L’affaire Jaminet ébranle les dessous du rugby professionnel : « Il faudrait faire comme dans le football »

L’affaire Jaminet ébranle les dessous du rugby professionnel : « Il faudrait faire comme dans le football »

Le lundi 14 avril 2025 à 11:10 par David Demri

9 Commentaires

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L’affaire Melvyn Jaminet, dont les ramifications financières continuent d’agiter les coulisses du rugby français, pourrait bien marquer un tournant dans la régulation des transferts au sein du Top 14.

Au cœur du dossier : un prêt de 450 000 euros contracté par l’arrière international lors de son passage de Perpignan à Toulouse à l’été 2022. Une somme censée lui être remboursée, qui interroge aujourd’hui les autorités.

Alors que le volet lié au Salary Cap a déjà coûté 1,3 million d’euros au Stade Toulousain, l’Autorité de régulation du rugby (A2R) concentre désormais ses investigations sur les flux financiers entourant ce transfert.

Après avoir entendu l’ancien avocat de Melvyn Jaminet, Arnaud Dubois, les enquêteurs se sont entretenus avec les dirigeants de Toulouse et Perpignan pour décortiquer les rouages d’un montage désormais suspecté de contourner la clause libératoire imposée par la LNR.

Instaurée pour éviter les rachats directs de contrat entre clubs, la clause libératoire permet en théorie à un joueur de se libérer contre une indemnité prédéfinie. Mais en pratique, cette mesure reste fragile juridiquement.

« Le cadre est tellement flou que les présidents en jouent allègrement », reconnaît une source judiciaire, soulignant combien cette zone grise est devenue un terrain de jeu pour les clubs.

Pour rester dans les clous du droit du travail et du Code du sport, des avenants au contrat sont souvent signés, permettant au joueur de racheter lui-même son engagement. Mais bien souvent, le club acheteur est celui qui finance l’opération, parfois via des structures externes.

Dans plusieurs cas documentés, des sociétés d’événementiel ou des partenaires tiers interviennent pour masquer l’origine réelle des fonds. Midi Olympique a pu consulter différents documents – conventions de partenariat, contrats de droits à l’image, clauses de dédit – laissant entrevoir un mécanisme bien rôdé.

Le club recruteur finance un événement auprès d’une société tierce, laquelle rémunère ensuite le joueur pour des droits à l’image équivalents à la somme de la clause. Une opération qui, si elle reste légale sur le papier, frôle les limites du droit fiscal et du Salary Cap.

Ce schéma serait loin d’être marginal. Il s’appliquerait aussi bien en Top 14 qu’en Pro D2, dans des contextes où chaque euro gagné en dehors du cadre réglementaire peut faire la différence.

Face à cette dérive généralisée, certains dirigeants commencent à plaider pour une réforme profonde du système.

Pour Midi Olympique, un président de club, sous couvert d’anonymat, reconnaît lui-même avoir eu recours à cette mécanique.

Il faudrait supprimer ces clauses et instaurer un vrai système de rachat de contrat, comme dans le football. Les joueurs deviendraient de véritables actifs, et on en finirait avec ces montages d’un autre temps

L’affaire Melvyn Jaminet agit donc comme un révélateur d’un modèle à bout de souffle, où les clubs rivalisent d’ingéniosité pour contourner les règles, au risque de franchir la ligne rouge. Alors que la LNR affiche sa volonté d’assainir le rugby professionnel, ce dossier explosif pourrait bien être le point de départ d’un grand ménage dans les pratiques contractuelles.

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9 Commentaires

  1. Johndoeuf 14 avril 2025 at 11h- Répondre

    Tout le monde fait pareil ?
    Qu ils nous donnent les club ce fameux midi olympique.
    Tout ça pour dédouaner Toulouse.
    Journal a gerber !

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    • marc 14 avril 2025 at 11h- Répondre

      T’es faux c.. ou tu fais l’autruche ? Faut vraiment te les citer les clubs et les exemples ?

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    • Philou capitole 14 avril 2025 at 12h- Répondre

      Toulon toulouse pour kolbe par exemple.?

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      • ans l'affaire 14 avril 2025 at 12h- Répondre

        Pas la peine il ne co…mprendra pas ….. la défaite est dure à passer. MDR

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  2. ans l'affaire 14 avril 2025 at 12h- Répondre

    Johndoeuf c’est plutôt ton post qui est à gerber. Tu es pito…yble comme d’hab

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    • Tachoires 14 avril 2025 at 14h- Répondre

      Faut il répondre à ce genre de toutes petites personnes ?

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  3. ??? 14 avril 2025 at 13h- Répondre

    Les valeurs du rugby et Toulouse !!!! Ses dirigeants , ses mécènes sont non seulement des magouilleurs mais ont tout fait pour masquer leur malhonnêteté quitte à mettre Jaminet dans une situation intenable sur le plan moral et financier .
    Ce n’est qu’ après l’apport de preuves indiscutables et pour échapper à l’amende de 3 millions qu’ils ont été dans l’obligation de reconnaître tout ou partie des faits reprochés..
    Alors , SVP même si vous avez une excellente équipe qui domine le top 14 et l’europe il n’es demeure pas moins que vos dirigeants sont magouilleurs et malhonnêtes

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    • Allezlestade 14 avril 2025 at 14h- Répondre

      ??? tout le monde ne peut pas être honnête comme le RCT qui paie ses 28 inters au SMIC. Dur dur la défaite.

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  4. ??? 14 avril 2025 at 15h- Répondre

    ALLEZLESTADE quel rapport , si il y a SMIC , il est respecté point barre .A force de vouloir vous sortir de la merde en trouvant de tels arguments vous montrez et démontrez que la malhonnêteté , la tricherie , la magouille , les traficotages sont dans votre ADN .
    je penche plutôt dans le genre borné , dépourvu d’ objectivité , qui va fouiller dans les poubelles pour tenter de passer pour quelqu’un de bien , qui refuse d’ouvrir les yeux et quand il les entr’ouvre c’est équipés de belles oeillères ..
    Surtout même pas capable de lire correctement mon commentaire qui ne s’attaque en rien , au contraire , aux joueurs et à Mola …..
    C’est avec des  » supporters  » comme ça que le rugby pâtit et perd de sa noblesse .

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