Les premiers témoignages effrayants sur la disparition de Mehdi Narjissi

Les premiers témoignages effrayants sur la disparition de Mehdi Narjissi

Le vendredi 16 août 2024 à 17:14 par David Demri

16 Commentaires

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Le jeune Mehdi Narjissi a été emporté par une vague alors qu’il se baignait en Afrique du Sud, avec ses coéquipiers de l’équipe de France U18.

Voilà neuf jours maintenant que le jeune joueur Français demeure introuvable.

Cette semaine, des journalistes de L’équipe se sont rendus sur la plage où le jeune Français a disparu.

Ces-derniers évoquent un accès très difficile avec une descente très raide et irrégulière.

Par ailleurs, les vagues seraient déchaînées sur cette plage.

Si le paysage est incroyable, en revanche, la dangerosité est très élevée pour ceux qui se risquent à une baignade.

Megan Taplin, manager du Parc national de la montagne de la Table s’est confié via L’équipe. Extrait:

« Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme le Cap des tempêtes. La mer est houleuse ici, reprend-elle. Ce sont des conditions dangereuses. »

Un garde-forestier qui était présent le jour du drame explique le drame.

Il indique que le jeune joueur Français a été happé par un « rip tide ». Les propos font froid dans le dos. Extrait:

« Un collègue m’a appelé. En effectuant sa ronde, il a vu quelqu’un en difficulté dans l’eau, qui se débattait, les bras en l’air, de plus en plus loin du rivage. En même temps que je descendais en courant, j’ai contacté les services de sauvetage. 

On a envoyé quatre bateaux, deux de chaque côté. À vitesse maximale, ça prend environ trente minutes pour venir.

Il a essayé de lutter, mais il ne pouvait rien faire, le courant le poussait vers le large. Ce garçon n’a pas nagé, mais il s’est enfoncé dans l’eau, au-dessus des genoux. Et il a été pris dans ce qu’on appelle un « rip tide », un courant de retour. La rencontre des eaux chaudes de l’Océan Indien, qui sont légères, et des eaux froides de l’Océan Atlantique, qui sont lourdes, crée ces courants.

Sous l’eau, ils creusent le sable et créent des trous. Il est vraisemblablement tombé dans un de ces trous. Vous marchez tranquillement dans l’eau et, soudainement, vous disparaissez. Tout ça à une dizaine de mètres du rivage. Une fois que vous êtes dans la ligne du courant d’arrachement, vous êtes aspiré en un claquement de doigts. »

Selon lui, les chances de retrouver le jeune Français sont désormais très faibles. Extrait:

« Les chances de le retrouver sont extrêmement faibles. Les courants peuvent le porter à des centaines de kilomètres d’ici. Avant le Covid, un surfeur, malgré sa planche et sa combinaison, s’était noyé ici. On ne l’a jamais retrouvé. Là, c’est la première noyade de l’année, mais ça se produit tous les ans. »

Un surfeur chevronné de 45 ans s’exprime à son tour. Extrait:

« Les courants sont extrêmement dangereux, même là où on a pied. Ton pied se fait arracher et tu te retrouves la tête sous l’eau. Il y a des trous partout. Tu peux être debout, l’eau sous la taille, et la minute suivante, être entièrement dans l’eau sans appui au sol pour remonter. Tu es coincé. 

C’est l’un des hivers les plus tumultueux qu’on ait eu au niveau de la houle, des vagues, des courants et des tempêtes dans la région.

Il y a pas mal d’histoires de bateaux de pêcheurs renversés ou de pêcheurs qui glissent de rochers. La houle a atteint neuf mètres à Cape Point récemment. Moi, je ne surfe pas là-dedans ! Dans ces conditions, la mer est une machine à laver. Dias Beach est une plage dangereuse, elle est faite pour marcher sur le sable et admirer la vue, pas pour faire trempette. Il faudrait être fou pour s’y baigner. »

Selon le récit, le jeune Rochelais Oscar Boutez aurait également été emporté avec Mehdi Narjissi.

