Le Stade Toulousain a arraché sa qualification pour les demi-finales de la Champions Cup ce dimanche 13 avril, au terme d’un combat haletant face au RC Toulon.

Sur la pelouse survoltée du stade Mayol, les Haut-Garonnais ont triomphé de justesse (21-18), grâce à une pénalité de Thomas Ramos au bout du suspense.

Ce choc entre deux monuments du rugby hexagonal a tenu toutes ses promesses. Les deux équipes se sont livrées un duel d’une rare intensité, ponctué de phases défensives rugueuses et d’une tension palpable jusqu’à la sirène finale.

Un scénario hitchcockien, où chaque détail comptait. Et c’est Ramos, malgré une réussite irrégulière au pied, qui s’est chargé de délivrer les siens dans les toutes dernières secondes.

Mais au-delà de l’enjeu sportif, cette rencontre était aussi marquée par une atmosphère électrique en tribunes, alimentée par une polémique extra-sportive.

Dans le viseur : Melvyn Jaminet. L’arrière international, aujourd’hui joueur du RCT, avait rejoint Toulouse en 2022 en provenance de Perpignan. Un transfert au cœur de la controverse.

D’après plusieurs sources, Jaminet aurait contracté deux crédits bancaires pour financer lui-même son indemnité de transfert, estimée à 450 000 euros. À l’époque, le président toulousain Didier Lacroix se serait engagé à le rembourser — un engagement qui, selon certains témoignages, ne serait toujours pas honoré à ce jour.

Ce passif n’a pas été oublié à Mayol.

Lors de l’arrivée du président toulousain dans l’enceinte varoise, les sifflets ont retenti. « Lacroix, rends l’argent« , scandaient plusieurs spectateurs, donnant le ton d’une réception hostile. Une ambiance tendue confirmée par les journalistes de La Dépêche du Midi, présents sur place, qui ont assisté à un accueil glacial réservé au dirigeant rouge et noir.

À l’issue de cette victoire arrachée dans la douleur, Thomas Ramos, visiblement ému, n’a pas manqué de saluer son président : un hommage appuyé, sur fond de soutien dans la tourmente. Une manière, pour les joueurs, de faire bloc derrière leur direction dans une période aussi délicate que décisive.

Le Stade Toulousain retrouvera l’Union Bordeaux-Bègles en demi-finale le 2 mai prochain. Mais avant cela, il faudra digérer les émotions de ce quart de finale, aussi spectaculaire qu’explosif.