La Fédération française de rugby a conclu jeudi son enquête sur la disparition en mer de Medhi Narjissi en mettant en cause les membres du staff présents lors de ce rassemblement. Un rapport auquel a répondu le ministère des Sports.

C’est par un communiqué que le ministère des Sports a répondu ce jeudi aux conclusions de l’enquête interne de la FFR sur la disparition du jeune Medhi Narjissi. Ce rapport de la fédération est accablant pour le staff de l’équipe de France U18, qui était en Afrique du Sud à l’occasion d’un tournoi international quand, le 7 août, Medhi Narjissi a été piégé par les courants et emporté en mer sur une plage réputée dangereuse près du cap de Bonne-Espérance.

Les joueurs y faisaient une séance de récupération organisée par leur encadrement. Selon la fédération, « la décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans considérer la dangerosité du site ». La FFR a par ailleurs demandé au ministère des explications sur « les conditions dans lesquelles la Direction technique nationale a constitué le staff de l’équipe de France U18 au début du mois de juillet 2024« , un mois avant le déplacement en Afrique du Sud.

L’IGESR saisie d’une mission d’enquête

Le ministère a donc réagi en prenant acte « des éléments détaillés par la FFR dans son communiqué et dans le rapport de l’enquête interne reçu ce jour ». « Sans attendre les conclusions de ce rapport et comme annoncé le 16 août dernier, le MSJOP a engagé toutes les mesures de son ressort, notamment des mesures administratives à l’égard des agents concernés, qui se sont vus notifier une suspension à titre conservatoire dans l’attente du terme de l’enquête administrative en cours« , précise le ministère.

Et d’ajouter : « Pour la mener, la Ministre a saisi dès le 4 septembre dernier l’Inspection Générale de l’Education, du Sport et de la Recherche (IGESR) d’une mission d’enquête destinée à identifier et objectiver les responsabilités individuelles et collectives ayant mené à la disparition de Mehdi. La mission rendra ses conclusions avant fin novembre. Les personnes concernées par l’organisation et l’encadrement du séjour seront entendues dans le cadre de cette enquête. »

Une revue des procédures internes à la FFR relatives à l’encadrement des mineurs lors des stages sera aussi conduite.

Renforcer l’encadrement des mineurs

La mission devra également formuler « des recommandations visant au renforcement des conditions d’organisation de stages et de séjours sportifs à destination des publics de mineurs, pour l’ensemble des fédérations ». « Le MSJOP estime utile de rappeler qu’il exerce effectivement l’autorité hiérarchique sur les conseillers techniques sportifs placés auprès des fédérations sportives. Mais celle-ci est complétée par une autorité fonctionnelle exercée par le Directeur Technique National et ses équipes, lui-même placé sous l’autorité fonctionnelle du président de la fédération. L’autorité fonctionnelle permet l’organisation et la coordination de l’action quotidienne des agents placés auprès d’une fédération », conclut le ministère des Sports.

Au cours d’une conférence de presse fin août, le père de Medhi, Jalil Narjissi, avait fustigé un encadrement « catastrophique » où « aucun adulte n’a réagi » lorsque Medhi a été emporté. « C’est le préparateur physique de l’équipe de France qui a pris la décision de les emmener là-bas, avait-il déclaré. C’est incompréhensible. »

Via RMC Sport