Le pilier droit international Anglais Kyle Sinckler est arrivé à Toulon cet été en provenance de Bristol.

C’est un joueur ultra déterminé qui a débarqué sur les bords de la Rade, bien avant tous les autres joueurs.

En effet, Kyle Sinckler est arrivé à Toulon le 1er juillet, bien avant la reprise de l’entrainement fixée au 23 juillet.

Interrogé via Var-matin, il est revenu sur sa décision de quitter l’Angleterre et de mettre un terme à sa carrière internationale afin de rejoindre le RCT.

Il ne regrette rien. Extrait:

« C’était difficile et en même temps tellement évident, puisque je rejoignais un club qui me faisait rêver depuis quinze ans. Puis vous savez, j’ai la chance d’être à mon prime (1). Je n’ai pas de blessure, je suis en forme, j’ai 13 saisons pros dans les jambes et donc de l’expérience, je connais ma façon de travailler, de performer, ce qu’il faut faire pour être en forme le week-end…

Je vous le dis, je suis à mon prime! Et c’est cool de savoir que cela coïncide avec ce nouveau challenge qui me tient à cœur. Alors je savais bien qu’en venant à Toulon, je devenais inéligible avec la sélection… Mais on ne sait jamais, le règlement pourrait évoluer? Qu’importe: je ne pouvais pas manquer cette opportunité de jouer à Toulon.

J’ai toujours voulu suivre mon cœur. Et parfois, dans la vie, si tu veux te lancer dans un nouveau projet, il faut accepter d’en abandonner d’autres. J’ai eu la chance de jouer pour mon pays, et j’aurais aimé continuer. J’aimerais d’ailleurs en avoir à nouveau l’opportunité, si la règle finie par changer… Mais qu’importe, j’ai pris cette décision. »

En Top 14, il s’apprête à affronter des packs meilleurs que certaines sélections nationales. Extrait:

« Puis pour moi, ne plus être sélectionnable ne veut pas dire que je vais régresser au niveau de mon rugby. Regardez Jack Willis. Il ne joue plus avec l’Angleterre, mais est probablement le meilleur troisième ligne du monde. Le Top 14, c’est l’occasion de disputer l’équivalent d’un test-match tous les week-ends. Quand vous voyez Toulouse ou La Rochelle, leurs packs sont meilleurs que ceux de nombreuses, si ce n’est de toutes les sélections.

Je le sais! Et tant mieux, car j’ai faim. C’est aussi pour ça que j’ai voulu sortir de ma zone de confort. Nouvelle langue, nouvelle culture, nouveau rugby, beaucoup d’attentes… J’aurais pu rester en Angleterre, dans un rugby où j’évolue depuis 14-15 ans. Mais j’aime me mettre en danger. Voir ce que j’ai dans le ventre. »

Il indique avoir échangé avec Steeve Borthwick pour lui annonce la nouvelle. Extrait:

« J’ai un immense respect pour Steve. J’ai bossé avec lui pendant des années. Mais je pense que la meilleure chose pour notre relation était de m’en aller. Aujourd’hui, parler sur le terrain et jouer un grand rugby avec le RCT est la seule chose qui m’intéresse. Je veux retomber fou amoureux du rugby.

Parfois c’est difficile d’entretenir la flamme quand tu fais la même chose tous les jours. Que ça devient plus un métier qu’une passion. Donc je sentais qu’en venant à Toulon, ça allait raviver ma passion. La culture, les discussions avec les fans, les traditions, ce club qui est le cœur de la ville, l’héritage… »

Pour conclure, Kyle Sinckler explique être conscient que les attentes sont très fortes autour de lui. Extrait:

« Les attentes ont toujours été importantes à mon sujet. On veut que je sois bon en mêlée, que je porte le ballon, que je plaque, que je chasse… Tant mieux, car j’aime l’idée qu’un droitier ne soit pas juste là pour gagner des mêlées. Il n’empêche que je me connais, et que je sais que c’est ce secteur qui me permet de bien rentrer dans un match. Si ça se passe bien en mêlée, je sais que je peux me libérer. D’autant qu’on me répète qu’à Toulon, si tu avances sur chaque mêlée, tu peux être traité comme un dieu. C’est donc ma grande priorité. Le reste viendra ensuite. »