Les Sud-Africains sont-ils en train de saccager la Champions Cup ?

Les Sud-Africains sont-ils en train de saccager la Champions Cup ?

Le samedi 18 janvier 2025 à 10:08 par David Demri

13 Commentaires

Publicité

Pour la première fois depuis leur arrivée en 2022-2023, les clubs sud-africains pourraient n’avoir aucun représentant en phase finale de Champions Cup. Avec deux victoires en neuf matchs cette saison, leur présence interroge.

Une victoire des Sharks de Durban face à Exeter, une autre des Stormers face à Sale. Et c’est tout. En neuf rencontres disputées en Champions Cup, les Sud-Africains n’ont accroché que deux succès, noyés entre des grosses défaites.

Le problème des voyages

La première explication se trouve évidemment dans les très grands déplacements. Sur les quatre matchs de phase de groupe, ces équipes sud-africaines doivent se rendre deux fois en Europe, avec un mois environ entre chaque rencontre. Compliqué pour les joueurs de rester compétitifs, en subissant le changement de température.

Le centre sud-africain de Montpellier Jan Serfontein en témoigne : « J’ai discuté avec des joueurs des Lions qui sont venus nous jouer. Les trajets sont difficiles pour eux, ils ont fait 25 heures de vol en classe économique et sont arrivés mercredi après-midi pour un match samedi. »

Perturbation du calendrier

Et pour les équipes françaises aussi, ces déplacements bouleversent le calendrier. Le Stade Toulousain a dû faire tourner son effectif dans un match de gala à La Rochelle, pour se donner toutes les chances de rivaliser dans la chaleur de Durban face aux Sharks.

De quoi se poser des questions sur l’intérêt de cette compétition pour l’arrière du Stade Toulousain et des Bleus, Thomas Ramos : « C’était dur dans le sens aller. Avec la température et l’humidité, le jour complet de voyage avec trois avions. On n’est pas les premiers ni les derniers à le faire mais est-ce qu’on protège les joueurs dans un voyage comme ça ? Je ne crois pas. »

Un intérêt sportif limité

Lors de leur entrée dans la compétition en 2022, ces équipes devaient « élever le niveau de nos compétitions domestiques » affirmaient le président de la Ligue Nationale de Rugby René Bouscatel. En clair, profiter du fuseau horaire commun pour se tester plusieurs fois par an face à ce qui se fait de mieux dans le monde. Une présence sud-africaine renforcée en 2023 par l’arrivée comme sponsor de « Investec », groupe bancaire sud-africain.

Et sur leurs deux premières années, les Sharks, les Bulls et les Stormers rivalisaient sur le terrain, et parvenaient à faire des coups à l’extérieur, atteignant les quarts de finale. Cette saison, pas l’ombre d’un succès en Europe. Après son lourd revers à Castres (49-10), l’entraîneur des Bulls Jake White tentait de trouver des explications : « Ce n’est pas possible d’aligner la même équipe tous les week-ends. On joue la Champions Cup, la Currie Cup et l’URC. Mais ce n’est pas une excuse, on doit être meilleurs. Cette année c’est difficile, je suis déçu, mais on a trop de joueurs sud-africains qui jouent au Japon, en France, en Angleterre. Je voudrais qu’ils reviennent tous à la maison. »

Une compétition galvaudée

Au-delà des défaites loin de leurs bases, les Sud-Africains semblent se désintéresser de cette compétition, moins ancrée dans leur culture du rugby. Alors qu’ils paraissaient intouchables sur leurs terres, avec une seule défaite (les Stormers face à La Rochelle) sur leurs deux premières participations, trois équipes européennes sont venus chercher la victoire cette saison. Toulouse à Durban face aux Sharks, Toulon face aux Stormers à Port Elizabeth et Northampton sur la pelouse des Bulls.

L’ancien ailier toulousain et international français Maxime Médard est formel : « Depuis qu’elles sont là, les équipes sud-africaines n’ont pas fait grand-chose. Elles devaient amener un plus et finalement c’est décevant. Tu fais un match pour faire un match supplémentaire qui n’a ni queue ni tête. »

Ce week end, lors de la dernière journée, il faudrait un exploit des Sharks à Bordeaux ou des Stormers sur la pelouse du Racing 92 pour espérer voir un club sud-africain en phase finale. Et justifier ainsi les contraintes liées à leur présence dans la compétition.

