Les vérités de William Servat sur la mise à l’écart de Damian Penaud contre l’Italie !

Les vérités de William Servat sur la mise à l’écart de Damian Penaud contre l’Italie !

Le mardi 18 mars 2025 à 20:23 par David Demri

1 Commentaire

Publicité

L’entraîneur adjoint du XV de France, William Servat s’est confié via L’équipe.

Ce-dernier est notamment revenu sur la victoire des Bleus contre l’Ecosse et le sacre du XV de France.

Il savoure, bien évidemment, mais évoque un goût d’inachevé. Extrait:

On est bien évidemment très satisfaits même s’il y a tout de même un léger goût d’inachevé puisque le revers en Angleterre (26-25, le 8 février) nous a privés du Grand Chelem. C’est dommage car ce match était entre nos mains.

On l’a nous-mêmes perdu sur de petits détails. Je ne parle pas des ballons échappés, qui sont des faits de jeu, mais bien des trois rucks capitaux que nous avons manqués. Mais c’est déjà fantastique d’avoir joué cette victoire finale sur le Tournoi, surtout une année impaire avec trois déplacements. On a réalisé une performance incroyable avec une vraie qualité humaine dans ce groupe.

Il l’affirme : cette défaite contre l’Angleterre a permis aux Bleus de progresser. Extrait:

Au contraire même. Elle n’a fait qu’affirmer notre position et notre volonté sur le projet de jeu. On était persuadés de ce que l’on voulait faire. On était bien plus en place qu’on ne l’était en novembre. Tout est toujours validé par Fabien (Galthié) qui tranche à la fin de nos discussions.

Et le travail fait avec Patrick Arlettaz (entraîneur en charge de l’attaque) est extraordinaire dans la mesure où on a la même conception de notre jeu, avec désormais encore plus de place pour les avants à l’intérieur des cellules. Tout s’est imbriqué. On ne peut jamais en vouloir à un joueur qui fait une faute de main. Ce qui était important, c’est d’avoir construit cette phase de jeu qui a amené à cette dernière.

Bien sûr que je suis un entraîneur heureux. J’ai la conviction qu’on est sur la bonne route jusqu’à la Coupe du monde (en 2027 en Australie).Mais ça ne m’empêche pas d’avoir encore en tête le dernier ruck que l’on perd en Angleterre. Si on ne le perd pas, on gagne cette rencontre et on peut rêver de Grand Chelem.

Il regrette cependant quand des joueurs passent à côté dans le secteur défensif. Extrait:

Il y a deux notions là-dedans, la notion technique et la notion d’engagement. Parler de technique, faire évoluer nos joueurs, c’est notre métier. On peut en discuter. Mais là où on ne discute plus, c’est quand les joueurs, malheureusement, passent à côté d’une action parce qu’ils n’ont pas fait preuve d’engagement. Et c’est aussi pour ça qu’on était tenu de faire des choix de management avec une vraie équité. Ils ont parfois certainement heurté un petit peu les sensibilités.

Mais quand on est joueur, on sait où on en est. On s’auto-évalue. Ce qui me marquait quand j’étais joueur, c’était l’injustice. Là, nos choix de management ont été justes. Et ça c’est le plus important. On a besoin d’avoir de gros caractères. C’est ce que je préfère. Si on leur dit les choses, on peut avancer ensemble. Pour moi, l’humain est capital dans notre sport. Il faut l’être tout en développant l’émulation dans un groupe. Ça permet aux joueurs d’être encore meilleurs.

Il est d’ailleurs revenu sur la mise à l’écart de Damian Penaud pour le match contre l’Italie. Extrait:

On l’a pris en toute transparence avec Damian. On doit faire preuve de loyauté envers tous les joueurs qui composent notre effectif. Être juste, c’est dire les choses. Il faut être transparent avec les joueurs, leur dire où ils en sont par rapport à l’investissement qu’ils ont mis. À partir du moment où ils sont justifiés, expliqués et argumentés, ce ne sont pas des choix arbitraires qui pourraient être une injustice. Notre groupe est sans arrêt en mouvance et en concurrence. Un joueur peut être non pas remis en cause mais remis en question.

Je pense à Grégory Alldritt. En novembre, on prend la décision de ne pas le mettre sur le dernier match (contre l’Argentine, 37-23) mais on compte sur lui. Il a certainement été touché parce qu’il a été remis en question. Mais les grands joueurs répondent toujours présent comme il l’a fait ces dernières semaines. Grégory Alldritt a réalisé un de ses meilleurs Tournois. Pareil pour Max Lucu qui fait une rentrée magistrale en Irlande et un match extraordinaire contre l’Écosse. On n’imagine pas l’investissement physique et humain de ce mec dans notre collectif. C’est grâce à ce genre de joueurs qu’il y a un supplément d’âme dans notre équipe.

Il y a eu beaucoup de commentaires mais on n’a jamais sorti un joueur car il avait fait un en-avant. Damian n’a pas joué contre l’Italie mais il a largement participé à la victoire du quinze de France en Irlande et contre l’Écosse. C’est vrai que ça a été une remise en question pour lui. Il n’en a pas l’habitude et ce n’est jamais facile. Mais ça lui a aussi permis d’être encore meilleur. Si on aime les joueurs qu’on entraîne, il faut être honnête avec eux. Leur dire les choses, c’est les apprécier. Laisser quelqu’un devenir moins performant, c’est ne pas l’aimer car on l’amène vers le bas et à un moment donné, il ne pourra plus jouer avec nous.

Pour conclure, William Servat raconte l’idée du banc composé de sept avants et un trois-quarts. Extrait:

Pour ma part, j’ai toujours prôné un 6-2 car c’est un outil de performance. Fabien a émis l’idée du 7-1. Et j’y suis rentré à fond. On travaille avec un préparateur mental qui s’appelle Mickaël Campo, de l’université de Dijon. Il s’est appuyé sur des faits de jeu et il a noté le ressenti, de négatif à positif, que l’on peut percevoir pour créer au final un outil que l’on appelle un rapport de force psychologique. Et en Angleterre, il n’a pas été bon. Nos changements n’ont pas apporté de plus-value.

En revanche, la conviction que l’on a eue avec nos hommes sur le 7-1 a été validée dans ce rapport de force psychologique après l’Italie, l’Irlande et l’Écosse. On a fait rentrer (Cyril) Baille, (Julien) Marchand et (Dorian)Aldegheri qui jouent ensemble (à Toulouse) depuis qu’ils ont quinze ans. Ils jouent et vivent comme trois frères. On a fait rentrer Anthony Jelonch, qui a retrouvé son niveau. Quand on voit sa densité physique et celle d’Emmanuel Meafou, c’est incroyable. Selon certains, ce n’était pas possible de faire un 7-1. Mais qui peut dire qu’Oscar Jegou n’est pas capable de jouer au centre après son match de l’Irlande ? Aucun Dieu du rugby n’a décrété qu’un joueur jouait derrière et un autre devant, hormis les éléments de première ligne pour qui c’est un peu différent.

Publicité

1 Commentaire

  1. Allez les petits.... 19 mars 2025 at 07h- Répondre

    On n’explique rien mais on justifie tout?
    La sortie de Penaud belle pirouette…
    Le 7/1 c’est la roulette russe tu prends un gros risque
    Jegou le problème n’est pas qu’il soit bon ou pas mais C.N, Auradou tout pareil, et ces mecs là ne devraient pas être sélectionnables tout comme le cumulard de mandats de Pau.