Pierre Mignoni : « Il faut 15 guerriers sur le terrain et qu’ils s’envoient comme des fous ! »

Pierre Mignoni : « Il faut 15 guerriers sur le terrain et qu’ils s’envoient comme des fous ! »

Le jeudi 22 février 2024 à 17:40 par David Demri

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Le manager du Rugby Club Toulonnais, Pierre Mignoni s’est confié en conférence de presse à l’approche du match contre Pau, programmé samedi après-midi au Stade du Hameau.

Ce-dernier a dans un premier temps parlé de la préparation de son groupe pour cette rencontre de la 16ème journée du Top 14. Extrait:

« Lundi les joueurs étaient au repos. Mardi on a bien récupéré aussi car on a joué dimanche. On est sur une semaine à six jours donc il faut bien récupérer. On a commencé tout doucement à se préparer pour ce match contre Pau et surtout ce jeudi où c’était uniquement la grosse journée. Demain il y aura l’entrainement du capitaine. Tout va aller vite.

L’inquiétude, il y en a bien sûr. Il faut avoir confiance en nous, il faut qu’on se lâche un peu et qu’on soit beaucoup plus pétillant dans ce que l’on fait. C’est le manque de confiance. Il faut redonner ça aux joueurs et c’est ce que nous essayons de faire tous les jours pour qu’ils aient le sourire et la volonté de faire des choses le week-end.

On essaye de faire cela avec chaque joueur. Il y a la vidéo collective et les entretiens individuel. Il faut aider ceux qui sont un peu dans le dur et booster voire secouer d’autres. C’est le lot d’une saison, c’est toujours comme ça. »

Questionné sur le manque de leader au sein du groupe Toulonnais, Pierre Mignoni réagit. Extrait:

« Les leaders essayent de faire de leur mieux. Un leader, tu ne l’inventes pas. Ca se bonifie et c’est ce qu’on essaye de faire tous ensemble : se tirer vers le haut. Il faut 15 guerriers sur le terrain et qu’ils s’envoient comme des fous pour justement aider les leaders de jeu à bien gérer le match, surtout ce week-end où ça va être un match sous la pluie avec du vent. Ce sera un match stratégique et très difficile. Il faut que les joueurs combattent pour bien faire avancer l’équipe. Ca s’annonce un bon jeu d’échec.

On a des leaders comme Teddy Baubigny, David Ribbans, Ben White… Ce sont des joueurs qui doivent impulser l’équipe quand ça va mais aussi quand ça ne va pas. Il ne faut pas changer du tout au tout et il faut que ces joueurs donnent la confiance quand c’est difficile pour être au mieux. »

Concernant l’intégration de certains jeunes pour ce match contre Pau, il évoque l’association Mattéo Le Corvec – Jules Coulon qui pourrait débuter contre Pau. Extrait:

« Les jeunes, on les a quasiment toute l’année donc on les connait. Mais certains jeunes confirmés vont encore jouer ce samedi et ça donne l’opportunité à Jules Coulons ou encore Mattéo Le Corvec de s’affirmer encore. Tous ces joueurs qui sont aujourd’hui dans l’effectif et qui comptent. Ils vont avoir une superbe opportunité ce samedi encore. Les deux joueurs ? Je n’ai pas peur de les aligner en même temps en effet. »

Toulon sera privé de son pilier gauche Dany Priso retenu en équipe de France mais également de Jean-Baptiste Gros actuellement indisponible.

C’est donc le jeune Fabio Gonzalez qui suppléera Bruce Devaux au cours de la seconde période de jeu. Extrait:

« On a fait revenir Fabio Gonzalez de son prêt, on savait que c’était un moment qui pouvait arriver, on l’a anticipé. Il a beaucoup travaillé, il est dans le groupe et il postule à gauche de la mêlée. On va lui faire confiance. Le jeune Léo Ametlla est beaucoup plus jeune mais c’est un joueur que je regarde beaucoup. Ce sont des joueurs ciblés que nous avons dans le club et que nous voulons faire émerger rapidement. »

Il explique également que son équipe manque de patience dans les zones de marque et n’arrive donc pas à concrétiser ses temps forts. Extrait:

« Pour avoir de la patience, il faut être déterminant dans les zones de ruck. Mais parfois, on a encore trop de joueurs debout en face donc il faut qu’on fasse un peu plus mal à l’adversaire pour ouvrir des espaces que ce soit au bord ou à l’intérieur. Ce sont des choses qu’il faut que l’on fasse mieux. Sur la patience, par moment on veut faire la passe un peu trop vite ou trop large, on passe sur un temps de jeu de plus pour s’ouvrir des espaces. Ca va avec notre confiance en ce moment : on a besoin de se rassurer pour marquer un essai. Tout cela va libérer la tête à tout le monde. C’est ce que nous recherchons pour que les joueurs se lâchent un peu plus. »