Via RMC Sport

Publicité

13 Commentaires

  1. Tomprice83 18 janvier 2025 at 10h- Répondre

    Arrêtons s cette pantalonnade,,les calendriers sont surchargés, la fatigue et la durée des voyages font q.ue la réc.upération est difficile…et les blessures arrivent inexorablement….

    J'aime 17
  2. Finale 71 18 janvier 2025 at 11h- Répondre

    les suds africains ? ,etudiez bien l histoire du pays , la vraie ! et vous connaitrez la mentalite et l etat d esprit des afrikaners !…

    J'aime 4
    J'aime pas 8
    • Toulouse 18 janvier 2025 at 16h- Répondre

      Notre histoire n´est pas rose non plus et je me garderais bien de donner des leçons…

      J'aime 2
      J'aime pas 1
  3. La Rafale 18 janvier 2025 at 11h- Répondre

    Le mois de janvier en AFS correspond au mois de Juillet en France donc logique que les provinces sud afs ne mettent pas leurs meilleures équipes. Mais ça on le savait quand les organisateurs ont décidé de les intégrer à la Coupe d’Europe .

  4. Jm 18 janvier 2025 at 12h- Répondre

    Finale 81,
    Et c’est quoi la mentalité et l’état d’esprit des afrikaners ?

  5. ber0683 18 janvier 2025 at 12h- Répondre

    Les fautifs sont ceux qui ont décidé de les integrer en Coupe d’Europe…….

    J'aime 10
    • Jojo83 18 janvier 2025 at 15h- Répondre

      Non, ceux qui les ont intégré en URC !
      C’est leur présence en URC qui légitime leur présence en Coupe d’Europe.

  6. math1907 18 janvier 2025 at 12h- Répondre

    C’est du foutage de gueule complet !

    J’ai travaillé en Afrique du Sud.

    Paris Johannesburg c’est 11h de vol.
    Pourquoi le Cap ru rajoutes max 2h.

    Les vols partent en fin de journée (22 ou 23h), et arrivent tôt le matin, avec au pire 1h de décalage horaire !

    Même avec les vols internes c’est pas non plus le périple d’une vie!

    Tu fais le vol le samedi ou dimanche soir après ton match de championnat (là pareil la LNR pourrait faire l’effort d’ajuster le calendrier pour éviter au clubs qui doivent partir jouer en afs de jouer le dimanche !) et t’as une semaine d’avant match presque classique !

    Ce sont de jeunes athlètes, Pas des vieillards !

    Après effectivement si ils ont des dirigeants complètement demeurés pour les faire voyager en éco alors que l’epcr est censé les aider financièrement pour les déplacements, c’est là le problème ! Où va certe aide !?

    Ça chouine pas pour jouer le Championnat celte et se qualifier en CC!!!!

    D’autre part faut peut-être pas trop la ramener !
    J’ai souvenir de saisons où heureusement qu’on avait le ST pour qualifier une équipe sur 6 engagées !
    Et personne n’est se posait la question de savoir si on ruiné cette compétition !

    • Dranix 18 janvier 2025 at 12h- Répondre

      Pour les horaires, il y a la contrainte du diffuseur, qui paye assez cher pour imposer sa volonté, la LNR ne fait pas ce qu’elle veut. Et ce qui importe le diffuseur, c’est sa grille de programmes et l’audimat, rien d’autre.

      • jmBreguet 18 janvier 2025 at 13h- Répondre

        Justement, le diffuseur a tout intérêt à pouvoir montrer des matchs de qualité. Ce qui n’est pas le cas quand ce sont des équipes sudafs.

        J'aime 1
        J'aime pas 2
        • Dranix 18 janvier 2025 at 14h- Répondre

          Oui, tu as raison. Mais je faisais référence au fait que la LNR ne paraît pas coopérative pour modifier les horaires des matchs des équipes qui doivent ensuite se déplacer en AfSud. En fait, elle n’y est pas pour grand-chose.

  7. Les2tours 18 janvier 2025 at 16h- Répondre

    On ne sait jamais posé la question avant le déplacement de Toulouse cette saison ?
    La saison dernière le SR a joué le Leinster en poule un dimanche après-midi et a joué les Stormers le samedi suivant à 14h30 sans que cela ne choque personne…

  8. Toulouse 18 janvier 2025 at 16h- Répondre

    La plupart des stades sont vides en AfdS lors des matchs. Franchement faudrait arrêter cette mascarade.

    J'aime 1
    J'aime pas 1