Andrea Masi a-t-il eu peur d’être licencié par le RC Toulon ? Il brise le silence !
Andrea Masi a-t-il eu peur d’être licencié par le RC Toulon ? Il brise le silence !
Le dimanche 31 mars 2024 à 19:31 par David Demri
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L’entraineur des arrières du Rugby Club Toulonnais, Andrea Masi s’est longuement confié dans les colonnes du journal régional Var-matin à l’approche du match contre Bayonne, programmé ce dimanche soir en Espagne.
Ce-dernier a notamment évoqué la belle prestation du RCT contre Montpellier, le week-end dernier au Stade Mayol, avec 54 points inscrits. Extrait:
Ils ont fait du bien à l’équipe, au staff, à tout le monde! Toulon n’avait pas inscrit plus de 50 points en Top 14 depuis six ans. Pas mal, non? Que ce soit dans l’énergie et l’engagement physique, on était mieux. Il faut aussi dire qu’on a bien travaillé pendant les deux semaines de trêve internationale. La plupart des clubs ont pris des vacances, pendant que nous, on bossait… Nous en avions besoin. Et je pense qu’au niveau du plan de jeu, on a su apporter plus de clarté.
Il tente d’expliquer pourquoi le RCT rencontre des difficultés avec son jeu d’attaque. Extrait:
Le Top 14 est dense. On n’a pas de temps off. On imagine notre semaine, on a deux entraînements avec le groupe, on joue. Et rebelote la semaine suivante. Si tu ajoutes les allers-retours de certains joueurs pendant le Tournoi, les retours tardifs du Mondial et les aléas plus « classiques » comme les blessures, je vous laisse compter le nombre de semaines où on a pu bosser le plan de jeu avec l’ensemble du groupe…
Selon lui, l’équipe n’est pas forcément guérie après ce match contre le MHR. Extrait:
Nous n’étions pas malades hier, nous ne sommes pas champions aujourd’hui. Ce qui m’importe, c’est d’observer qu’on progresse, qu’on est sur la bonne voie. On sait ce qu’on met en place et où on veut aller. Maintenant, il ne faut pas s’emballer.
Il l’affirme : même dans les défaites, il constate des choses intéressantes dans le jeu Toulonnais. Extrait:
Je ne dirais pas que ça a été « si long », puisqu’au début, avec les joueurs qui ont découvert le plan dès juillet et avec lesquels nous avons eu le temps de bosser, ça fonctionnait. Les difficultés sont intervenues quand il a fallu intégrer 13 mecs d’un seul coup après le Mondial. Tu dois leur apprendre le plan, et en même temps le championnat continue, personne ne t’attend… Maintenant, même dans les défaites, je crois qu’il y a eu des choses intéressantes. Quoi qu’il arrive, il nous faut du temps, du travail et de la régularité. Désormais, on a un groupe stable qui a un grand talent et on souhaite passer du temps avec les joueurs qui, justement, n’étaient pas là en juillet.
Il explique ensuite pourquoi le retour des internationaux a finalement été plus compliqué que prévu à Toulon. Extrait:
Nous étions le deuxième club le plus impacté par la Coupe du monde après Toulouse. La différence avec le Stade, c’est que nous n’avions pas une majorité de joueurs Français, mais des Gallois, des Écossais, des Fidjiens, des Anglais, des Samoans… Chaque mec avait donc travaillé un plan de jeu pendant des mois et devait switcher. Si on ajoute des blessures à des postes clés… On n’a pas su aller aussi vite que les autres.
Paradoxalement, ça ne fonctionnait pas sur le terrain mais à chaque entraînement, je voyais les mecs travailler dur et je notais une progression quotidienne. Donc en réalité, je n’étais pas plus inquiet que ça. On n’était pas au niveau espéré en attaque, je le concède, mais je savais aussi que ça allait venir. D’ailleurs, on a la deuxième attaque du championnat, la quatrième au nombre d’essais marqués… Alors il y a une grosse marge d’amélioration, mais tout n’est pas à jeter. Puis c’est dans les moments les plus difficiles que tu construis une saison.
Aussi, Andrea Masi affirme n’avoir jamais eu peur d’être licencié suite à la mauvaise passe du RCT. Extrait:
J’ai toujours senti le soutien de la part du club, de Pierre Mignoni et des joueurs. Donc je n’ai jamais pensé à ça. Puis de toute façon, ce n’est pas quelque chose qui me fait peur. Je sais que ça peut arriver. C’est la vie d’un entraîneur. La seule chose qui m’intéresse, c’est de faire mon travail et d’avoir la certitude que j’ai donné le meilleur de moi-même. En réalité, je ne me sens pas « sous pression » mais en mission. Et je sais que j’ai les épaules suffisamment larges.
Ces dernières semaines, plusieurs joueurs du RCT ont réclamé la possibilité d’avoir plus de liberté dans le jeu. Il réagit. Extrait:
À mon arrivée, la première chose que j’ai demandée aux joueurs, c’était de me faire des retours. « Vous êtes sur le terrain, pas moi, alors vous ressentez des choses que je ne peux pas voir. » Et j’ai aimé qu’ils viennent me demander de travailler certains aspects. On a peaufiné le plan de jeu ensemble. Je veux qu’on ait cette ouverture. Il ne peut pas y avoir de barrière entre nous. Car je ne crois pas qu’on puisse obliger un joueur à faire quelque chose s’il n’y croit pas.
C’est une question d’équilibre. Je ne veux pas qu’ils se sentent enfermés dans un système, ni qu’ils avancent sans cadre. Alors on travaille une organisation collective qui leur donne des repères, qui vise à ouvrir des espaces et dans laquelle ils peuvent trouver de la liberté… On s’adapte constamment en attaque. Que ce soit aux profils des adversaires, de notre équipe ou à ce que nous font remonter les mecs sur le terrain. Moi, les questions que je me pose constamment c’est: « Comment ouvrir des espaces? » et « comment bien les attaquer? »
Il tente ensuite d’expliquer quel est le système de jeu qu’il souhaite mettre en place. Extrait:
Non, je pense surtout qu’il implique de la précision, de la vitesse et une structure maîtrisée. Disons qu’il faut de la rigueur pour ouvrir des espaces, et du talent pour poser la touche finale. Mais plus tu es précis, plus tu seras efficace. Et on recherche tous cette efficacité. Face aux grosses équipes, tu n’as qu’une, deux ou trois opportunités dans un match, alors il faut absolument scorer. Pour cela, il faut de la précision, des automatismes, des joueurs qui se trouvent sans hésiter. Mais comme on n’a jamais eu une ligne de trois quarts qui a enchaîné trois ou quatre matchs… Donc il faut encore être un peu patient.
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