Benoit Paillaugue : « Comme on a mauvaise pub, on remet tout à zéro ! »
Benoit Paillaugue : « Comme on a mauvaise pub, on remet tout à zéro ! »
Le vendredi 13 septembre 2024 à 8:44 par David Demri
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Cet été, l’ancien demi-de-mêlée Benoit Paillaugue a intégré le staff de l’équipe Montpelliéraine en tant qu’entraineur de l’attaque.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier a expliqué quelle était sa philosophie de jeu. Extrait:
Celle qui gagne, déjà (rires). J’aime bien l’attaque, mais il faut trouver les points forts et les points faibles du groupe pour mettre en place le meilleur système possible. Sans vouloir trop jouer car nous ne sommes pas Toulouse, j’essaie de montrer aux joueurs que l’on peut trier les bons ballons et les mauvais ballons. Pour l’instant, on travaille mais on essaiera de peaufiner quand les joueurs auront confiance en eux, mais surtout quand on gagnera car c’est comme cela qu’elle s’acquiert.
Il explique que le staff actuel est très proche des jeunes. Extrait:
On est assez proche avec les jeunes car on a créé quelque chose avec eux après cette bonne saison. Ils savent que nous les suivons et que la formation est dans le projet du club. Ils s’entraînent avec nous, mais il faut savoir bien s’en servir et les intégrer à l’équipe au bon moment.
Il ne faut pas les mettre tous d’un coup et dire ensuite qu’ils n’ont pas le niveau. Si tu fais douze changements sur une compo et que tu en mets sept, ça risque de ne pas marcher. On va les intégrer petit à petit, mais ce n’est pas parce qu’on les a dirigés chez les jeunes qu’on va les mettre partout. Il faut qu’ils soient performants pour cela !
Benoit Paillaugue l’affirme : il n’y aura aucun passe-droits. Extrait:
Avec Doumayrou, ils connaissent notre caractère. Ils savent que nous sommes des compétiteurs, que nous aimons la gagne et qu’il n’y aura pas de passe-droits. Mais c’était pareil quand nous étions sur le terrain avec eux ! C’est ce qu’ils aiment chez nous. On met tout le monde au même niveau, qu’importe le statut. Ceux qui mouillent le maillot joueront.
Le club sort de deux saisons galères, hors de questions d’en revivre une. Pour cela, il faut tous tirer dans la même direction. On veut des joueurs avec de la hargne, qui se dépensent pour l’équipe et que cela soit cette dernière qui prime.
On sait que les joueurs attendent du renouveau. La saison dernière en a marqué beaucoup. Il faut du temps, mais nous n’en avons pas… Donc à nous de trouver les bons leviers pour les faire switcher le plus vite possible. Ils ont cette envie-là, mais il faut retrouver de la confiance. Et donc gagner pour cela !
Il estime que le groupe Montpelliérain a été très meurtri après la victoire du Bouclier de Brennus en 2022. Extrait:
J’ai senti un groupe assez meurtri de la saison d’après-titre. Il y a eu les départs de beaucoup de joueurs emblématiques du club, des capitaines et vice-capitaines soit une ossature de vestiaire à reconstruire. Il y a aussi eu le pépin de plusieurs joueurs importants qui auraient pu reprendre ce vestiaire, comme Geoffrey Doumayrou et Yacouba Camara, qui s’étaient fait une rupture du ligament croisé.
Mais, vous savez, ils restent des humains. Le moral joue une grande partie sur les performances. Actuellement, il faut retrouver des leaders de jeu et de comportement. Mais cela ne se fait pas comme ca ! Chez certains joueurs, cela vient vite, chez d’autres, cela prend plus de temps.
Il explique que Montpellier veut refaire parler de son identité. Extrait:
Cette identité a toujours été là ! Il y a beaucoup de personnes qui aiment bien l’oublier par contre, surtout en dehors du club. Nous avons un club qui n’a pas bonne réputation… Plusieurs joueurs et anciens joueurs sont dans le club, mais pas seulement avec les pros. Beaucoup entraînent chez les jeunes par exemple.
Il y a aussi besoin d’avoir des gens de l’extérieur pour apporter une plus-value, évidemment. Benson Stanley, en un an, a fait l’unanimité ! L’identité a toujours été là, il faut simplement qu’elle perdure. Mais, surtout, quand il y a des changements, il faut arrêter de tout remettre à zéro ! Peut-être que dans six mois nous ne serons plus là avec le staff. Mais il faudra que l’identité reste là, c’est ça le but du projet.
Cette identité a pu se perdre, on ne va pas se mentir ! Notamment quand il y avait beaucoup de Sud-Africains : des gens attachés au club venaient moins car ils ne se retrouvaient pas dans cette équipe. Mais cette identité a toujours existé. L’histoire de Montpellier est grande. On s’arrête souvent à 1986, année de création du MHR, mais le club existait déjà avant cette fusion.
En 37 ans, on a fait beaucoup de choses. Mais comme on a mauvaise pub, on remet tout à zéro. Des joueurs ont disputé plus de 300 rencontres avec le club, on a gagné deux Challenge Cup et surtout un titre de champion de France. Il y a une histoire ici ! Beaucoup de gens aiment ce club, mais on lui met des piques. On doit se servir de ça pour montrer que le MHR n’est pas qu’un club de people.
Benoit Paillaugue peste contre ceux qui estiment que l’équipe de Montpellier est composée de repris de justice. Extrait:
Cela fait vendre du papier. Je ne veux pas m’arrêter à cela, ce n’est pas ma priorité. Je veux que l’on retrouve quelque chose sur le terrain pour donner envie aux gens et aux anciens du club de revenir, qu’ils soient contents de voir nos matchs, qu’il y ait une alchimie entre les joueurs et les supporters, que nos sponsors soient heureux de nous donner de l’argent. On trouvera toujours quelque chose à dire sur nous…
Pour conclure, il dit le plus grand bien des recrues du MHR. Extrait:
Ils sont moteurs depuis la reprise ! Cela s’est vu avec Stuart. Il n’avait pas joué depuis un an mais il a été un leader contre Lyon. Billy a ce caractère qui fait qu’il amène les autres dans son sillage mais il manque encore de condition physique. À chaque entraînement, ils parlent aux jeunes. Ils ont le sourire au quotidien. Ces soi-disant stars sont très heureuses d’être ici, elles sont revanchardes de pas mal de choses.
Mais Madosh Tambwe, Nicolas Martins, Wilfrid Hounkpatin, ils sont tous heureux d’être ici. Le groupe vit bien mais il faut le montrer à travers les résultats, le contenu de nos performances, l’amour du maillot, l’énergie que l’on y met. On peut perdre des matchs mais les gens veulent des maillots mouillés.
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