Pierre Bourgarit sans langue de bois : « On voit qu’on n’est pas super épanoui sur le terrain »

Pierre Bourgarit sans langue de bois : « On voit qu’on n’est pas super épanoui sur le terrain »

Le vendredi 10 janvier 2025 à 9:05 par David Demri

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Le talonneur du Stade Rochelais, Pierre Bourgarit s’est confié via Sud-Ouest.

Victime d’une fracture du tibia le 21 septembre dernier, l’international Français a donné de ses nouvelles.

Il indique avoir repris la course et se rapprocher d’un retour. Extrait:

Plutôt bien, j’ai repris la course donc, c’est bien. Il y a des signes positifs, j’ai encore quelques douleurs mais ça va. Ça s’atténue de séance en séance, on est sur la bonne voie.

Il avoue être très impatient de faire son retour. Extrait:

J’essaie de ne pas trop me chauffer parce que sinon, le temps peut paraître plus long (rires). Pour l’instant, je continue de prendre mon mal en patience. Bien sûr, j’ai envie que le temps passe plus vite tout en essayant de ne pas brûler les étapes. Même si oui, j’ai forcément envie de reprendre rapidement (sourire). Tu peux voir le verre à moitié vide mais aussi à moitié plein, ça fait partie des étapes d’une carrière. Quand ça s’enchaîne comme ça, c’est long, c’est dur, mais ça va. 2024 ne m’a pas trop réussi, on espère que 2025 sera meilleure.

Il affirme avoir accusé le coup, le jour de la blessure. Extrait:

Forcément, j’ai un peu accusé le coup, après huit mois sans jouer, sur mon troisième match. Je me sentais plutôt bien, ça allait de mieux en mieux, je retrouvais un peu de rythme, de physique. Quand ça arrive, tu en veux un peu à tout le monde, même si personne n’est fautif. Ce n’est pas comme si je m’étais pété au même endroit.

C’était un coup du sort, la faute à pas de chance mais tu te dis « putain, pourquoi moi, pourquoi maintenant ? ». J’ai forcément ruminé le temps de sortir du terrain, et après, ça s’est plutôt bien passé. J’ai quand même plutôt vite retrouvé le sourire, je discutais avec les pompiers dans le camion, le dimanche, les gars sont passés à l’hôpital, c’était touchant.

Il précise ne jamais s’être éloigné du groupe Rochelais malgré la blessure. Extrait:

Non, mais je suis resté pas mal au contact du groupe depuis ma blessure, je fais toutes les vidéos, les retours de match pour, déjà, ne pas trop être à la rue le jour où je reviendrai, mais aussi parce que j’en avais besoin mentalement, ça m’a peut-être évité de ruminer. Après la première blessure, quand ça fait trois, quatre ans que tu fais un peu la même chose toutes les semaines, tu as besoin d’être un peu à l’écart du truc, ça peut être bénéfique mentalement. Là, je n’en sentais pas le besoin.

J’avais besoin et envie d’être au contact des mecs, de râler quand ça ne va pas et d’être content quand ça va (sourire). Je n’ai pas eu de tâche spécifique à faire, j’ai continué à agir comme quand je suis apte – je donne souvent mon point de vue sur ce qui ne va pas ou sur ce qui est bien – tout en essayant de rester légitime. Parce que forcément, quand tu es blessé, tu te sens un peu moins légitime.

Quand je dis que je râle, c’est manière de parler. Non, j’essaie de discuter avec les mecs, individuellement, et pas de trucs hyper sérieux. Je ne suis pas un entraîneur. On boit un café, on mange un bout, on discute de ce qui va bien ou pas, de ce qu’on peut faire mieux. Je ne dis pas au mec « il faut que tu fasses ça, ça ou ça », ce sont plus des choses globales, sur les déblayages, par exemple. Peut-être que la personne avec qui je discute va en parler avec une autre, et que ça peut faire boule de neige.

Il affirme avoir apprécié le fait de rester au contact du groupe. Extrait:

Moi, j’aime le rugby, donc échanger dessus, ça me plaît. Quand on fait des réunions, si je sens qu’il y a quelque chose à dire, je le dis. Je mets deux, trois pièces aux mecs quand ils font des « cagades », mais ça, c’est l’ambiance qu’on a ici, on aime bien se charrier. Parfois, c’est sûr qu’on y va peut-être un peu trop fort et que ça peut en énerver certains, mais ce n’est jamais mauvais esprit.

Pour conclure, Pierre Bourgarit a parlé des problèmes sportifs rencontrés par le Stade Rochelais en ce début de saison. Extrait:

On voit qu’on n’est pas super épanoui sur le terrain, qu’on ne prend pas autant de plaisir que par le passé. On n’est pas en confiance, on n’a pas ce brin de réussite qu’on a pu avoir, que d’autres équipes ont, sur les rebonds, les derniers gestes, la passe de plus qu’il faut faire et qu’on ne fait pas ou qu’il ne faut pas faire et qu’on fait…

Tout ça, notre fébrilité près de la ligne, je pense que c’est lié à un manque de confiance. Les mecs s’engagent, la semaine, tout le monde bosse à 200 %. Moi, je me sens impuissant et, comme eux, je suis frustré. Parfois, ça bout à l’intérieur, mais c’est toujours plus facile quand on n’est pas sur le terrain, où il faut aller vite, où il y a de la pression.

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