Après Sébastien Chabal, un autre international Français avoue ne se souvenir de rien !

Après Sébastien Chabal, un autre international Français avoue ne se souvenir de rien !

Le mercredi 16 avril 2025 à 22:48 par David Demri

2 Commentaires

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Après les révélations troublantes de Sébastien Chabal sur ses pertes de mémoire, un autre ancien international français vient à son tour jeter une lumière crue sur les séquelles laissées par le rugby professionnel.

Patrick Tabacco, troisième ligne emblématique passé par Colomiers, Castres et le Stade Français, livre à 51 ans – un témoignage poignant sur les effets à long terme des commotions cérébrales.

L’ancien joueur, qui compte 18 sélections sous le maillot du XV de France, évoque une relation profondément altérée avec son propre passé de rugbyman. Malgré un palmarès éloquent — notamment deux titres de champion de France remportés avec le Stade Français en 2003 et 2004 — Tabacco confesse être aujourd’hui incapable de se souvenir de ces moments-clés.

« Je n’ai aucun souvenir des finales que j’ai jouées », déclare-t-il au micro de la radio 100%. « J’ai l’impression que c’est mon frère qui a vécu cette carrière-là et que j’ai été spectateur de sa carrière. Comme si ce n’était pas moi qui étais sur le terrain ce jour-là. »

Un aveu bouleversant, qui met en lumière cette sensation de dédoublement, d’amnésie sportive, qui l’accompagne encore aujourd’hui. Tabacco explique que ses souvenirs de matchs sont réduits à de rares éclairs, qu’il peine à convoquer sans effort.

« J’ai très peu de souvenirs de mes matchs, j’ai quelques flashs de certaines rencontres, et encore, c’est difficile, il faut que je creuse. J’ai surtout perdu toutes les émotions, toutes les sensations et toute la pression que l’on pouvait vivre dans ces moments-là. »

Entre commotions et états seconds

Contrairement à d’autres anciens joueurs qui évoquent exclusivement les chocs à la tête, Tabacco propose une lecture plus nuancée. Il évoque une combinaison de facteurs liés à l’intensité extrême du jeu professionnel : la fatigue, le manque d’oxygène, la lucidité altérée… autant de conditions qui peuvent empêcher le cerveau d’enregistrer durablement les événements.

« J’ai souvent eu tendance à dire que c’est lié au fait qu’on était dans des états un peu seconds dans ces moments-là. Surtout quand on est sur le terrain et qu’on manque d’oxygène, on manque de lucidité. Donc je pense que l’on mémorise beaucoup moins les choses que dans le civil. »

Un constat qui, s’il n’écarte pas la responsabilité des commotions cérébrales, souligne aussi l’impact plus global des exigences physiques et mentales du très haut niveau.

Une mémoire sélective

À la différence de Sébastien Chabal, qui révélait avoir oublié jusqu’à la naissance de sa fille, Patrick Tabacco assure que sa mémoire personnelle reste intacte. Ses souvenirs familiaux et de vie privée ne semblent pas affectés. Ce sont bien ses années de joueur qui semblent comme effacées, dissoutes dans le tumulte des mêlées et l’intensité des finales.

Son témoignage, aussi sincère que bouleversant, s’ajoute à une liste croissante de voix qui alertent sur les effets délétères du rugby professionnel sur la santé mentale et cognitive des joueurs. Un sujet encore tabou, mais désormais impossible à ignorer.

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2 Commentaires

  1. Provence83 17 avril 2025 at 03h- Répondre

    ce problème grave devient récurrent, la génération qui a connu le rugby pro à ses début a vieillie. Les cas de démences se multiplies, si on ne fait rien, le vieillissement de la génération d’aujourd’hui sera catastrophique. Le rugby pro a voulu attirer toujours plus de spectateurs, il a fallu modifier ses règles pour le rendre beaucoup plus spectaculaire. A l’époque de l’amateurisme, il faut se souvenir des secondes et troisièmes lignes ! ils étaient plus filiformes malgré quelques exceptions et oui dame ! c’est qu’il fallait sauter en touche ! l’ascenseur n’existait pas ! à partir de cette maudite règle cela a été la course aux bulldozers !. C’est vrai que cette règle a permis de fluidifier ce lancement de jeu et le rendre plus spectaculaire. Auparavant 4 fois sur 5 le sauteur allait au sol, un regroupement se formait et tout ça se terminait bien souvent par une mêlée !!. Aujourd’hui les joueurs passent bientôt plus de temps à la salle muscu que sur un terrain d’entraînement, prises de poids monstrueuses aidées par la créatine, résultats les tendons lâchent, les chocs deviennent dangereux. Et puis, et puis nous y sommes un peu pour quelques choses nous aussi dans les tribunes, qui ne s’enthousiasme pas lorsqu’on perçoit assis sur notre fauteuil le bruit du choc d’une percussion et qui n’a pas avec un rictus aux lèvres délivré un petit « put..n, qu’est ce qu’il lui a mis » . Et oui, notre rugby a muté et nous avec, on veut du spectaculaire la téloche aussi, alors je ne sais pas ce qu’il faut faire, peut-être revenir aux règles anciennes pour limiter le gabarit du moins devant ? mais ce que je pense savoir, c’est que le rugby court à la catastrophe pour sa sauvegarde car les parents y regarderont à deux fois pour inscrire leurs rejetons dans une école de rugby. Nos hautes instances rugbystiques ne doivent pas que regarder le présent, ils doivent regarder loin devant vers l’avenir et prendre le problème à bras le corps. (Courage à vous pour me lire, car je me suis saoulé moi même !! )

  2. Provence83 17 avril 2025 at 03h- Répondre

    et encore en modération ben voyons !!!