La question de la gestion des calendriers surchargés, particulièrement pour les joueurs de renom alternant entre compétitions en clubs et en sélections nationales, alimente les débats dans le monde du rugby depuis plusieurs années.

En ce début d’année 2025, ce sujet refait surface avec intensité, notamment en raison de la situation d’Antoine Dupont, considéré comme le meilleur joueur du monde.

Le capitaine du Stade Toulousain et du XV de France sort d’une saison 2023/2024 exceptionnellement dense. Celle-ci a débuté en août 2023 avec la Coupe du monde organisée en France, avant de s’achever en juillet 2024 par une victoire aux Jeux Olympiques, également disputés à domicile. Cette année marathon a naturellement eu un impact sur le début de sa saison 2024/2025.

Depuis la reprise, le demi de mêlée haut-pyrénéen a adopté un rythme réduit en Top 14.

Entre périodes de repos et vacances, Antoine Dupont n’a participé qu’à trois rencontres sur les 14 premières journées du championnat de France. En revanche, il s’est pleinement illustré en Champions Cup, jouant l’intégralité des quatre premiers matchs de la compétition européenne et figurant comme titulaire pour le dernier match de poules face à Leicester, prévu ce dimanche 19 janvier.

Un bilan qui témoigne d’une gestion particulière, avec une priorité donnée à la scène européenne.

En parallèle, Antoine Dupont doit répondre aux convocations du XV de France, notamment pour le Tournoi des Six Nations, qui débute bientôt. Cette obligation pourrait repousser son retour en Top 14 avec Toulouse à la fin du mois de mars, accentuant encore sa faible présence en championnat cette saison.

Interrogé sur cette situation, Antoine Dupont a tenu à clarifier certains points vendredi 17 janvier.

Il a notamment expliqué que ses absences en Top 14 n’étaient pas uniquement dues à ses engagements internationaux. Extrait :

Ce n’était une volonté ni de moi ni du staff que je joue aussi peu en Top 14. J’espère que ça me portera chance sur la fin de saison et que j’aurai plus de fraîcheur

La gestion des stars du rugby, comme Antoine Dupont, ne fait pas l’unanimité.

Lors de son émission sur RMC, Vincent Moscato, ancien joueur du XV de France, n’a pas mâché ses mots. Extrait :

Je pense que c’est bien que ces mecs-là jouent moins. Mais là, c’est beaucoup quand même… C’est trop. Tu es quand même salarié de ton club, même s’il y a des compensations de la Fédération. Le Top 14, tout le monde s’emploie à dire que c’est un championnat merveilleux. Si tu viens voir Robert Drujon jouer à la mêlée au Stade Toulousain, au bout d’un moment ça va lasser

Il a également mis en avant les conséquences potentielles de cette situation sur l’attractivité du Top 14 et les diffuseurs. Extrait :

Si Bordeaux fait pareil, si La Rochelle fait pareil, si tous les clubs qui ont des internationaux disent : ‘Ils ne jouent que 8 ou 10 matches’, Canal + va appeler les présidents et leur dire : ‘On vous file 150 000 euros, on va passer à 80 000.’ Puisque les mecs font la moitié des matches…

La gestion d’un joueur comme Antoine Dupont illustre les défis auxquels le rugby moderne est confronté.

Entre la nécessité de préserver la santé des joueurs, les attentes des clubs et les impératifs des sélections nationales, l’équilibre semble difficile à trouver.

🏉🗣️ Vincent : « C’est bien que les mecs se reposent mais là c’est trop. »

🤔 Dupont joue-t-il trop peu en Top 14 ? pic.twitter.com/MqrXHWF9zT

— Super Moscato Show (@Moscato_Show) January 17, 2025