Les croustillantes révélations de Marc Lièvremont sur ses échanges tendus avec les médias !
Les croustillantes révélations de Marc Lièvremont sur ses échanges tendus avec les médias !
Le vendredi 21 mars 2025 à 14:43 par David Demri
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L’ancien sélectionneur du XV de France, Marc Lièvremont est longuement revenu – pour Midi Olympique – sur ses relations très difficiles avec les médias, du temps où il était encore le sélectionneur du XV de rance, de 2007 à 2011.
Il explique avoir toujours eu de la tendresse pour ses joueurs, même quand il les qualifiait de sales gosses. Extrait:
Il y a toujours, avec plus de dix ans de recul, de la tendresse pour mes joueurs dans ces propos. C’est comme ça que j’appelle mes propres enfants, mes neveux. Oui, il y avait aussi de la colère par rapport à certaines choses avérées, des reproches. Mais bon… Quant à ce titre de Une, j’ai aussi compris que, parfois, les intérêts des uns et des autres peuvent être divergents, sans pour autant que les gens soient pourris ou ignobles. « Les sales gosses face à leur histoire », par rapport au parcours de l’équipe de France durant cette Coupe du monde et au-delà de ma personne, il n’y a rien d’illégitime.
Il ne regrette aucune de ses déclarations. Extrait:
Je ne regrette pas grand-chose, tout en ayant conscience très certainement, avec plus d’expérience ou le temps passant, que j’aurais pu ou dû dire les choses différemment. Mais je ne crois pas avoir un caractère belliqueux, arrogant, manipulateur. Dans l’absolu, je n’ai que très peu de regrets. Et puis, ça a peut-être été un moteur, pour moi et pour les joueurs.
Questionné sur ses relations difficiles avec les médias, il n’hésite pas à pointer du doigt certains journalistes, sans les citer. Extrait:
Après, derrière les journaux, il y a des personnes. Je ne vais pas les citer, mais ces gens-là ont fait preuve de ce que j’appelle de la malhonnêteté intellectuelle. Deux d’entre eux tout particulièrement. Ils ont agi sciemment. Je suis assez peu diplomate, ça fait peut-être partie de mes défauts ou de mes qualités, mais je n’ai pas voulu négocier avec eux. Ils souhaitaient que je leur fournisse des informations en sous-main et avoir une complicité avec moi dont je n’avais pas envie.
Alors, ces gens-là ont clairement décidé de me faire la peau. À l’époque, on m’a fait passer des copies de messages, où certains responsables de presse demandaient qu’on fasse mes poubelles, qu’on aille interroger mes détracteurs, qu’on me cherche des casseroles. Ce fut notamment vrai pendant la Coupe du Monde 2011.
Mais, encore une fois, je n’ai aucune aigreur. Il n’y a pas une seule personne, journaliste compris, à qui j’ai refusé de serrer la main depuis cette Coupe du monde. Le paradoxe, c’est que beaucoup de gens me disent : « Oh, vous en avez pris plein la gueule, qu’est-ce que vous avez chargé avec la presse ! » Certes, mais j’avais aussi, en parallèle de ça, énormément de témoignages d’estime, de sympathie, de la presse elle-même.
Après la défaite contre les Tonga, il n’a plus voulu serrer la main aux journalistes. Extrait:
Pendant la Coupe du Monde, effectivement. À partir de ce match, j’ai dit : « je ne serre plus la main à aucun journaliste. » Encore une fois, j’aurais préféré avoir des relations bien plus apaisées. J’avais mes défauts. Et le contexte a fait que…
Je n’avais certainement ni l’expérience, ni les épaules, notamment pour gérer la relation médiatique. Mais, encore une fois, est-ce là l’essentiel ? Je veux bien admettre que cette dimension soit importante mais pour moi, elle n’était pas prioritaire. Qu’on ait pu me trouver illégitime, je le conçois complètement. Dans l’absolu, avec un peu plus de recul, je pourrais même dire que je n’étais pas prêt. Dans les médias, certains ont considéré que j’étais un mauvais client, mais beaucoup ont regretté, après mon départ, mon honnêteté et ma sincérité. Et puis, étais-je réellement un mauvais client ? Qu’est-ce que préfèrent les journalistes ? Des entraîneurs, des dirigeants ou encore des politiques qui pratiquent, au quotidien et en permanence, la langue de bois ? N’est-il pas préférable d’avoir en face de vous un mec qui se raconte, s’expose, parfois maladroit, certainement naïf ?
