Patrice Collazo raconte son licenciement de Montpellier : « On a remis les clés, on a rendu la caution »
Patrice Collazo raconte son licenciement de Montpellier : « On a remis les clés, on a rendu la caution »
Le lundi 28 octobre 2024 à 17:16 par David Demri
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Lors d’un long entretien accordé à Midi Olympique, le technicien Patrice Collazo est revenu sur son passage à Montpellier et son licenciement.
Il rappelle être venu à Montpellier pour une mission bien précise : le maintien. Extrait:
« On était venus pour une mission. On savait très bien qu’on ne pouvait pas mesurer tous les paramètres. Après le maintien, le président a voulu impulser autre chose. Mais j’ai lu dans la bouche de Bernard Laporte que si lui et le staff montpelliérain se retrouvaient dans la position d’un club et d’un directeur du rugby de Top 14, c’est bien parce que l’ancien staff avait fait le boulot. Ça veut dire quelque chose, non ? »
Il affirme ne pas être ressorti indemne de cette épisode. Extrait:
« Les saisons sont éprouvantes pour tout le monde, on n’en ressort pas indemne. Il faut évacuer, mettre des mots sur les maux, évaluer le pourquoi du comment. Et peut-être qu’il a fallu dire des vérités pas faciles à entendre mais elles ont servi à repartir sur de nouvelles bases. On a réglé les problématiques de l’instant T, mais il fallait du temps pour cicatriser.
Il fallait passer par une remise en question individuelle et collective. Et ceci doit prendre le pas sur tout. Bernard Laporte avait pour rôle de dire des choses difficiles à entendre, mais il fallait en passer par là. »
Il explique ensuite pourquoi il ne s’est pas battu pour s’opposer à l’arrivée des anciens du club, lesquels ont pris sa place dans le staff. Extrait:
« Si on avait mis de l’énergie pour s’y opposer, cette énergie on n’aurait pas pu la mettre au service de l’équipe et quand on voit qu’on est passé à un cheveu de la catastrophe, je me dis qu’on a mieux fait de faire comme ça. On ne pensait qu’au maintien, notre mission. Le reste ne nous intéressait pas. Heureusement qu’on avait une bonne cohésion dans le staff, avec des gens issus de Montpellier d’ailleurs, comme Didier Bès ou Jérémy Valls qui nous ont bien aidés. Ils ont été impeccables. Et Bernard Laporte, il est comme il est, mais je l’ai toujours entendu dire la vérité. Quand c’était mal et quand c’était bien. »
Il explique comment s’est passé le soir du barrage et donc du maintien. Extrait:
On a savouré le moment, tous ensemble avec le staff. On a remis les clés, on a rendu la caution. Mais on savait que certaines décisions seraient prises et qu’elles pouvaient être défavorables. Si c’était pour le bien du club, pas de problèmes.
Nous avons privilégié certains profils, pour le XV de départ et pour le banc. Je crois que Geoffrey Doumayrou, longtemps blessé, nous a beaucoup apporté dans les trente dernières minutes du barrage. On l’avait prévu. Avec son expérience, son leadership, il nous a permis de faire ce qu’on ne savait pas faire : s’imposer dans les dernières minutes. On voulait démarrer avec le punch de Cadot et de Serfontein et finir avec Geoffrey Doumayrou. Geoffrey était un relais pour nous sur le terrain dans les entraînements, on manquait de leadership. Quand une équipe est en manque de confiance, on n’avait pas de leaders, tout le monde voulait éviter la bêtise, on avait choisi de finir avec quelqu’un qui rassure et qui amène une plus value dans le leadership. Le résultat a validé notre stratégie.
Il analyse ensuite le début de saison de Montpellier. Extrait:
Je ne peux pas être juge et partie. Je regarde ce qui se passe avec un œil uniquement technique, je ne mets plus d’affect car je ne suis plus à l’intérieur, mais quand même, je me dis que c’est un copié-collé de la saison dernière et même de la saison d’avant. Quatre semaines de coupure pour cicatriser, ce n’est pas beaucoup quand on gagne, quand on perd c’est très court. Mais d’un autre côté, je me dis qu’il y a quand même l’apport des nouveaux joueurs, il y a aussi Didier Bès, Jeremy Valls, Geoffrey Doumayrou. Mais il faudra un peu de temps pour que ça se réenclenche.
