Philippe Saint-André, qui a entraîné Sale et Toulon, décrypte le duel de ce dimanche après-midi (18h30) pour le journal L’Equipe.

Alors que de nombreux joueurs anglais évoluent aujourd’hui dans le Top 14, il fut un temps où le mouvement s’opérait dans l’autre sens.

En 2005, la « French touch » s’installait en force outre-Manche, incarnée par l’arrivée de Philippe Saint-André à la tête des Sale Sharks. Sous son impulsion, une vague de joueurs français débarque : Sébastien Bruno, Sébastien Chabal, Pierre Caillet, Lionel Faure, Valentin Courrent et Daniel Larrechea.

Cette colonie française ne tarde pas à porter ses fruits. En 2005, les Sharks remportent le Challenge européen avant de s’offrir l’année suivante le titre de champions d’Angleterre.

Une période aujourd’hui révolue mais qui reste gravée dans l’histoire du club et du rugby européen.

Philippe Saint-André commence sa comparaison entre Sale et Toulon par la météo et ses présidents, diamétralement opposés. Extrait :

À Sale, j’avais 300 jours de pluie par an. Quand Mourad Boudjellal m’a recruté à Toulon en 2009, j’ai eu 300 jours de soleil par an. Kennedy  avait tellement de business qu’il déléguait, me filait un budget et une liberté ­totale. J’avais dû le supplier pour qu’il vienne en conférence de presse. Boudjellal était, disons, plus présent. Après mon premier match, j’ai parlé aux joueurs dans le vestiaire avant d’aller en salle de presse. Mourad y était déjà installé et parlait. 

Après dix ans en dents de scie, le XV de la Rade ambitionne de renouer avec cette période dorée. ­

« PSA » estime que le jeu toulonnais évolue vers le mieux suivant une certaine logique, contrairement aux Sharks. Extrait :

Toulon est en pleine évolution : la saison dernière, cette équipe était plus dans le combat et l’occupation. La voilà qui mue vers un jeu plus ­total, avec un effectif de qualité et un Baptiste Serin au sommet de son art. Les Sharks sont déroutants : à Bristol, le jour du Boxing Day ils l’ont emporté 38-0. Mais la semaine dernière ils ont pris 40-0 chez les Stormers . Sur leurs terres, ils vont vouloir se racheter. Il y aura du vent, il va faire froid… Sale est une équipe rugueuse, ­capable de taper dur. 

Enfin, l’ancien coach des deux formations donne son pronostic et espère qu’il n’y aura pas de blessés. Extrait :

Je mise sur une courte victoire des Toulonnais, sans bonus offensif. Faudra que ça ne leur coûte pas trop cher en termes de casse, car ils ont déjà perdu Ollivon et Sinckler.