La fédération m’avait, au bout de quelques mois, mis entre les mains d’un cabinet de conseils pour faire du « média training ». On m’a expliqué : « il faut que je débarque en conférence de presse avec mes éléments de langages et d’informations pour ne pas avoir à toujours répondre aux questions, ou répondre à côté ». J’ai dit : « merci, au revoir. » Ça ne m’intéressait pas.
Il se souvient aussi avoir été odieux avec ses joueurs après une défaite des Bleus contre l’Italie, lors du Tournoi des Six-Nations. Extrait:
Les articles ne devaient pas être terribles ! (rires) Je me souviens de ma réaction, surtout après le match. J’avais été odieux avec les joueurs, avec mon staff et avec Pierre (Camou, alors président de la FFR). J’étais parti dans les chiottes du vestiaire. Je ne voulais plus voir personne. Là, Pierre débarque, s’allume une clope. Il est très calme. Et je me mets à hurler. Je lui mets son compte, je veux me barrer. Je suis hors de moi. Avec flegme. Il me regarde et me dit : « On en reparle plus tard », puis il s’en va. (Il éclate de rire)
Il avoue avoir écarté plusieurs joueurs. Extrait:
C’est vrai. Je peux le dire aujourd’hui, il y a prescription. J’ai pris la décision, mais ce n’était pas mon choix. Je me suis battu contre ça, mais je suis allé dans le sens du plus grand nombre, par respect pour les gens que j’appréciais dans mon staff. C’est la première fois que je faisais ça.
En 2011, suite à une défaite en match de poule de la Coupe du monde contre les Blacks, Marc Lièvremont avait envoyé balader un journaliste en lui répondant « Tu m’emmerdes avec ta question ». Il explique pourquoi. Extrait:
Matthieu Le Chevallier (journaliste du journal Le Parisien) me posait cette question après chaque match : « Est-ce que vous pouvez être champion du monde ? » Nous sortions d’une défaite avec un score lourd, mais dans la construction, il y avait eu des choses super intéressantes. Dans les vestiaires, à la fin du match, je me souviens très bien avoir réuni les garçons pour le leur dire. Mais j’ai été naïf. Et très spontané dans ma réponse. (Il sourit) On m’en parle encore régulièrement. Pour l’anecdote, le lendemain, le cabinet de Nicolas Sarkozy m’avait laissé plusieurs messages en me demandant de rappeler parce que le président de la République souhaitait me joindre. Je ne l’avais pas fait. Quatre, cinq jours après, je suis au petit déjeuner et Pierre Camou débarque, me met un savon à cause de ça et me dit : « ton téléphone va sonner, tu réponds ». Effectivement, quelques secondes après, mon téléphone sonne. C’était Nicolas Sarkozy.
Il me dit d’emblée : « J’aime le sport, le cyclisme et je suis le rugby avec passion. Vous m’avez régalé avec votre réponse. Je dois être l’homme le plus critiqué de France, vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois où j’ai eu très envie de répondre comme vous. Je vous remercie, vous l’avez fait pour moi. » L’échange avait été très sympa.
Je lui ai dit : « M. le Président, j’ai une demande à vous faire. » Il me dit : « tout ce que vous voulez ». Et là, je lui lance : « Je vous en supplie, quoi qu’il se passe dans cette Coupe du monde, par pitié, ne me nommez pas secrétaire d’État aux sports. » Il se marre et il m’a rappelé dans la nuit après la finale pour me féliciter du parcours de l’équipe de France. Mais pour revenir à la question du journaliste en question, quelques mois plus tard, alors qu’il devait se marier, son témoin m’a demandé d’enregistrer une petite vidéo à diffuser le soir de la cérémonie. Je l’ai fait. Et un an, jour pour jour, après cette conférence de presse, il m’a invité à prendre un verre. J’y suis allé et on a passé un moment très sympa.
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1 Commentaire
Il aurait du être champion du monde…
Alors que Galthié s’est fait entuber pareil, mais en 1/4 de finale.
En1995 c’était une demi…
Non vraiment c’est lui qui a été le plus près.
Cabinet de conseils, mes c.uilles, elements de language, arriver avec ses réponses quelques soit les questions…on voit ce que cela donne au plus haut niveau…