Il précise avoir apprécié travailler aux côtés de Bernard Laporte. Extrait:
Il y a des vérités qu’on aime entendre et des vérités qu’on n’aime pas entendre. Bernard Laporte m’a donné un confort de travail que j’ai apprécié ; il m’a laissé une totale liberté. Oui, il a parfois dit des choses d’une certaine façon, comme il devait les dire, pour qu’il y ait des réactions, et certains ne l’ont pas compris comme ça. Mais je l’ai vu aussi rectifier ses jugements, en disant : « tu m’as donné tort, et c’est très bien ». Je l’ai toujours trouvé juste, même dans les moments virulents.
Il dévoile ensuite de quoi il est le plus fier de son passage à Montpellier. Extrait:
Je parlerais de l’entente du staff. Tout le monde voulait nous opposer, et on a préservé l’unité même si nous étions différents Je n’ai pas la même personnalité que Vincent Etcheto ni que celle de Christian Labit. Mais on a trouvé un bon fonctionnement et nous avons été productifs. Je suis fier que nous n’ayons pas ajouté cette contrainte aux joueurs, celle d’un staff qui ne s’entend pas et qui dirait tout et son contraire. Parce que dans ce cas, ça ne serait pas passé.
Il rappelle avoir respecté le quota JIFF lors de cette saison malgré les nombreuses critiques. Extrait:
Non, mais il fallait se justifier sans cesse, et à la fin, on était dans le quota. Question d’effectif dans les moments clés. On a trouvé un équilibre tous les week-ends, ça a été dur, surtout sans faire d’ »opération Jiff » proprement dite. Mais je n’ai jamais perdu le fil, si on l’avait perdu on n’aurait pas fini dans les clous.
Il affirme avoir été surpris par certains joueurs. Extrait:
J’ai découvert des personnalités, notre jeune pilier Baptiste Erdocio, qui a eu beaucoup de temps de jeu, le pilier Luka Japaridze que j’avais côtoyé à Brive. Je citerais Yacouba Camara, Cobus Reinach, Jan Serfontein. Nous avons aussi relancé Ben Lam, qui fut décisif sur le barrage. Je crois qu’Auguste Cadot s’est révélé au centre.
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11 Commentaires
Perso, rien lu de l’itw de cette merde !!!
Ben lui, il a jamais pris 57 points dans la musette à Toulouse… il faudrait peut-être passer à autre chose et arrêter de se servir de Collazo comme bouc émissaire
Décembre 2018 on prend 39-0 à Toulouse avec lui, et avec les titulaires pas l’équipe de « jiffs », je suis pas sûr que ce soit beaucoup mieux… Et je te fais cadeau de son bilan global en 3 ans et demi où quand il part on joue la dernière place face à Biarritz.
C’est pas pour prendre la défense de Collazo, que j’écrivais ça, mais plus pour dire qu’il vaut mieux aller de l’avant et ne pas ressasser sans cesse le passé, glorieux ou douloureux. C’est plus le staff actuel et les joueurs actuels qui sont problématiques que le gars qui est parti depuis plusieurs années aujourd’hui
Je crois que dans le même article il a dit qu’il habitait à Toulon Genty83, tu devrais aller lui dire directement, qu’on rigole un peu.
Travailler avec les 2 complices condamnés Laporte et Altrad est très difficile et compliqué!
A Montpellier le public ne vient plus et la moyenne est la plus basse du top 14 et c’est un signe important !
Ah on en tient 2 là qui devaient lui dire les choses en face!! ben finalement pas très courageux, ils préfèrent s’en prendre a collazo derrière leur clavier.
Oh le retour d’Edouard ! Tu m’avais manqué, ah non en fait je t’avais totalement oublié… J’ai compris pourquoi tu venais juste sur le blog pour répondre à mes commentaires. En fait t’es le fils de Collazo ou Lemaitre. Tu crois sérieusement qu’il a besoin de moi pour savoir ce que j’ai dit dans mon commentaire ? Il est tout sauf bête, d’ailleurs ramasser autant de pognon pour 3 ans et demi de néant ça frise même le génie !
Parler de courage quand je t’ai proposé plusieurs fois d’assumer tes propos en face, c’est très drôle.
Collazo a galvanisé toute la haine de certains, en la déchargeant sur lui ils occultaient tout ce qui n’allait pas à côté, des joueurs très moyens notamment dont certains pourtant portés au pinacle (on a vu la suite…). Je ne suis pas pro-Collazo pas plus qu’anti d’ailleurs, mais la question qu’il faut se poser est la suivante : où est le beau jeu attendu par notre club après son départ ? Où est la performance de ce club qui se veut être dans le trio de tête et gagner des titres ? Où sont ces fameux titres (les vrais…) ?
« Mais j’ai lu dans la bouche de Bernard Laporte que si …. »
Je lis dans la bouche, je lis dans la bouche!!!!