Questionné sur le retour de Melvyn Jaminet, Pierre Mignoni explique que les voyants sont au vert. Extrait:

« Melvyn Jaminet va bien. Il a repris la semaine dernière et il est opérationnel. On a besoin de lui, de sa longueur de jeu au pied, de sa précision. Il faut qu’il soit connecté avec ses ailiers car je lui demande de travailler sur le fond du terrain et d’être plus précis. Lui aussi doit être sur ses repères. Il doit communiquer avec des nouveaux joueurs et là, il n’est plus dans l’apprentissage. Il faut qu’on avance. Je ne sais pas si samedi on sera spectaculaire, mais il faudra être très efficace. C’est ce que j’attends de ma ligne de trois-quarts et de Melvyn Jaminet, de la charnière également. Il faut les aider et bien bosser. « 

Selon lui, Jaminet doit d’abord bien reprendre avec Toulon avant d’évoquer un retour au sein du groupe France. Extrait:

« Il a besoin de faire une ou deux semaines complète avec nous avant de repartir à Marcoussis. Il est avec nous cette semaine, il est content et il sait ce qu’il a à faire. »

Dans la foulée, Pierre Mignoni explique ce qu’il manque encore à ses joueurs pour sortir de cette spirale négative. Extrait:

« L’équipe est un peu moins pétillante et ce n’est pas parce que les joueurs ne s’envoient pas. J’ai vu des joueurs s’envoyer à Castres et ils ont donné leur maximum. Mais ça manque de pétillant dans tes structures, dans l’efficacité dans les zones de ruck et de marque. Il faut retrouver cela. Il faut qu’ils se lâchent, qu’ils aient confiance en eux, il ne faut pas qu’ils soient bridés par la pression de résultat. Il faut jouer pour gagner et non pas pour perdre. On est un peu entre les deux. Il faut se lâcher et je pense que la meilleure façon de se lâcher, c’est d’être le plus précis sur toi même avant de t’occuper de l’autre. Il faut aussi mettre de la joie dans la difficulté que l’on aura samedi malgré le temps et la pluie. Il faut transformer tout cela en positif. Le plaisir doit toujours être là car ce n’est qu’un jeu. On a tendance à l’oublier. Les joueurs ont besoin de cela. Le plaisir, ce n’est pas jouer à la baballe, c’est le combat d’abord, marquer l’adversaire, jouer bien stratégiquement et marquer des essais. Le plaisir parfois, tu as l’impression que c’est jouer à la baballe alors que non.

Tout est important. Tous les matches sont importants. Le résultat de ce week-end est important, ce lui du week-end prochain aussi. Mais tu ne peux pas te mettre une pression inutile et qui te mange, qui te rend timide. La pression, c’est juste un sentiment. C’est un sentiment que tu reçois de l’extérieur et qui parasite certains. Il faut rester dans le bleu et non pas dans le rouge. Il ne fait absolument pas penser à la question de savoir si on va sortir du top 6 ou pas ce week-end. »

Aussi, il a évoqué les débuts de Vasil Lobzhanidze avec Toulon, lui qui est arrivé en cours de saison. Extrait:

« Vasil Lobzhanidze est une bonne surprise. C’est quelqu’un qui est arrivé cette saison, il s’est bien adapté, il travaille dur, il a envie de bien faire, il est très courageux, c’est un gros défenseur. Il doit s’appliquer sur ses sorties de camp, il doit bosser cela et il travaille beaucoup. C’est un Géorgien : très courageux. Il prend du plaisir dans le jeu mais aussi dans la défense. Il ne lâche pas un centimètres. Il va faire des erreurs mais il ne lâche rien. Il faut qu’il reste positif avec lui même car il est très exigeant. Il ne faut pas que ça se retourne contre lui car il rate un jeu au pied. Il faut qu’il passe à autre chose et vite basculer dans le positif. » 

Pour conclure, Pierre Mignoni analyse l’équipe Paloise. Extrait:

« Pau est une équipe qui travaille bien depuis deux ou trois ans. Avant, ils étaient beaucoup plus en difficulté en Top 14 et aujourd’hui ils ont une consistance. C’est une équipe à domicile qui est différente de la saison dernière. Quand ils sont venus à Mayol, ce n’était pas un match simple. Ils ont un jeu bien en place avec des joueurs qui sont là depuis un petit moment, avec des joueurs d’expérience comme Whitelock. Ce sont des joueurs qui leur amènent beaucoup de sérénité par rapport aux saisons dernières. »

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