Léo Barré : « Franchement, je m’en fous un peu des critiques ! »
Léo Barré : « Franchement, je m’en fous un peu des critiques ! »
Le samedi 22 juin 2024 à 19:42 par David Demri
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L’arrière du Stade-Français, Léo Barré s’est confié via Midi Olympique avant d’affronter Bordeaux-Bègles en demi-finale, ce samedi soir.
Ce-dernier explique être très heureux de sa saison sur un plan personnel. Extrait:
Pour l’instant, à titre personnel comme sur le plan collectif, je suis très heureux de ma saison. L’an passé, ça me déplaisait franchement d’être trimballé d’un poste à un autre. Un coup à l’arrière, un autre au centre, parfois à l’ouverture, c’était pénible. Quand j’arrivais le lundi matin au stade, je ne savais jamais à quel poste j’allais commencer ma semaine. C’était compliqué à vivre, même si cette polyvalence est un atout considérable dans le rugby moderne. En début de saison, j’ai beaucoup échangé avec Laurent (Labit). Les choses ont été très claires dès le début. L’idée, c’était de me fixer au poste d’arrière, tout en sachant que je pouvais dépanner à l’ouverture par exemple. Ça a été plus simple à gérer pour moi.
Il se dit aussi très heureux sur le plan collectif. Extrait:
Je dirai que mon évolution a été à l’image de celle de l’équipe. Le groupe a dégagé une force collective très forte, avec beaucoup de confiance. Nous avons été, je crois, dans le parfait prolongement de ce qui avait été fait la saison dernière. Le socle était solide, le groupe n’a pas trop évolué. Les joueurs qui sont arrivés ont apporté une vraie plus-value. J’entends dire qu’il n’y a pas de star, ni de joueurs quatre étoiles dans notre équipe. C’est sans doute vrai. Mais il n’y a que de bons mecs qui forment un groupe. On prend soin des uns et des autres, on s’organise toutes les semaines des repas sur les jours « off ». C’est ce qui fait la force de notre équipe et ce qui a permis à plusieurs jeunes comme moi de trouver leur place dans l’effectif.
Il est ensuite revenu sur ses deux sélections avec le XV de France lors du Tournoi des Six-Nations. Extrait:
Ça n’a pas changé grand-chose, sinon une plus grande attente de la part des supporters et peut-être de mes partenaires quant à mes performances. Je vois bien qu’on attend plus de moi aujourd’hui qu’en début de saison. On me demande de m’investir également un peu plus, de prendre davantage la parole dans le vestiaire, d’avoir un comportement de leader sur et en dehors du terrain. J’y travaille et surtout j’y prends goût.
Le fait d’avoir été appelé à jouer deux matchs importants avec le XV de France fait que mes partenaires et le staff m’interrogent aussi plus souvent sur les choix de jeu. J’échange beaucoup avec des mecs comme Rory (Kockott) ou encore Joris (Segonds). Ces mecs-là sont plus expérimentés que moi et j’avoue que je kiffe pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. Après, on ne me demande pas de remonter les types avant les matchs ou de gueuler quand ça se passe mal, on attend, je crois, de moi que j’emmène les mecs sur cette « vibe » positive, qu’on a tous un peu cette année.
Il ne le cache pas : ces deux sélections lui ont permis de gagner en confiance. Extrait:
Je parle ici de confiance en moi sur le terrain. Avant, je ne me posais pas non plus dix mille questions, mais je m’en pose encore moins aujourd’hui. J’ai l’impression que les erreurs ou les mauvais choix sur des relances que je pouvais faire avant mes deux sélections, j’arrive à les gommer. Certes, c’est encore mon plus gros chantier. Un vrai point d’amélioration à gérer. Mais j’ai le sentiment que d’être aussi intéressé dans le groupe des leaders m’aide à mieux trier les ballons.
Il est conscient que l’attente est forte autour de lui. Extrait:
Il y a toujours eu beaucoup d’attente autour de moi, mais aussi de mes partenaires. C’est logique. Le Stade français se doit d’être en haut de l’affiche. Maintenant, je sais que je dois être performant, précis, efficace pour tirer l’équipe vers le haut.
Concernant les critiques faites sur le jeu pratiqué par le Stade-Français, il s’en moque. Extrait:
Franchement, je m’en fous un peu. Je les entends, les critiques. Parfois, elles sont justifiées. Parfois, un peu moins. Vous savez, je suis encore en phase d’apprentissage et les critiques, ça a aussi parfois du bon. Ça peut aider à se remettre en question. Il faut savoir faire le tri. Et puis, tant que je m’éclate sur le terrain, que l’équipe gagne, ça ne m’impacte pas. Après, ça m’a un peu fait chier sur le plan collectif de ne pas réussir à mettre vraiment notre jeu en place. Quand je vois la qualité de notre travail à l’entraînement, c’est parfois agaçant de ne pas réussir à le reproduire en match. Et même si j’ai senti une nette amélioration sur les dernières rencontres, les gens ont souvent retenu que c’est notre défense et notre conquête qui nous ont fait gagner les matchs.
Léo Barré s’apprête à disputer la première demi-finale de sa carrière. Il est forcément très excité. Extrait:
Je suis excité comme une puce (rires). Mais attention, ce n’est que de l’excitation, que du bonheur. Aucun stress. Je suis trop content de pouvoir jouer enfin un match comme celui-ci, trop heureux de revoir le stade français à sa place. J’aime bien discuter avec les salariés administratifs du club et je sens que pour eux aussi, cette qualification en demi-finale, c’est une bouffée d’oxygène. Le Stade français, ces dernières années, c’était un peu les montagnes russes. Du coup, c’est un plaisir dingue d’être là. Mais ce n’est pas une fin en soi. Au contraire.
Il explique comment il a canalisé cette excitation. Extrait:
J’échange pas mal avec mon frère. J’ai vu mon père deux fois cette semaine (l’entretien a été réalisé vendredi dernier), j’appelle ma mère quasiment tous les jours. D’ailleurs, c’est chez elle à la campagne que je vais passer mon week-end. C’est une vraie mise au vert. Autour de chez elle, il n’y a rien. C’est là-bas que j’aime passer du temps pour me préparer ou pour me remettre de grosses émotions, comme après le Tournoi des 6 Nations. En fait, j’essaie d’en profiter au maximum. Morgan (Parra) nous l’a beaucoup répété la semaine dernière : des demi-finales ou des finales, on n’en joue pas tous les jours. On ne sait pas de quoi l’avenir est fait.
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