Pierre Mignoni : « Chez les professionnels, on ne peut plus accepter les excès ! »

Pierre Mignoni : « Chez les professionnels, on ne peut plus accepter les excès ! »

Le vendredi 13 septembre 2024 à 14:43 par David Demri

0 Commentaire

Publicité

Le manager du Rugby Club Toulonnais, Pierre Mignoni s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce vendredi.

Ce-dernier se dit très concerné par les affaires extra sportives qui ont secoué le rugby Français cet été.

Il explique ne pas vouloir donner de leçons.

En revanche, il affirme avoir des responsabilités à Toulon, des plus jeunes aux professionnels.

Il l’affirme : certains excès ne peuvent plus être tolérés chez les professionnels. Extrait:

« Tout le monde est concerné, à Toulon ou ailleurs. C’est la société qui est concernée. On n’est pas là pour donner des leçons. Ce qui est certain, c’est qu’en tant que manager d’un club, on a forcément des responsabilités qui vont des moins de 14 ans à l’équipe pro. Il y a des choses à remettre en place qu’il ne faut plus louper. Chez les plus jeunes, je ne dis pas qu’il faut repartir de zéro mais de remettre en place des choses qui paraissaient évidentes et le sont moins aujourd’hui.

Et chez les professionnels, on ne peut plus accepter les excès. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus rien faire, car on s’adresse à des jeunes joueurs qui sont avant tout des jeunes hommes. Le rugby reste un jeu, il faut rester dans le plaisir partagé avant, pendant et après le match mais il faut aussi contrôler les excès. C’est notre défi. Comme d’autres, on a mis des choses en place pour essayer d’être dans le contrôle. »

Il rappelle que le rugby est devenu professionnel et que des règles doivent être instaurées. Extrait:

« On a voulu un rugby professionnel, et je ne crache pas dessus. Je suis passé du rugby amateur à semi-pro et pro. Comme bien d’autres, j’ai connu les trois volets et j’en ai bénéficié. Je ne suis pas là pour dire ce qui est bien ou pas bien : simplement pour dire que lorsque tu crées un modèle professionnel, tu crées à terme des joueurs qui ne connaissent que ça. Donc, des joueurs qui gagnent pas mal d’argent mais pas assez pour être à l’abri du besoin à la fin de leur carrière.

Dans un monde idéal, les joueurs arrêteraient en moyenne leur carrière autour de 35 ans. On ne sait pas à quel âge nous aurons nos retraites, mais on sait que ça ne va pas à la baisse, donc que ces mecs-là devront encore travailler trente ans après la fin de leur carrière. C’est pour ça que le rôle des institutions, des syndicats et des managers, c’est de réfléchir à ce qui génère de l’argent – le Top 14 et les compétitions européennes – mais aussi à tout ce qui va se passer après pour les joueurs, et même pendant. Parce qu’on est dans un système qui est une machine à laver, et qu’il n’est pas non plus facile pour tous les joueurs de ne pas péter un câble. »

Il souhaite que de nouvelles décisions soient prises pour permettre un meilleur encadrement des joueurs. Extrait:

« Définitivement, je le répète, on n’est que ce qu’on a créé. Oui, le Top 14 est un championnat magnifique, probablement le plus dur du monde si j’en crois ceux qui ont connu autre chose. Mais justement, il est dur. Très dur. Je ne crache pas dessus mais c’est usant pour tout le monde : pour les staffs et surtout pour les joueurs. Des choses ont déjà été mises en place, notamment des plages de repos pour les internationaux et c’est très bien.

Mais il faut aller encore plus loin, sans non plus aller dans l’extrême inverse, c’est-à-dire trop chouchouter les joueurs et avoir peur de tout. On doit simplement mieux les préparer à être dans le monde réel et la chose la plus importante à leur enseigner pour ça, à mon sens, c’est d’être dans le contrôle. Dans cette optique, à mes yeux, un joueur pro ne doit plus penser à 100 % au rugby. Ça n’est pas une bonne chose dans la formation d’un homme. »

Publicité

0 Commentaire