C’est une annonce qui a résonné comme un coup de tonnerre au pays du long nuage blanc. L’ailier néo-zélandais Mark Tele’a, star montante des All Blacks, a confirmé son départ pour le Japon à l’issue de la saison avec les Auckland Blues.

Une décision qui ne laisse personne indifférent, tant l’impact de ce joueur de 28 ans s’est fait sentir ces dernières années, sur les pelouses du Super Rugby comme sur la scène internationale.

C’est par un message sobre mais lourd de sens que le joueur a officialisé son choix, lundi 14 avril :

« Après mûre réflexion, j’ai décidé de jouer au Japon l’année prochaine. Merci aux joueurs, aux entraîneurs, aux administrateurs et aux supporters pour avoir rendu ces dernières années si spéciales pour moi. […] Mais passons à un autre chapitre », a-t-il écrit sur Instagram.

Un adieu aux All Blacks ?

Ce départ dépasse largement le simple cadre d’un transfert. Car en quittant la Nouvelle-Zélande, Tele’a tourne — potentiellement — la page All Blacks. Dans le pays, les règles sont claires : pour prétendre à une sélection, un joueur doit évoluer au sein d’une franchise néo-zélandaise. Pas d’exception, pas de dérogation. En rejoignant un club japonais, l’ailier s’exclut donc de facto du groupe noir à la fougère.

Un choix qui interroge autant qu’il inquiète. Car Tele’a est souvent cité parmi les meilleurs ailiers du monde. Rapide, explosif, créatif, il incarne la relève néo-zélandaise depuis la Coupe du monde 2023. Sa mise en retrait soulève ainsi une question douloureuse pour de nombreux fans : celle d’un possible désamour vis-à-vis de la sélection la plus mythique de la planète rugby.

Un frisson sud-africain

Mais l’émotion collective ne s’est pas arrêtée là. Dans les heures suivant l’annonce, une rumeur a enflammé les réseaux et les conversations : Mark Tele’a pourrait-il… jouer la Coupe du monde 2027 avec l’Afrique du Sud ?

Une hypothèse qui semble sortie d’un roman de rugby-fiction mais qui, sur le papier, avait de quoi faire frissonner : son père étant sud-africain, Tele’a est éligible, selon les règles de World Rugby, pour porter le maillot des Springboks. Et quel renfort ce serait, pour une nation qui vise un troisième titre mondial consécutif en Australie…

Mais cette option ne verra pas le jour. La faute à un détail de calendrier, implacable : la réforme de World Rugby de 2022 impose un délai de 36 mois sans sélection pour tout joueur désirant changer de pays. Or, la dernière cape de Tele’a avec les All Blacks remonte au 23 novembre 2024.

Il ne serait donc éligible qu’à partir du 23 novembre 2027, soit dix jours après la fin du Mondial prévu du 1er octobre au 13 novembre en Australie.

Un retour éclair chez les Blacks ?

Alors que les spéculations s’estompent, un espoir demeure pour les supporters néo-zélandais : voir Tele’a revenir sur ses terres avant la Coupe du monde. Un retour express dans une franchise du Super Rugby le rendrait de nouveau sélectionnable. Ce scénario n’est pas exclu, d’autant que l’ailier n’a jamais fermé la porte à un nouveau chapitre en noir.

Quoi qu’il en soit, le rugby néo-zélandais voit l’un de ses joyaux s’envoler, à un moment où chaque talent compte pour reconstruire une équipe en quête de renouveau. Et même si l’avenir de Mark Tele’a semble désormais écrit en kanji, les All Blacks, eux, ne perdent pas encore totalement espoir de revoir leur phénomène fouler les pelouses sous le maillot noir.