Un psychologue du sport craint le pire pour certains coéquipiers de Mehdi Narjissi, tragiquement disparu
Un psychologue du sport craint le pire pour certains coéquipiers de Mehdi Narjissi, tragiquement disparu
Le dimanche 18 août 2024 à 9:14 par David Demri
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Le jeune Mehdi Narjissi est toujours porté disparu, plus de 10 jours désormais après avoir été emporté par une vague alors qu’il se baignait en Afrique du Sud avec ses coéquipiers de l’équipe de France U18.
Les recherches se poursuivent en Afrique du Sud, mais pour l’heure, le corps de Mehdi reste introuvable.
Dans cette terrible affaire, tout le monde souffre : la famille du disparu mais également ses coéquipiers ainsi que les encadrants de l’équipe de France U18 qui vont forcément se sentir responsables.
Ce dimanche, le psychologue du sport, Olivier Strak s’est confié via La Dépêche.
Ce-dernier explique notamment que le choc est intense après un tel drame.
Il explique comment l’équipe de France U18 doit être prise en charge après un tel choc. Extrait:
Il s’agit avant tout d’un événement assez rare. Le choc est d’autant plus intense qu’il arrive dans un moment de détente, de récupération pour les joueurs et le staff, ce qui amplifie le caractère brutal du drame. Dans ce type de disparitions à potentiel traumatique, il y a en règle générale un débriefing collectif qui permet à chacun de se confronter à ce que l’autre a pu percevoir.
Il y a également des entretiens individuels, afin d’évaluer le degré d’émotion qui habite les membres du groupe et les différentes angoisses qui peuvent les traverser et essayer de donner du sens dans un contexte où il peut y avoir énormément d’incompréhension.
Selon lui, les mineurs qui ont été choqués par la disparition de leur coéquipier pourraient souffrir d’un stress post-traumatique très grave. Extrait:
Il est possible d’avoir des symptômes de stress post-traumatiques qui peuvent s’avérer très graves. Après, il y a des phénomènes propres à l’adolescence qui entrent en jeu. Il s’agit de grands ados, qui sont encore dans un âge relatif à l’insouciance. Il peut y avoir un sentiment d’être immortel et cet événement tragique leur rappelle de manière brutale la réalité et la fragilité de la vie.
Il y a également les phénomènes d’identification qui sont propres aux groupes d’appartenance. Rapidement, les joueurs peuvent se dire « ça aurait pu être moi. » Des symptômes de culpabilité et de colère peuvent également émerger, notamment avec « le syndrome du survivant », qui peut prendre beaucoup de place à l’adolescence.
Cela peut aussi constituer un levier de résilience pour le groupe, collectivement et individuellement. Il y a tout un processus de deuil indispensable, qui va permettre de concrétiser l’absence, d’accepter la perte et de se projeter vers l’avenir. Ensuite, peut-être que certains vont avoir comme ressource personnelle de faire de cette tragédie une force supplémentaire.
Pour conclure, Olivier Strak évoque les questions autour de la santé mentale avec une telle tragédie. Extrait:
Le sujet de la santé mentale chez les sportifs prend de l’ampleur. Lors des JO, on a pu voir qu’il n’y avait quasiment aucun sportif qui ne parlait pas de son psychologue du sport ou de son préparateur mental. Maintenant, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que dans le sport de haut niveau, on vit dans un microcosme.
On évolue avec des codes sociaux qui sont assez restreints à son groupe et qui ne sont pas propres au mode de vie et aux interactions sociales d’un adolescent lambda. Il y a quelque chose d’un peu marginal. Il y a donc un travail à faire pour réinscrire les sportifs de haut niveau dans une réalité plus large.
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C’est quoi le pire?
Venant d’un psychologue, je crains qu’il défende prioritairement sa paroisse, sa profession !
les encadrants doivent charger un max , il y a mort d homme !!…point barre !!……….