Pierre Mignoni : « Il y a une chose que je déteste, c’est quand j’entends parler de consommation « festive » ! »

Pierre Mignoni : « Il y a une chose que je déteste, c’est quand j’entends parler de consommation « festive » ! »

Le vendredi 13 septembre 2024 à 11:17 par David Demri

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Pierre Mignoni s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la nouvelle saison mais également les affaires extra sportives.

Ce-dernier explique comment sensibiliser les joueurs pour éviter ce genre de dérapages.

Il explique avoir essayé de trouver un accord avec ses joueurs sur le cadre de vie à tenir en club et en dehors du club.

Il se confie. Extrait:

« Quand tu es manager, tu ne passes pas tes soirées avec les joueurs. En équipe de France, c’est un autre contexte, car tu as les joueurs 24 heures sur 24 avec toi. Je ne dis pas que c’est plus facile mais c’est un autre contexte. En club, tu es dans la sphère de la vie réelle, c’est différent. Il s’agit de créer un cadre de vie.

Ce qu’on a essayé de construire avec les joueurs cette année, c’est en accord avec eux. Plus les joueurs sont acteurs de ce qu’ils veulent mettre en place, plus ils seront en mesure de le réaliser entre eux. Certes, j’ai été un peu plus tranchant et catégorique sur l’épisode du fumoir, ça peut être le cas parfois. Mais sur le temps long, il doit y avoir une co-construction dans laquelle les gens doivent être responsables. Je ne peux pas tout faire à leur place, c’est vrai sur le terrain, ça doit l’être aussi au-dehors. La vraie autonomie, la vraie responsabilité, c’est ça.

Ce n’est pas : « le coach dit, les joueurs exécutent », ça ne peut pas fonctionner que comme ça. Bien sûr, quand on donne des consignes, on a envie que les joueurs écoutent et que ça marche. Mais quand les choses ne vont que dans ce sens-là, à un moment donné, ça ne peut plus marcher. Le cadre de vie et le plan de jeu, finalement, c’est pareil : faut que les joueurs le partagent, le construisent. Même si certains managers – dont je fais probablement partie – passent pour très directifs, je suis persuadé que le seul rapport d’autorité ne marche plus. »

Il explique pourquoi l’autorité ne peut pas toujours fonctionner. Extrait:

« L’autorité, parfois, ça rassure. Mais elle ne peut pas être permanente et aller que dans un sens. Elle doit être partagée et surtout relayée au sein du groupe, y compris par ceux qui ne sont pas identifiés comme leaders. Tout le monde peut avoir son mot à dire sur ce qui a été décidé. C’est ça, l’autonomie d’un groupe. Tu ne peux pas tout imposer…

C’est comme quand tu répètes à ton enfant : « ne mange pas ça, ne mange pas ça ». Un jour, forcément, il va le manger dans ton dos… C’est pourquoi je crois davantage à la coconstruction d’un cadre, avec des règles qui ne sont pas seulement directives et ne vont pas seulement dans un sens.

Pierre Mignoni ne veut pas interdire les troisième mi-temps mais les excès. Extrait:

« Une équipe, c’est un groupe de jeunes qui ont parfois besoin de souffler, de se retrouver, de faire des choses ensemble. Ça n’est pas interdit. Absolument pas et il ne faut pas l’interdire. Ce qu’il faut interdire, ce sont les excès, qui ne sont bons ni pour eux ni pour leur environnement, à savoir le club et l’image du club. En définitive, il faut prendre soin les uns des autres et c’est probablement quelque chose qui était plus ancré voilà quelques années. Je crois qu’on a besoin de retrouver un peu plus de repères, dans ce monde un peu virtuel où on se demande parfois où on est. »

Il explique qu’il est tout à fait normal que rien ne soit pardonné à la nouvelle génération. Extrait:

« Mais c’est normal ! Parce qu’aujourd’hui, les choses ont évolué et les joueurs sont davantage exposés, ne serait-ce que par le prisme des réseaux sociaux. Il ne faut pas dire qu’avant, c’était mieux. La cocaïne, elle a toujours existé, depuis très longtemps. Par contre, il y a probablement aujourd’hui un accès beaucoup plus facile à ces choses-là, qu’à une époque ou tout était en outre moins vu, peu su, moins jugé.

Même s’il y avait aussi probablement moins d’excès et un peu plus de contrôle… Moi, il y a une chose que je déteste, c’est quand j’entends parler de consommation « festive », et pas que dans le monde du rugby. Cela me fait hérisser les poils. Ça me rend dingue. »

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