Est-ce que le succès en Italie vous a rassuré sur le niveau de nos Bleus après la défaite en Angleterre?

Sincèrement, je n’ai jamais perdu confiance dans le niveau des Bleus et de ce qu’ils avaient produit parce qu’en Angleterre c’était incroyable. Malgré une équipe de France maladroite à l’approche des lignes, le contenu était là. Et après, c’était juste cet apport du 7-1 où on attendait vraiment les Bleus, ce qu’ils allaient en faire. Et je trouve qu’ils s’en sont plutôt bien sortis et c’est de bon augure, en fait, ça donne confiance. C’est de bon augure pour aller affronter l’Irlande avec un plein de confiance à 100%.

Est-ce que pour vous, ce match de samedi est le match le plus important de la saison des Bleus? Et peut-être même du début du deuxième mandat de Galthié ?

C’est sûr qu’on attend les Bleus à ce tournant-là parce que c’est une équipe qui va se déplacer en terre irlandaise, elle va être attendue. On va voir si l’équipe de France a de l’orgueil aussi parce qu’on en a pris quand même 30 ou 40 l’année dernière, 37 il me semble, donc voilà. Mais c’est un match qui va compter pour la suite de la compétition, bien entendu, pour la suite du mandat aussi.

Vous les avez vécu ces semaines à Marcoussis avec en ligne de mire, un match très important. Est-ce qu’on arrive à rester léger dans ce genre de situation-là, à rester positif ou on sent le poids de l’événement dès le début de la semaine ?

On le sent un petit peu au début de la semaine parce qu’on sent les coachs un peu plus tendus que d’habitude. Mais ce qu’on aime avant tout, c’est partir de Marcoussis parce qu’on est un peu dans notre bulle, on n’a pas du tout cet effet médiatique, on est protégés, et c’est surtout quand on arrive en Irlande ou en Angleterre qu’on sent vraiment la pression du public, la pression des médias, les journalistes qui doublent au bord du terrain sur la mise en place. Et donc là, on se dit que c’est un match important et la pression monte à partir du jeudi quand on quitte le CNR.

Vous avez déjà gagné en Irlande, en 2011, dans le tournoi. Qu’est-ce que ça a de particulier ces déplacements en Irlande?

Ce qu’il y a de particulier, c’est l’ambiance qui règne autour, beaucoup de Français, beaucoup plus qu’en Angleterre, beaucoup plus qu’au Pays de Galles, on sent les Français qui aiment ce pays. Nous aussi, on adore aller jouer là-bas, l’ambiance est vraiment chaleureuse, même si sur le terrain, pendant 80 minutes, c’est un combat acharné, surtout devant, sur les ballons hauts, sur les points de collision, c’est très dur. On arrive à faire un résultat à chaque fois qu’on est proche d’eux vers la 60e minute et on sent cette équipe qui a l’habitude d’être devant, de mener, de gérer le match comme ils l’entendent, un peu plus fragile, on sent une équipe un peu plus faible mentalement. Donc il faut coller à cette équipe, parce que c’est une équipe qui met beaucoup de pression d’entrée de match, qui nous pousse à la faute, et à nous à rester surtout focalisés pendant 60 minutes.

C’est un vrai affrontement de style entre la structure irlandaise et le jeu de désordre des Bleus.

Le point important, ce sera de maintenir cette équipe irlandaise chez elle, de tenir le ballon, et surtout ne pas subir les assauts irlandais, comme ils ont l’habitude de faire, de partir d’une pénalité, touche, ballon porté, ruck, ruck. Voilà, c’est comme ces machines, dans les fêtes foraines, qui poussent les pièces, qui poussent les pièces jusqu’à leur en-but, et c’est exactement ce qu’ils font, et d’une fois qu’ils ont pris 3, 6, 9, là, ils arrivent à libérer un peu plus d’espace pour leurs ailiers et leurs centres, qui sont hyper dynamiques.

Mais avant ça, ils n’ont pas d’autre objectif que d’occuper, de mettre la pression, et voilà, il faut être hyper structuré sous les ballons hauts, parce que ça va être un duel aérien incroyable pour les ailiers, pour les arrières, et d’une fois qu’on arrive à rivaliser sur ces ballons aériens, sur les molles portées qui vont nous infliger, on devrait essayer de garder le ballon et de leur imposer notre rythme, comme on sait le faire, en étant beaucoup de dynamisme dans nos pré-intervalles, dans le jeu debout, et c’est tout ce qu’ils n’aiment pas.

Comment voyez-vous le match? On reste collés jusqu’à la 60ème et on gagne 2-3 points à la fin?

Ou plus, s’ils peuvent nous épargner cet effet coup de cardiaque, ce serait sympa.On sait qu’ils vont mettre beaucoup d’intensité dès le départ et à nous de rester le plus froid possible dans nos têtes pour à un moment donné, quand ils vont baisser de braquet, il faut pouvoir accélérer et passer devant. Parce qu’ils n’aiment pas ça, ils n’aiment pas être dominés dans les collisions et surtout au score. Une fois qu’on a pris le score, après on arrive à les faire déjouer.

Via RMC Sport