Le Racing 92 coule à pic et inquiète énormément : Explications !
Le Racing 92 coule à pic et inquiète énormément : Explications !
Le vendredi 29 novembre 2024 à 9:36 par David Demri
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Après une défaite à Jean-Bouin dans le derby face au Stade Français (40-24), les hommes de Stuart Lancaster s’apprêtent à accueillir le double champion de France en titre: le Stade Toulousain (samedi, 14h30). Entre les résultats sportifs décevants, l’absence de leaders, et l’impossibilité de jouer dans leur stade, le club francilien est dans le flou.
Huitième après 10 journées, cinq victoires pour autant de défaites, le bilan comptable du Racing 92 n’est pas bon, mais n’a rien d’infamant. Et la défaite cinglante à Jean Bouin est difficile à encaisser, mais cette série de huit victoires consécutives sur la pelouse du rival parisien ne pouvait continuer éternellement. D’autant que le Stade Français, avant dernier au coup d’envoi, avait la motivation toute trouvée pour briser la malédiction.
Un manque d’envie surprenant
Ce qui est plus étonnant, c’est la vitesse à laquelle les Franciliens ont baissé les bras. Dès la première période, alors qu’ils n’étaient menés que 12-3, ils ont semblé abandonner, le capitaine Henry Chavancy étant le seul à tenter de secouer ses troupes. L’entraîneur de l’attaque Frédéric Michalak en est conscient : « On a le sentiment de lâcher trop vite nos armes. On sait que les joueurs bataillent mais ils peuvent montrer beaucoup plus en termes de langage du corps, d’énergie, on doit sentir une équipe soudée dans les moments difficiles. »
Ce manque de leaders est un problème pointé depuis longtemps par le staff du Racing 92, qui s’efforce d’en faire émerger au sein du groupe. À chaque fenêtre internationale, quand Gaël Fickou, Nolan Le Garrec ou le Gallois Will Rowlands s’en vont en sélection, certains joueurs ne parviennent pas à prendre leurs responsabilités.
Une équipe sans identité
Et ce cela se traduit dans le contenu des matchs. Depuis le début de la saison, cette équipe du Racing 92 est à réaction. Balayés à Bordeaux pour la première journée, ils avaient réagi solidement face à Clermont. Battus à domicile par La Rochelle, ils enchaînaient deux victoires à Vannes et face à Toulon.
Au sein du staff, pas de panique. Cette semaine, les joueurs ont simplement été conviés à commencer la semaine un jour plus tôt, par une séance vidéo supplémentaire lundi pour analyser le derby. Et Frédéric Michalak l’affirme, l’âme du Racing est toujours bien vivante : « Ce club a une forte identité, une histoire aussi, c’est le plus vieux club de France. On a bien conscience que le « Projet Racing » n’est pas juste l’équipe professionnelle, il est de plus grande portée, et il est sur le long terme. Mais le championnat nous oblige à être bon sur le court terme aussi. »
Pour autant, près d’un an et demi après son arrivée, le manager anglais Stuart Lancaster n’a pas vraiment imprimer d’identité de jeu forte, permettant à ses hommes de maîtriser des rencontres de bout en bout. Le Racing 92 a certes terminé dans le Top 6 l’an passé, battu en barrages par l’Union Bordeaux Bègles, mais n’a pas convaincu sur l’ensemble de l’année. « A la fin de la saison, on sera à la moitié de son mandat, et on est nulle part. » constate Christophe, supporter du club. « On n’a pas de certitudes, il n’y a pas eu de révolution, même au niveau du caractère, et on n’a pas d’identité de jeu. »
« L’impression de jouer à l’extérieur tout le temps »
Cette absence d’identité se manifeste aussi en dehors du terrain pour l’un des plus anciens clubs de France, fondé en 1882. D’abord à cause de ce problème de stade. Les Franciliens n’ont joué qu’une seule rencontre à la Paris La Défense Arena depuis le début de la saison, face à Perpignan à la fin du mois d’octobre. Face à Toulouse samedi, puis aux Harlequins le week-end prochain, ils sont de nouveau exilés au Stade Dominique Duvauchelle de Créteil.
Le Racing 92 espère retrouver son enceinte historique d’Yves du Manoir, à Colombes pour la saison 2026-2027. En attendant, le deuxième ligne international Cameron Woki trouve le temps long : « On a un peu l’impression de jouer à l’extérieur tout le temps. Ce n’est pas une excuse, mais ce n’est pas forcément le mieux pour nous de changer de stade tout le temps. »
Peu de pression populaire
Compliqué dès lors de fédérer les supporters, déjà peu nombreux dans les tribunes. La pression populaire est quasi inexistante, et ne pousse pas les joueurs à se surpasser autant qu’ailleurs en Top 14. « On sait qu’à Paris c’est compliqué de fidéliser les supporters, mais on leur doit des victoires » assure Cameron Woki, « Ils sont toujours là. La pression de la ville manque, mais on se la met nous-même et elle est présente au club. »
En effet, les quelques dizaines de Racingmen présents dans les tribunes de Jean Bouin samedi dernier ont fait du bruit, et poussé derrière leurs joueurs. Même si Jérôme, supporter de longue date, était déçu du contenu : « Il y a des moments où je ne reconnais pas mon équipe ! Où est cette folie, ce grain qui a toujours fait le jeu du Racing ? On le perd, ils n’osent pas, il se retiennent, on voudrait voir du jeu. »
Un projet pas clair
Au-delà du terrain, le projet du club est difficilement lisible, et certaines décisions crispent les fans. Comme le départ acté de Nolan le Garrec, sans doute le meilleur joueur du Racing 92 sur les deux dernières saisons vers La Rochelle. Il sera remplacé numériquement par le Briviste Léo Carbonneau, jeune demi de mêlée talentueux mais qui découvre le Top 14.
Le constat de Christophe, supporter du club, est sans appel : « Aujourd’hui le Racing ce n’est rien, c’est un nom. Le club est une coquille et il n’y a pas grand-chose dedans. Moi je veux juste retrouver une équipe qui donne envie, et qui donne de l’espoir. »
L’espoir pourrait renaître dès ce samedi, face au double champion de France, le Stade Toulousain, que les Franciliens n’ont pas battu depuis janvier 2022. Une victoire leur permettrait de revenir aux portes du Top 6.
Via RMC Sport
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