Alors que le Rugby Club Toulonnais s’apprête à accueillir le Stade Toulousain ce dimanche 13 avril pour un quart de finale très attendu de Champions Cup, Pierre Mignoni s’est exprimé sur cette confrontation au sommet, mais aussi sur les liens particuliers qui unissent les deux formations rouges et noires du rugby français.

Le technicien toulonnais, attentif au parcours européen du club haut-garonnais, n’a rien manqué de leur démonstration contre Sale (38-15), en huitième de finale. Une performance qui n’a fait que renforcer son admiration pour l’armada toulousaine. « Je suis content de jouer cette grande équipe », a-t-il confié dans les colonnes de L’Équipe. « On va affronter ce qui se fait de mieux en Europe. On va jouer un grand club. Moi, je suis très fier de pouvoir jouer tous les Toulousains. »

Entre rivalité historique et respect mutuel

À la tête d’un RCT revigoré, Pierre Mignoni s’apprête à croiser le fer avec une formation dirigée par Ugo Mola, un manager qu’il connaît bien. « On a toujours un lien spécial avec Toulouse. On n’est pas amis, mais on a un lien particulier en raison de ces couleurs. Au-delà de la rivalité sur le terrain, il y a une forme de respect. » Une déclaration qui souligne la complexité d’une relation tissée entre compétitivité féroce et admiration mutuelle.

Cette rivalité, Mignoni la voit comme un héritage. Plus qu’un affrontement entre deux grosses cylindrées du Top 14, c’est une opposition de styles, d’histoires et… de couleurs. « Ce sont eux qui nous les avaient prêtées à l’époque, il y a très longtemps », rappelle-t-il, à propos du rouge et noir que Toulon arbore depuis plus d’un siècle. « Les couleurs de la ville de Toulon sont le jaune et le bleu. Toutes les équipes de sport de Toulon, le hand, le foot, jouent en jaune et bleu. On est le seul club qui a joué en rouge à Toulon. »

Des finales en mémoire, un quart en ligne de mire

La rivalité entre les deux clubs a été forgée dans des matchs à haute intensité, dont certains restent gravés dans la mémoire collective. « Il y a eu des grandes finales qui nous ont opposés : en 1989, que j’ai vécue, en 1985, aussi« , se remémore Mignoni, les deux ayant tourné à l’avantage des Haut-Garonnais. « Ç’a toujours été de grands matchs entre nous, toujours. Et on a toujours gardé cette grosse rivalité sur le terrain. On ne se fait pas de cadeau, mais on a un lien un peu différent. »

Ce dimanche, au stade Mayol, un nouveau chapitre s’écrira entre ces deux géants du rugby français. Si la tradition veut qu’aucun centimètre de terrain ne soit offert, les racines profondes de cette opposition en font bien plus qu’un simple quart de finale : une bataille de prestige, de valeurs et d’histoires entremêlées.