Le pilier gauche du Rugby Club Toulonnais, Daniel Brennan s’est confié via Var-matin.

Ce-dernier explique avoir trouvé ses marques au RCT, lui qui est arrivé cet été en provenance de Brive. Extrait:

« Quand tu arrives dans un nouveau vestiaire, dans un grand club, tu as forcément des à priori. Là, le fait que des mecs me connaissent réellement pour qui je suis, forcément ça rassure et met en confiance.

On a joué aux boules avec les mecs, aux Oursinières. Une belle partie, bien chaude, bien serrée. Elle s’est terminée 13 à 12. ET je tiens à préciser que j’ai mis le carreau de la gagne. Gabin Villière a eu beau sortir le mètre, on a gagné ! »

Il explique pourquoi il est passé au poste de pilier gauche il y a quatre ans alors qu’il avait été formé au poste de pilier droit. Extrait:

« Quand je me suis retrouvé à 18 – 19 Ans face à des piliers expérimentés, je ne dominais plus autant. A Brive, on a eu une pénurie de piliers gauche et le coach, Jeremy Davidson, m’a demandé si je pouvais dépanner. Au final, ça a été une évidence pour moi. Je suis redevenu conquérant et d’une pige pour quelques matches, c’est devenu mon poste depuis quatre ans. »

Il indique venir d’une famille catholique. Extrait:

« Je viens d’une famille catholique. Mon grand-père nous l’a instruit du côté de ma mère. Il ouvrait l’église tous les matins dans notre village à Leixlip, en Irlande. Quand je suis arrivé en France, à 4 ans, on a un petit peu perdu ça mais j’essaye encore d’aller à l’église. Quand j’ai un moment de faiblesse, de doute ou de moins bien, j’aime y aller. Pas forcément pour parler au prêtre, mais pour me décharger. »

Il explique ensuite sa décision de quitter Brive pour Toulon. Extrait:

« Mon temps pour progresser à Brive était terminé. J’arrive à Toulon dans une équipe avec beaucoup de potentiel. Il y a une vraie bonne ambiance. Les joueurs s’apprécient. J’ai toujours joué avec mon coeur. Quand je suis sur le terrain, j’essaye d’aimer mes coéquipiers au maximum. Je ne suis pas arrivé au bout de ce que je peux donner. J’ai encore une marge de progression, je le sens. Je veux me prouver à moi-même que je mérite d’être ici. Ca fait longtemps que je rumine un peu. »

Dans la foulée, il parle de son père, Trevor Brennan.

Il l’affirme : son père est un véritable tronc d’arbre. Il n’oserait pas se battre contre lui. Extrait:

« Chez les Brennan, on est très soudés. Voir Josh réussir à Toulouse, ça nous rend tous fiers. Comme il a pu être fier de moi quand je jouais chez les jeunes avec les Bleus. quand un Brennan réussit, c’est toute la famille qui réussit.

Notre père Trevor nous rend fous avec le rugby depuis que nous sommes petit. Un jour à la maison, on a fait un toucher avec des collègues. Mon père est venu jouer avec nous. Déjà, il a plaqué un collègue à moi et derrière, il lui a mis une fourchette. Alors qu’on faisait un toucher deux mains pieds nus. Il ne peut pas se retenir. 

Mon père ne pourrait plus jouer aujourd’hui. C’est un tronc d’arbre. Je le dis sincèrement : s’il faut se battre avec quelqu’un, je préfère essayer 30 secondes contre Mike Tyson que contre mon père ! Il vient d’un coin très chaud en Irlande. Il a grandi dans la pauvreté et s’est tracé une carrière en partant de rien. On vient d’une famille rude. Avec mes frères, on a grandi à Toulouse et on a eu beaucoup de chance. Mais on a été éduqué à la dure.

Quand j’avais des potes qui venaient à la maison, mon père leur faisait la bise. A moi, il me serrait la paluche. Et ça jusqu’à mes 18 ans. Mais ça m’a forgé pour être l’homme que je suis. J’ai travaillé au bar de mon père jusqu’à mes 17 ans. Veille de match ou pas, je faisais la plonge, le bar, je servais. C’était dans notre éducation. Lui, il a démarré à travailler à 8 ans. Il livrait le lait. Après, il a été boucher, barman, videur. On a été éduqué au travail. Rien n’est acquis ni donné dans la vie. Et je remercie mes parents de nous avoir éduqué comme ça. »