Esteban Abadie dévoile ses secrets pour être un as de la touche !
Esteban Abadie dévoile ses secrets pour être un as de la touche !
Le samedi 19 avril 2025 à 11:06 par David Demri
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Le troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Esteban Abadie est reconnu en Top 14 pour être un excellent stratège dans le secteur de la touche.
Lors d’un long entretien accordé au journal L’équipe, le joueur Varois est revenu sur ses aptitudes.
Maillon essentiel du jeu d’avants, la touche est une science à part entière dans le rugby moderne. Pour Esteban Abadie, ce n’est pas un simple geste technique, mais un domaine stratégique à part entière, nourri d’analyse, de répétitions et d’instinct.
Formé au Racing, c’est sous l’impulsion de Florent Guichard qu’il découvre l’intérêt du jeu en touche, un secteur qui lui permet de compenser un profil moins explosif sur de longues courses. Ce goût du détail et de la lecture du jeu se renforce à Brive, auprès d’Arnaud Mela, avant d’être peaufiné aujourd’hui à Toulon avec l’appui technologique et l’expertise de Sergio Parisse.
La reconnaissance de ses pairs ne lui échappe pas. Il cite Baptiste Chouzenoux (Bayonne), « réactif et longiligne », ou encore Cameron Woki (Racing 92), qu’il admire pour leur lecture du jeu et leur efficacité. Il évoque aussi les petits trucs du métier, comme l’analyse audio des annonces au Stade Français ou le souci du timing vu chez Julien Puricelli, ancien grand sauteur devenu coach au LOU.
Derrière la gestuelle précise d’une touche réussie se cache une préparation intense : deux sessions hebdomadaires, près de trente sauts à chaque fois, pour caler le timing avec les lifteurs et les talonneurs. « Rien ne se fait naturellement », rappelle-t-il.
Et si les envolées peuvent être spectaculaires, les réceptions sont périlleuses. Entorses, chutes mal réceptionnées, déséquilibres… le risque est permanent, surtout si les réceptionneurs sont absorbés par les phases de combat au sol.
Il explique avoir pris goût au secteur de la touche au Racing 92, alors qu’il était encore au centre de formation. Extrait:
J’y ai pris goût au centre de formation du Racing grâce à Florent Guichard. Je n’étais pas le genre de joueur à traverser le terrain sur 80 mètres en puissance et mettre tous les défenseurs sur le cul. Au rugby chacun joue avec ses armes et Florent m’a incité à m’intéresser à ce secteur de jeu. C’est important pour un joueur d’avoir un superpouvoir qui le différencie des autres.
Il ne le cache pas : il prend souvent le pari de sauter ou de ne pas sauter et évoque une prise de risque. Extrait:
À certains moments du match tu prends le pari de sauter. C’est une prise de risque car c’est aussi s’affaiblir au sol. Parfois ça marche, d’autres non. C’est l’instant présent qui doit guider, associé à la connaissance du potentiel adverse et la nécessité – ou pas – d’assurer le coup dans certaines zones du terrain.
Dans la foulée, il cite les meilleurs sauteurs en touche, en Top 14 : Baptiste Chouzenoux (Bayonne), Romain Briatte (Stade-Français), Cameron Woki (Racing 92).
Il n’oublie pas de mentionner l’ancien deuxième ligne Lyonnais Julien Puricelli.
Aussi, Esteban Abadie révèle comment les noms des annonces sont déterminées. Extrait:
En gros, on a des lettres suivies de numéros qui indiquent si on fait une feinte ou deux feintes. Parfois on ne feinte pas, on joue sur la vitesse. Chaque équipe a ses « sorties de secours « devant, au milieu et au fond. Si une option facile se présente on peut choisir de la prendre, ou pas. Ça reste assez complexe selon les équipes affrontées.
Il confirme que le secteur de la touche est beaucoup travaillé au RCT avec notamment Sergio Parisse. Extrait:
À Toulon on se réunit chaque début de semaine avec les leaders et Sergio Parisse. Une bonne heure, afin d’établir le plan à venir. Sergio apporte une base de travail que l’on complète après avoir, chacun de notre côté, effectué un travail préparatoire préalable.
Sa crainte ? Les réceptions après les sauts en touche. Extrait:
C’est le plus délicat et les blessures sont fréquentes. Je me suis fait deux fois la cheville en début de saison. Parfois c’est tout con, tu retombes sur la chaussure d’un mec. Ou alors, tu es en haut et tu te retrouves déstabilisé par la lutte au sol.
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