Samedi, la Section Paloise a frappé très fort en s’imposant sur la pelouse du Racing 92 à l’occasion de la 18ème journée du Top 14.

Les Palois ont mis une grosse claque aux Franciliens en l’emportant sur le score de 47 à 29.

Interrogé via Midi Olympique, le manager de Pau, Sébastien Piqueronies est revenu sur cette incroyable victoire. Extrait:

J’ai appris que la section a été opportuniste, réaliste pour signer  une vraie performance. Est-ce que je l’ai appris ? Non, je m’en suis rendu compte hier quand même. En fait, mes joueurs étaient très déçus de mourir proches du but lors de leurs précédentes sorties. Là, j’ai trouvé des joueurs qui ont bien appris, qui ont fait des choses différentes, qui ont été tueurs à  des moments opportuns, même si on gâche encore deux occasions en première mi-temps, mais ça n’a pas amenuisé notre confiance. En deuxième mi-temps, nous avons été particulièrement précis (NDLR, Pau a marqué trois de ses quatre essais en deuxième période, trois en seize minutes).

Il savoure. Extrait:

C’est un apprentissage. Les joueurs ont fait une performance d’efficacité. Mais ceux qui nous suivent savent que le jeu de la Section Paloise produit pas mal d’opportunités. C’est un peu notre fil conducteur. La différence entre une performance et une déception, c’est très souvent le fait qu’on conclue les occasions. Même si hier, on n’a pas été tueur tout le temps, je le répète. Rappelez-vous dès l’engagement, on a manqué une opportunité. On a provoqué deux renvois d’en-but encore dans cette partie.

Il ne manque pas d’encenser deux joueurs : Théo Attissogbe et Emilien Gailleton. Extrait:

Je n’ai pas envie d’être dithyrambique. Je préfère rester mesuré. Parce que je pense qu’ils seront meilleurs demain. Deux joueurs ont agi comme des cadres et comme des leaders de la section. Mais cette victoire est celle des joueurs, depuis deux ou trois matchs, ils se sont pris en main. Ils ont très bien bossé. Il y a eu des avaries, beaucoup de blessures. Ça fait plusieurs mois qu’il y a *chez nous des joueurs plutôt étonnamment lucides, étonnamment conscients, étonnamment responsables. (C’est surtout ça que j’ai envie de souligner. C’est une énorme fierté d’avoir des joueurs de ce calibre-là. 

Notre sport a toujours eu besoin de différents profils. On a besoin de joueurs très intelligents et ce qui est sûr, c’est que ces joueurs sont très intelligents. Et Théo Attissogbe s’est montré très combattant en l’air. Il faut beaucoup de courage pour faire ça. Et Emilien Gailleton a été très bon dans les contests.

Il explique que Pau n’a pas souhaité viser Vinaya Habosi comme certains veulent bien le dire. Extrait:

Stratégiquement, les joueurs et le staff avaient bien imaginé les zones sur lesquelles on voulait mettre la pression. Mais on n’a pas spécialement visé un joueur, c’était surtout une question d’animation collective. On a essayé d’attaquer le dispositif adverse avec des animations collectives à plusieurs. Et pour moi, c’est la qualité des lignes de course des joueurs sans ballon de beaucoup de joueurs qui a permis à d’autres de se démarquer. On a vu la percée décisive de Théo, c’était évident, mais bon, les appels de Fabien, la course au large d’Aaron ont beaucoup compté. C’est quand il y a plusieurs courses cumulées, en général, que la défense de l’adversaire va être dépassée.

Il a ensuite parlé du dernier arrivé : Carwyn Tuipulotu. Extrait:

C’est un joueur que l’on connaît paradoxalement depuis longtemps. C’est mon habitude de surveiller un peu les jeunes joueurs. C’est un joueur que je connaissais des équipes moins de 18, et de moins de 20 ans gallois, et qu’on avait déjà suivi l’année dernière. Quand on a subi certaines blessures, on cherchait un profil de porteur de balle. C’est là où Carwin nous a fait tilt. Après la blessure de Jimi Maximin, on ne cherchait pas spécialement un deuxième ligne On cherchait prioritairement un porteur et on a vraiment trouvé la bonne personne. Aux Scarlets, il ne jouait pas trop, mais il était en concurrence avec Vaea Fifita, qui n’est jamais blessé, qui est un extra-joueur.

Il réagit ensuite aux critiques émises par certains, en début de saison. Extrait:

Vu nos ambitions, ces critiques étaient logiques. Moi j’étais surtout pour les joueurs, je sais le travail acharné qu’ils font. Mais on a courbé l’échine, on ne s’est pas plaint. Mais en tout cas, je suis ravi que les joueurs montrent à tout le monde qu’ils sont bien vivants dans le championnat. C’est ça qui me fait plaisir.

Il évoque ensuite les nombreux blessés dans les rangs Palois depuis le début de la saison. Extrait:

Théo Attissogbe a vu un joueur lui tomber dessus. Idem pour Beka Gorgadze. Jacques Maddocks s’est fait marcher sur un pied par Macalou dernièrement. Bilan : fracture. Rémi Sénéca en poussant une mêlée se fait une entorse du gros pouce. Clément Mondinat se prend le doigt dans une chasuble à l’entraînement en allant chercher un ballon en l’air. C’est vrai que nous avons accumulé les coups du sort avec des pépins traumatiques qui ont nécessité des opérations. Regardez Jimi Maximin, victime d’un plaquage illicite de deux Clermontois. Nous sommes pourtant exigeants avec nous-mêmes, nous nous remettons en question au sein du staff. Mais ce qui me rassure, c’est que j’ai l’impression que j’évolue avec des gens totalement convaincus. Et finalement, ça m’a rassuré.

Dans la foulée, il affirme vouloir rester humble suite à cette victoire contre le Racing. Extrait:

Non, cette victoire ne changera rien. Nous conserverons notre désir d’être humble,. Et à commencer pour le prochain match, face à Montpellier. Si on subit une nouvelle défaite à la maison, on se remettra le feu. Mais en parallèle, il faut assumer notre ambition parce que je crois que les joueurs, depuis maintenant deux saisons maintenant ont l’envie d’arriver pour la première fois de l’histoire, à qualifier le club pour le Top 6. Et je pense que les joueurs sont dans le vrai parce qu’ils ont des qualités. Ils ont des qualités pour se comparer aux meilleurs. Mais je me dis qu’un jour, le top 14 peut-être cette saison, fera qu’on pourra jouer la qualification et le maintien à l’avant-dernière journée.

On frise désormais les 40 minutes de temps de jeu effectif. Ça, c’est un phénomène marquant. Je trouve que le ballon est de plus en plus dans le terrain. Et puis l’autre récurrence, c’est l’incertitude de chaque week-end. On voit que nos saisons à rallonge fabriquent, entre guillemets, des environnements émotionnels autour des équipes qui font que, d’un week-end à l’autre, beaucoup de choses sont remises à zéro, je trouve.

Pour conclure, Sébastien Piqueronies explique qu’Hugo Auradou est devenu indispensable à la Section. Extrait:

Oui, mais face au Stade français et face au Racing aussi. Il avance de manière linéaire. C’est un cadre malgré son âge, il fait partie du groupe des leaders, il décide. Il est totalement aligné avec Luke Whitelock. Il est bien accompagné, mais en tout cas, il est en train de prendre une nouvelle dimension, celle d’un joueur indispensable.