L’interview choc du frère de la plaignante : « Mon père a commencé à se taper la tête contre le mur. Littéralement ! »

L’interview choc du frère de la plaignante : « Mon père a commencé à se taper la tête contre le mur. Littéralement ! »

Le jeudi 8 août 2024 à 0:51 par David Demri

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Ce jeudi, les deux joueurs Français Oscar Jegou et Hugo Auradou vont témoigner devant les enquêteurs de Mendoza pour raconter leur version des faits.

C’est vers 15h00 heure française, ce jeudi, que les deux internationaux Français vont prendre la parole.

Ils répondront également aux nombreuses questions des enquêteurs.

A l’approche de cette audition, le grand frère de la plaignante âgée de 39 ans a accepté de répondre à un entretien exclusif effectué par Le Parisien.

Le grand frère de la plaignante – qui est avocat – a expliqué pourquoi il a accepté de sortir du silence. Extrait:

Parce que beaucoup de choses se disent sur l’affaire, dans les médias notamment. De nombreux éléments ressortent des audiences. Ça me paraît important que les gens connaissent la réalité, sachent comment se vivent les choses de l’intérieur quand une personne a été victime de violence ou d’un viol. Quand on analyse tout ça en détail, l’unique stratégie des avocats des accusés est de mentir, semer des doutes. Pour essayer de minimiser ou atténuer des faits qui, pour moi, sont impossibles à défendre.

Il affirme, avec sa famille, vivre une immense douleur face aux faits qui sont rapportés. Extrait:

Avec le temps, on se rend compte de ce qu’il s’est passé. Chaque membre de la famille le vit d’une manière différente. Quand tu imagines ce que ma sœur a vécu… Ça nous procure une douleur immense. Mon petit frère fait des cauchemars, il souffre lui aussi d’une forme de stress post-traumatique, comme s’il avait vécu les faits. Pour mon père (avocat également), c’est indescriptible.

Dans la foulée, il peste contre le fait que l’avocat des deux joueurs Français soit le frère du Ministre de la Justice Argentine.

Selon lui, les deux inculpés ont bénéficié d’avantages qu’ils n’auraient pas dû avoir. Extrait:

Il y a une question politique en jeu. Normalement, une personne mise en examen à Mendoza, même avec moins de preuves que dans cette affaire, aurait été placée en détention provisoire. Là, le fait que les accusés aient obtenu si rapidement le placement en résidence surveillée (le 17 juillet, cinq jours après leur mise en examen), ça pose forcément question.

C’est un avantage accordé à deux joueurs de rugby connus, qui sont représentés par un avocat (Rafael Cúneo Libarona) dont le frère est ministre de la Justice. C’est quelque chose d’étrange. Les versions de chaque camp sont totalement opposées. Mais il y a des éléments incontestables à mon sens. Nous sommes à 100 % convaincus qu’il y a eu un viol qui justifie une mise en examen des accusés puis leur condamnation. Ils ne devraient pas avoir droit à ces privilèges.

Il indique clairement avoir peur que la justice ne soit pas rendue dans cette affaire. Extrait:

Des éléments démontrant qu’il y a eu un acte non consenti, un viol, à commencer par la quantité de lésions (quinze) constatées par le médecin légiste le jour du dépôt de plainte (le 7 juillet). 

Elle a dit non. (Il insiste.) Les preuves sont flagrantes. Nous avons peur que la justice ne soit pas rendue, que des pressions politiques influencent le procureur en charge de l’affaire (Darío Nora), qui a pourtant la réputation d’être dur.

Dans la foulée, il exprime toute sa peine de savoir que sa sœur a été victime d’un viol et de violences physiques. Extrait:

J’étais en vacances, loin de Mendoza. Ma famille n’a pas tout de suite voulu m’expliquer en détail. Ça m’a détruit. Ma sœur venait de se séparer de son ex-compagnon. Ce viol va l’affecter toute sa vie. (Il marque une pause) C’est ma petite sœur. C’est mon sang. (Silence) Là, on fait une interview, mais en vérité, c’est avec un psychologue que je devrais parler.

