Le consultant rugby du journal L’équipe, Jean-Baptiste Elissalde a analysé la victoire bonifiée remportée par les Bleus contre l’Italie, dimanche après-midi.

Bien évidemment, ce-dernier évoque les signaux positifs du XV de France suite à cette rencontre.

Selon lui, les joueurs réussissent à répondre aux demandes du staff sur le plan offensif. Extrait:

Comme je le percevais depuis le mois de novembre, j’ai l’impression que l’évolution de l’équipe de France – qu’elle soit stratégique, rugbystique ou managériale – prend forme. Ce qu’on a vu dimanche est dans la continuité de ce que les Bleus avaient produit en Angleterre (25-26, le 8 février). Même si la finition avait manqué à Twickenham, il y avait eu de très bonnes choses, qui se sont répétées en Italie, lors de cette victoire record (24-73).

Plusieurs signaux me font penser qu’offensivement l’équipe répond à ce que le staff veut mettre en place. Il y avait d’abord ce choix fort de placer sept avants sur le banc et un seul trois-quarts : la stratégie a été bien appliquée, avec un jeu très axial, comme depuis quelque temps, mais encore plus sur ce match. Cela a permis de resserrer, de fatiguer, d’user, de démolir la défense italienne. Deuxième signal : on a revu beaucoup de réalisme à Rome, hormis les cinq premières minutes où les Bleus sont arrivés deux fois à cinq mètres de la ligne d’en-but sans marquer.

Dans la foulée, il estime que composer un banc 7 – 1 a finalement été une brillante idée du staff Français. Extrait:

Par ailleurs, le staff français avait dû percevoir que l’Italie, quand elle défendait dans les couloirs, était très serrée, proche des rucks. Alors qu’ils jouaient souvent après Antoine Dupont, les Bleus ont cette fois joué après Thomas Ramos pour taper plus loin, et ils sont aussi beaucoup retournés côté fermé, ce qui leur a permis de créer de bonnes situations. Voilà encore un bon signe que la stratégie pensée par les coaches a été appliquée.

Les Français ont aussi été très bons dans les rucks (un seul ballon gratté par les Italiens, pourtant spécialistes dans ce secteur) et c’était probablement un focus du staff. Nous, supporters, consultants, pouvons critiquer, questionner les choix de l’encadrement, mais à la sortie, ceux faits pour ce match – le banc en 7-1, les titularisations de Théo Attissogbe, Mickaël Guillard et Léo Barré – ont été plutôt bons et cela va créer de l’émulation.

Il se projette sur la demi-finale contre l’Irlande, programmée dans deux semaines. Extrait:

Pour le premier match des Français dans le Tournoi, j’avais trouvé les Gallois tellement faibles que je n’avais pas été enchanté (43-0, le 31 janvier). Je l’ai cette fois davantage été par la performance d’ensemble. Tout n’a pas été parfait, les Tricolores ont été friables sur des lancements de jeu, une spécialité irlandaise. Mais c’était humain, après avoir autant insisté sur l’aspect offensif et autant déroulé. Il faut penser qu’il y a un an, l’Italie était tout proche de l’emporter en France (13-13). Il y a une progression.

Les Bleus s’offrent donc une demi-finale à Dublin, dans deux semaines (le 8 mars). Je dis seulement demi-finale et non finale, parce qu’en voyant l’Écosse jouer en Angleterre (15-16), je me suis dit qu’il serait également difficile de gagner le dernier match (le 15 mars au Stade de France). L’Écosse joue bien au rugby et les Français ont eu quelques lacunes défensives sur les deux dernières rencontres. Mais je pense qu’ils seront capables de se mobiliser pour cette fin de Tournoi.