Le jeune troisième ligne du centre de formation du Rugby Club Toulonnais, Joé Quere-Karaba va disputer ce dimanche soir contre Clermont son premier match officiel avec l’équipe professionnelle du RCT.

En effet, ce-dernier débutera sur le banc des remplaçants.

Interrogé via Var-matin, il explique avoir débuté le rugby à l’âge de 5 ans. Extrait:

« J’étais là pour faire le clown, pour amuser tout le monde. Alors à cinq ans, mes parents m’ont inscrit à la natation, au judo et au rugby. »

Il fait ses premiers pas dans le rugby du côté de La Garde puis du RCHCC. Extrait:

« J’étais bon, mais pas au-dessus du lot. D’ailleurs, le RCT ne m’a jamais appelé. » 

Il déménage ensuite avec sa famille en région Parisienne. Extrait:

« Ma mère a fait une reconversion, pour devenir surveillante de prison. Elle a donc été mutée à Fresnes, où j’ai fait mes deux premières années de lycée. En hôtellerie et restauration. Mon rêve était d’ouvrir un restaurant, pour cuisiner les bons plats de ma mère. »

Mais Joé Quere Karaba a eu beaucoup de mal à se faire à la vie Parisienne. Extrait:

« Ça a été une épreuve pour moi. Heureusement, j’avais le rugby. »

Un jour, il décide de passer des détections du côté du Racing 92. Mais il a refusé de rejoindre le club Francilien pour une raison bien précise. Extrait:

« Le Racing était intéressé, mais on me demandait de glisser au poste de pilier. Il n’en était pas question. Et Massy, je n’ai jamais su, car j’ai quitté la région parisienne le lendemain de ma détection. »

Il est ensuite revenu dans la région Toulonnaise. Extrait:

« J’ai ainsi pu terminer mon bac au Golf Hôtel d’Hyères. Et surtout, j’ai pu postuler au RCT… »

En 2022, il effectue une détection au RCT et intègre les Crabos. Extrait:

« Mais à ce moment, vivre du rugby n’est toujours pas une option. Je ne sais même pas que c’est possible. Alors après mon bac, je suis allé bosser au McDo du centre-ville d’Hyères, mais également à des séminaires et des mariages pour me faire un peu d’argent. Et le reste du temps, je m’entraînais pour tenter de devenir titulaire en Espoirs. »

Tout a finalement basculé pour lui en 2023. Extrait:

« Un jour, lors d’un déplacement à Castres en 2023, Cédric Béal me prend par le bras et me dit “ça t’intéresse un contrat de 3 ans? » Un contrat pour jouer au rugby, être logé, nourri, payé, habillé par mon club de cœur? Il ne se rendait pas compte que c’est comme s’il venait d’annoncer à un gamin de 5 ans qu’il partait une semaine à Disneyland! Je suis monté étape par étape. Vivre du rugby n’a jamais été une option et finalement… »

Quand le journaliste lui demande s’il peut évoluer à un autre poste que troisième ligne, il évoque le centre. Extrait:

« Centre, éventuellement, mais franchement, j’aime trop la troisième ligne. »

Une chose est sûre : il ne souhaite pas évoluer au poste de pilier ni de talonneur.

Questionné sur sa taille de 1m83, il n’en fait en aucun cas un complexe. Extrait:

« Quand on regarde Mickael Hooper (1m82), Ben Earl (1m83), David Pocock (1m84) ce ne sont pas des géants mais ils sont au-dessus du lot. Je sais que ça me bloque un peu en touche, et que je ne serai pas une option privilégiée, mais je veux apporter autre chose. Ce physique m’oblige à compenser. Par beaucoup de technique et de courage. Si tu veux jouer au rugby, tu n’as pas le droit de perdre tes duels. »