Le Rochelais aurait réussi à rattraper son coéquipier. Mehdi Narjissi s’était d’ailleurs cramponné aux épaules d’Oscar Boutez pour regagner le rivage. Mais une seconde vague a complètement séparé les deux jeunes hommes quelques secondes plus tard.

Si Boutez a réussi à sauver sa vie, en revanche, Mehdi Narjissi n’a jamais regagné le rivage.

Un bénévole réagit brièvement. Extrait:

« La mer était agitée et l’écume tellement épaisse qu’ils ne pouvaient rien voir. »

Sur places, les autorités ont décidé de poursuivre les recherches. Extrait:

« On va continuer les recherches aussi longtemps que possible et tant que les ressources seront disponibles. Ça dépend aussi des conditions météorologiques. Certains jours, les recherches sont mises en pause parce que les vagues sont trop grosses ou le vent trop fort et ça devient trop dangereux de continuer. »

La famille Narjissi est arrivée en Afrique du Sud il y a quelques jours déjà. Elle s’est rendue sur la plage où Mehdi a disparu.

Une enquête par les autorités locales est actuellement menée, une autre est menée par la Fédération Française de Rugby.

Le garde-forestier peste contre les entraineurs. Extrait:

« Les entraîneurs auraient dû le savoir : c’est écrit partout. »

Une autre surfeur chevronné enchaîne. Extrait:

« Dias Beach a l’une des vagues les plus lourdes du Cap. C’est la puissance brute de l’océan, avec une eau profonde et beaucoup de courants. Quand le vent vient du sud-est, ça devient houleux, agité et totalement hors de contrôle. Je me suis déjà fait très mal au dos en surfant là-bas. C’est l’une des plus belles plages du monde, mais je ne mettrais jamais un pied dans cette eau sans une planche. D’ailleurs, je n’ai jamais vu quelqu’un nager à Dias Beach. »

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16 Commentaires

  1. madrague 16 août 2024 at 18h- Répondre

    C est terrible pour Mehdi et sa famille mais c est terrible aussi pour celui qui a programmé cette sortie ça va le hanter jusqu’à la fin de ces jours

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    • Tarak83 16 août 2024 at 22h- Répondre

      C’est clair. On oublie parfois le poids de nos responsabilité et les sanctions de notre société peuvent être bien faible pour certain qui paieront le prix fort toute leur vie

  2. Le dacquois 16 août 2024 at 19h- Répondre

    incroyable ,inimaginable ,horrible , j espere que le minot n a pas souffert ! …le staff et l encadrement doivent etre tres lourdement sanctionnes , amandes a vie et prison !!…..quand au jeune rochelais , il avait son pote sur les epaules et apres ca a lache , il va etre marque a vie le pauvre gars !….

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    • LMH 17 août 2024 at 11h- Répondre

      Amendes à vie et prison…. Complètement nul ! Ca changera quoi ? Toi t’es un malin qui n’a jamais fait une erreur dans sa vie ?
      C’est un horrible accident, pas un crime quand même !

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  3. Pépé Jo 16 août 2024 at 19h- Répondre

    Que Grill prène ses responsabilités et démissionne. Le pdt est responsable !!

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    • s 16 août 2024 at 20h- Répondre

      ferme la juste

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    • math1907 16 août 2024 at 22h- Répondre

      Ça n’a aucun sens !
      Et ce n’est pas le moment d’écrire des co…ries!!!!

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    • Ernest Wallon 17 août 2024 at 10h- Répondre

      Si cette récupération était planifiée sur cette plage avant la tournée, la responsabilité du président peut être engagée. Si c’est une initiative de dernière minute prise par l’encadrement c’est la leur qui est engagée. Ce qui m’étonne c’est que cette plage ne soit pas interdite à la baignade alors qu’il y a eu déjà beaucoup de morts à cet endroit. De toute manière sanctionner des gens qui sont déjà sanctionnés par le remord me paraît sévère et surtout bien trop tôt. Aujourd’hui c’est le temps du respect du drame et du soutien à la famille. Vouloir se servir de ce drame pour se venger de l’éviction de BL reflète bien la mentalité de certains qui n’ont aucun respect.

