologique?

Non pas vraiment, avant la victoire de novembre, je ne les avais jamais battus à Jean Bouin depuis mon arrivée au Stade Français, et ça faisait déjà 6 ans. Récemment on a gagné là-bas, donc il faut s’appuyer sur les bons souvenirs qu’on peut en avoir et essayer de réitérer l’exploit.

On a un peu l’impression que les semaines se suivent et se ressemblent pour vous. La réaction se fait un peu attendre…

Là, on parle du Racing, du derby, mais la semaine dernière face à Toulouse, c’est un classico aussi et c’était important. On est tous déterminés à jouer, c’est encore plus dur et frustrant quand on n’est pas sur le terrain, parce qu’on ne peut pas aider l’équipe. Mais l’enjeu on le connait, on l’a sur tous les matchs. Maintenant, on n’a pas le petit truc qui tourne pour nous, il faut se payer pour qu’il ne nous manque pas des points à la fin. A Montpellier par exemple, quand on mène 29-3 on ne peut pas repartir avec 0 point.

On se dit que le Stade Français ne peut pas descendre, que vous allez vous en sortir. Mais la saison avance: commencez-vous à envisager une relégation ou un barrage?

Il reste cinq matchs, ça ne fait pas beaucoup. Là, on a des rendez-vous vraiment importants contre le Racing et Perpignan, on pourra faire un petit bilan après ça et il restera encore trois occasions de changer le destin. On se dit que ça ne peut pas arriver, mais le temps avance, et au classement, on n’arrive pas à se mettre à l’abri. Donc il faut l’avoir dans un coin de la tête et tout donner tous les week-ends pour éviter ça.

Comment voyez-vous cette fin de saison, ces cinq derniers matchs?

Là il faut absolument prendre des points sur les deux matchs au Racing et à Perpignan. Si on finit 12ème avec ne serait-ce qu’un point d’avance ou même au goal-average, et qu’on se sauve, on s’en satisfera vraiment pour cette saison. Réussir à se maintenir, c’est parfois plus beau qu’un titre pour certaines équipes, le Stade Français n’est pas habitué à ça et beaucoup de joueurs dans l’équipe non plus donc c’est à nous d’aller chercher cette petite victoire du maintien.

C’est impensable pour vous de faire partie de la première génération qui fait descendre le Stade Français en Pro D2?

Ce n’est pas possible. En plus, le groupe a peu changé par rapport à l’année dernière, le noyau dur est le même, et on ne peut pas passer d’une demi-finale à être tout en bas cette année. Il faut qu’il y ait ce petit facteur qui switch et qui soit avec nous pour qu’on puisse gagner et avoir la confiance.

Le fait de ne pas s’attendre à une telle saison, est-ce que ça a contribué au fait de rentrer dans cet engrenage de défaites que vous n’arrivez pas à stopper?

C’est ça, c’est ça. La saison n’a pas bien commencé, et on a tout de suite été en difficulté. A l’image de ce match à Vannes il y a deux ou trois mois déjà. Ils prennent un carton rouge à la, cinquième minute, et même là on n’arrive pas à gagner. Il y a trop de matchs cette année où on ne s’est pas payés en prenant ne serait-ce qu’un point, et on le paie au classement.

Le Racing 92 a tenté et plutôt réussi une mini-révolution avec l’arrivée de Patrice Collazo pour remplacer Stuart Lancaster. Chez vous, les départs successifs de Karim Ghezal puis Laurent Labit ne semblent pas avoir changé grand-chose. Comment les avez-vous vécus?

Peu importe les relations qu’on peut avoir avec des managers, les départs ne sont jamais agréables. Surtout que ce groupe a été créé avec Karim et Laurent depuis l’année dernière. Et il n’y a pas eu non plus d’électro-choc avec des victoires, un groupe qui se sort de ça. C’est dur à expliquer, on a eu un enchaînement de galères cette année, notamment nos piliers les plus importants qui se sont blessés en tout début de saison. Mais on ne peut pas se cacher derrière ça, on est sportifs, on a un groupe de 40 joueurs professionnels et on se doit de gagner même s’il manque du monde ou si du staff s’en va.

Arrivez-vous à vous projeter au club au-delà de cette saison, alors qu’il va peut-être à nouveau y avoir du mouvement dans le staff et un projet pas forcément très clair?

Pour moi, c’est un club historique, peu importe la visibilité qu’on peut avoir sur un an, deux ans. Le Stade Français a été titré de nombreuses fois par le passé et j’ai envie de gagner des titres avec ce club. Le fait de savoir qui sera là ou pas ne va pas influencer mon choix de rester, je veux me battre et gagner avec le Stade Français. Chaque personne a son job, moi je suis sur le terrain, ceux qui doivent décider décident, ceux qui doivent entraîner entraînent.

Votre meilleure saison c’était il y a deux ans, vous étiez vraiment un cadre. Depuis, beaucoup de blessures, 13 matchs l’an dernier, 15 cette année. Comment vivez-vous ces périodes en étant éloigné des terrains?

J’ai été blessé gravement assez jeune, j’ai enchaîné deux ruptures des ligaments croisés dès ma deuxième année pro. Je pense que mon corps a été modifié depuis ce moment-là, et c’est devenu compliqué d’enchaîner réellement sur une saison. Mais le nouveau complexe du Camp des Loges est top, avec un terrain en herbe qui m’aide et qui me change du terrain de Jean Bouin. Je pense que j’ai perdu quelques points de vie en m’entraînant toutes les semaines là-bas pendant longtemps.

Et comment tentez-vous de régler ça?

J’essaie de faire attention, de mieux m’entraîneur, j’ai 25 ans, c’est la fleur de l’âge pour un sportif et ça ne me fait pas peur d’avoir eu des blessures avant. C’est frustrant bien sûr, mais on fait un sport de contact et moi de par mon poste et mon style de jeu je suis amené à subir des impacts et à en remettre. En tout cas je suis là et je veux aider l’équipe.

Via RMC Sport

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1 Commentaire

  1. Guy TARE 27 avril 2025 at 15h- Répondre

    Ils ont un calendrier de fou

    C’est le pire je pense des clubs qui luttent pour pas descendre.
    Mais Vannes va descendre je pense.
    Et le stade va se sauver en access match contre BRIVE lol
    MESMER

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