Toute ma vie, je me suis considéré suffisamment fort pour ne jamais consulter. Mais là… (Natacha Romano, l’avocate de la plaignante, intervient : « L’autre frère de la victime, plus jeune, m’a envoyé un message quelques jours après le dépôt de plainte pour me dire qu’il ne pouvait pas dormir, ni arrêter de penser à ce qu’avait vécu sa sœur. Il a perdu le sommeil pendant une semaine. ») C’est très dur.

La douleur est immense pour ma sœur et toute ma famille. Mon père et ma mère sont brisés moralement. Notre famille est très traditionnelle. Mon papa est avocat. Ma mère, femme au foyer, a toujours été présente pour nous, tout en aidant mon père en gérant la partie administrative. Ma sœur vit avec eux. Elle travaille dans le secteur de la justice également.

Il explique comment sa sœur a eu le courage de dénoncer ce viol. Extrait:

Elle est rentrée à la maison (le matin du 7 juillet, en venant de l’hôtel Diplomatic, où se seraient produits les faits.). Elle avait honte au début. Elle a fait une sieste. Puis elle a courageusement parlé à mes parents, leur a montré les marques (sur son corps). Elle a voulu faire quelque chose rapidement avant qu’ils (les joueurs) ne quittent le pays.

Ma mère était sous le choc. Mon père a commencé à se taper la tête contre le mur. Littéralement. Il fait abstraction de son propre état de santé pour soutenir sa fille. (L’avocate ajoute : « En se levant de sa sieste, elle a montré les marques de coups à sa mère et il n’y a eu aucun doute. Sa mère l’avait vue vers 2 heures du matin avant qu’elle sorte en boîte de nuit, puisque la plaignante lui avait laissé sa fille. Ma cliente a porté plainte quelques heures après les faits, le jour même, sans même enlever les vêtements qu’elle portait la nuit en question. C’est fondamental.)

Il l’affirme : sa sœur est détruite moralement et physiquement. Extrait:

Elle est brisée, détruite moralement et physiquement. Et ce n’est que le début. Avant son audition (ce mardi, devant le parquet de Mendoza), je l’ai vu démoralisée, très mal. Le temps passe, ça fait déjà un mois. Les gens ne comprennent pas la mécanique psychologique derrière les violences sexistes. Ce qu’elle vit correspond à ce que vit quelqu’un qui a été victime d’un abus.

Au début, tu ne sais pas comment réagir, puis tu réalises, ce qui peut prendre plus ou moins de temps. Certaines victimes s’en rendent compte au bout de plusieurs années. Grâce à son amie, mes parents et Natacha (Romano, son avocate), elle a réalisé très vite.

Pour conclure, il indique que les deux enfants de sa sœur doivent absolument être préservés. Extrait:

Non. On souhaite qu’ils ne sachent absolument rien. C’est pour ça qu’on ne veut pas dévoiler l’identité de ma sœur. Je vous parle aujourd’hui parce qu’on veut que la justice soit rendue. Pour expliquer ce que traverse une famille dont l’un des membres a souffert d’un viol. Pour que la société fasse preuve d’empathie. Et je ne dis pas qu’elle en manque. Mais je crois que la défense, qui utilise beaucoup de témoignages inutiles dans l’instruction du dossier, a toutes les armes pour mentir et semer la confusion.

Elle s’en sert pour minimiser les marques par exemple. Ou en mentionnant ces messages audio échangés avec son amie (sur WhatsApp) après la soirée. C’était une conversation intime entre deux amies encore un peu sous l’effet de l’alcool à ce moment-là. Ce n’est pas un élément valide et suffisant en comparaison avec les marques qui apparaissent sur son corps et sont très parlantes. Si elle a dit non, c’est non. Peu importe le langage, ça se comprend.

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8 Commentaires

  1. Flowrian 8 août 2024 at 01h- Répondre

    Si la victime présumée a pris le taxi directement de l’hôtel à chez ses parents, notamment avec un père avocat, c’est quasi impossible que ce soit quelqu’un d’autres que les deux joueurs qui lui aient infligés ses blessures.