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      • bfi 17 août 2024 at 17h- Répondre

        peut etre qu’elle est interdite à la baignade les jours de vagues et courant. Donc ca peut etre tres calme et tres baignable certains jours, et à l’inverse très dangereux d’autres. D’où l’importance de se renseigner aupres des locaux dans une activité outdoor. meme pour une « simple  » baignade.

    • JC 17 août 2024 at 12h- Répondre

      Pour mettre Laporte a sa place ?

    • Parceque+Toulon 20 août 2024 at 11h- Répondre

      « Pepe JO » entièrement d’accord avec toi.
      Les mecs se battent pour avoir le fauteuil de responsable et veulent le pognon et les éloges, mais quand ça va mal il doivent également en assumer les conséquences, c’est trop facile si non !

  4. Flattwin38 16 août 2024 at 20h- Répondre

    Terrible.

    Bien sûr que le type qui a validé ne pensait pas à un tel accident, mais sa responsabilité était de protéger tous ces gamins. Ils ont tous faillit. Inacceptable.
    Ces mecs se croyaient en vacances ? Comme les encadrants des Bleus en Argentine ?

    Quand tu diriges un groupe, et à fortiori si ce sont des minots, tu n’as pas le droit de fléchir.

    Monsieur GRILL ne maîtrise rien, et surtout pas ses équipes. Toute la tristesse que nous avons tous (y compris le président de la FFR, je le crois) pour sa famille et son équipe n’ôtera aucune responsabilité à quic.onque.

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  5. m 16 août 2024 at 22h- Répondre

    Alors désolé si ça va dénoter, mais les panneaux étaient visibles par tout le monde, et tous les joueurs savent lire aussi.

    Donc que Grill soit le responsable du big bang, que Lemaitre soit, d’une manière ou d’une autre, responsable de ça aussi (il y en a bien qui vont trouver en quoi), qu’il y ait un manager responsable du groupe, ok.

    Mais avant de chercher forcément un coupable, n’excluons jamais la simple mais dramatique bêtise personnelle. Si on peut toujours trouver des responsables, il n’y a pas toujours un coupable.

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    • Marj 18 août 2024 at 09h- Répondre

      Je vous rappelle qu’il s’agit de mineurs sous responsabilité d’adultes qui dirigent….Mettre ces jeunes au même niveau que les encadrants qui donnent les ordres relève de la mauvaise foi ou alors vous prônez la désobéissance ?

  6. wiloo82 17 août 2024 at 00h- Répondre

    Quelle tristesse, pensees pour la famille de Medhi, les proches, les coequipiers et le staff.

    Diaz beach c’est un spot repute dangereux avec une vague puissante et creuse pour surfeurs confirmes, de forts courants et un ressac violent (vague de bord). Sur des conditions meteo saines, ca peut deja etre complique, alors avec une grosse houle d’hiver et un vent defavorable – se mettre a l’eau – meme avec une planche – c’est de l’inconscience totale.

    Les sanctions n’auront pas beaucoup de sens pour les responsables qui vont porter un immense fardeau pour le reste de leur vie.

    Quand aux reformes a la FFR – commencons deja par apprendre a nos enfants les mechanismes basiques des plages de l’ocean (les baines et courants d’arrachement) – et a consulter un bulletin meteo avant d’aller se baigner – comme ceci est fait en Australie. Cela sauverait probablement des vies.

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  7. Bougnatix 18 août 2024 at 18h- Répondre

    Au rugby comme ailleurs , un certain laxisme « made in France » qui tourne au drame .