    Je comprends maintenant pourquoi l’avocat des joueurs a préféré ses dernières semaines minimiser au maximum les blessures de la plaignante, plutôt que de chercher à prouver que les blessures ont lieu après qu’elle ait quitté l’hôtel.

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    • Nono006 8 août 2024 at 10h- Répondre

      Il n’y a absolument rien de probant dans les déclarations du frère ou qui amène une quelconque nouveauté au dossier. Les choses sont claires . S’il est établi qu’elle a quitté l’hôtel sans traces apparentes au vu des témoignages ou des vidéos, il sera établi qu’elle a menti et à partir de là, tout ce qu’elle soutient pourra être remis en doute. Elle est d’ailleurs revenue avec plusieurs versions différentes au fil de l’instruction.
      Je trouve en plus que la défense recourt à des arguments de plus en plus spécieux et subjectifs ces deniers temps… Il est sage d’attendre à mon avis

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      • Flowrian 8 août 2024 at 12h- Répondre

        Le problème c’est que pour le moment, aucune preuve n’a fuité prouvant qu’elle est partie avec ou sans des blessures de l’hôtel.

        La thèse principale du traquenard voudrait que quelqu’un lui a infligé ses blessures après l’hôtel, mais si le taxi qu’elle a pris à l’hôtel l’a ramené directement chez ses parents famille d’avocats, ça va être compliqué d’avancer que c’est ses parents qui l’ont blessé avant d’aller ensemble à la police.

        Mon point est que s’il n’y a aucune preuve concrète qui ressort comme pour l’instant, on se retrouve avec soit les joueurs soit les parents qui auraient commis les violences, ce qui n’arrange pas les affaires de nos deux joueurs.

  2. Le+Poucet 8 août 2024 at 08h- Répondre

    Et voilà comment se faire bourrer le c.l plein de paille….. A force d’être trop tendre on est, quoi qu’il arrive , pris pour des bonnard par le reste du monde……

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  3. John 8 août 2024 at 08h- Répondre

    À partir du moment où l’avocat de la défense a dit que les gars étaient innocents en sortant le message où la fille trouvait l’un des deux « mignon », j’ai eu l’impression de voir le film « Le Dernier Duel ». Mais bon, « Le Dernier Duel », c’est la France du Moyen Âge…

    J’ai peur que le fait que l’avocat soit le frère d’un ministre risque de jouer énormément dans cette affaire. Et comme l’explique le frère, les deux loustiques ne sont déjà pas traités à égalité avec les accusés lambda en Argentine, donc il est difficile d’espérer un jugement impartial.

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    • Bébert83 8 août 2024 at 10h- Répondre

      Tes commenraires à peine voilés , à demi mots. laissent clairement entendre que nos 2 jeunes rugbymen , sont , selon toi très probablement coupables ou que de toutes les manières ils bénéficieront de faveurs ou d’indulgence !
      Et politiquement c’est l’éternel refrain des nantis contre les pauvres ! La fameuse justice à deux vitesses….
      Bref…..

      Dans ton esprit ….pas une seconde ils peuvent être totalement innocent !
      Quel intérêt pour toi , quel plaisir malsain en retires tu ??
      Après, tu as parfaitement le droit d’avoir ton intime conviction.
      Mais est ce objectif , vu que tu n’as eu accès( comme nous tous ) à aucune pièce du dossier ?

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  4. Yo83 8 août 2024 at 17h- Répondre

    @ Bebert83 : votre argumentation serait la même si vous aviez une sœur et qu’elle soit en pareille situation? Pour l’instant on ne sait pas clairement qui ment ou du moins ne dit pas toute la vérité dans cette affaire. Comment pouvons nous prendre partie pour l’un ou l’autre à cet instant de l’instruction du procès?

  5. tartuffade 11 août 2024 at 18h- Répondre

    Cette femme menait une double vie et la famille lui faisait confiance et ses enfants étaient confiés aux grands-parents lors de ses escapades. D’ailleurs, certains mots employés semblent bien prévenir le lecteur des messages que la femme et l’avocate se connaissaient avant cette affaire !