Jonathan Danty dévoile la seule chose qu’il aurait changé durant la Coupe du monde avec les Bleus !
Jonathan Danty dévoile la seule chose qu’il aurait changé durant la Coupe du monde avec les Bleus !
Le mardi 26 décembre 2023 à 1:09 par David Demri
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Interrogé il y a quelques jours par Midi Olympique, le trois-quarts centre international Français Jonathan Danty a indiqué ne pas avoir totalement digéré l’élimination des Bleus lors du Mondial.
Il avoue avoir passé des moments compliqués. Extrait:
Pas à 100%. C’est quelque chose qui restera gravé en moi, et en nous, à tout jamais je crois. C’est un sujet dont on reparlera sûrement dans 10, 15 ou 20 ans, quand on se retrouvera entre anciens quarts de finaliste de cette Coupe du monde. Ça n’a pas été évident de revenir en club, de reprendre « sa vie ». On a passé presque quatre mois ensemble et du jour au lendemain, il a fallu faire ses valises. Cela a pris un peu de temps mais la réadaptation s’est faite. Pour autant, il y a toujours une plaie qui reste ouverte.
Selon lui, il faudra encore beaucoup de temps pour que cette déception puisse s’atténuer. Extrait:
Beaucoup de temps. Ce qu’il aurait fallu surtout, c’est pouvoir retourner en arrière et rejouer ce match. Je pense qu’on est tous d’accord pour dire la même chose : il y a plein de choses qu’on a bien faites. Mais aussi beaucoup qu’on n’a pas su gérer et qui ont donné des points faciles aux Sud-Africains. Cela laisse d’énormes regrets… C’était dans notre pays, chez nous, en France. On faisait partie des favoris et cette défaite nous fait du mal, par rapport au travail des quatre années précédentes.
Il revient dans la foulée sur la belle aventure humaine vécue durant le Mondial. Extrait:
C’était ma première expérience dans cette compétition donc elle est forcément spéciale. Le côté humain me marque en premier. Le fait de nouer des liens très forts, qu’on n’aurait pas forcément noués dans un autre contexte. Ce fut une belle aventure humaine, ça aurait été encore mieux de la finir avec le trophée. J’ai un seul regret, celui de ne pas avoir été au bout de notre histoire et de récompenser tous les efforts qu’on a pu faire, que ce soit individuellement ou collectivement. Il y a des mecs comme moi qui revenaient de loin, d’autres qui devaient passer un cap et qui l’ont passé durant ce mandat. Il y avait un bon équilibre dans ce groupe, avec des joueurs expérimentés et d’autres novices. Je regrette d’autant plus cette issue que je nous sentais monter en puissance, pendant la compétition.
Il l’annonce : ce quart de finale perdu est la plus grande déception de sa carrière. Extrait:
Oui, certainement. Il me semble que c’est le seul trophée que je n’ai pas gagné. La seule chose qui me manque aujourd’hui, c’est une Coupe du monde. La prochaine est dans quelques années. Si je suis apte à jouer à ce moment-là, pourquoi pas ? J’aimerais en tout cas postuler le plus longtemps possible en équipe de France, tant que je suis performant.
Jonathan Danty dévoile ce qu’il aurait changé durant la Coupe du monde. Extrait:
La préparation de la semaine avant le quart de finale. Les Sud-Africains ont fait quelque chose qu’on attendait, mais on ne s’attendait pas à ce qu’ils le réalisent aussi parfaitement. Il y a une action qui m’a marqué et qu’ils ont refait plus tard, pendant les phases finales : quand tu tapais en touche, l’ailier gardait le ballon comme s’il allait jouer rapidement. En réalité, leur alignement se mettait en place et ils jouaient très vite. Tous ces détails-là, qui ne sont pas forcément perceptibles quand on est à l’extérieur du terrain, nous, on le voyait. Et sur ça, ils te prennent de court. Ils jouent une touche très rapide pendant que toi, tu n’es pas en place. Ils arrivent à mettre du rythme comme ça. Je pense que nous, les joueurs, on aurait pu l’analyser. Le staff a fait un boulot monstrueux pendant les quatre années et même moi qui y suis depuis 2011, j’ai été impressionné par ce niveau d’analyse. Tout était mâché, on n’avait plus qu’à s’entraîner, à être bon et à les contrer.
Il analyse ensuite le déblayage de Pieter-Steph du Toit qui a fait parler. Extrait:
Ça a été très vite. Au moment de ce déblayage, le ballon est peut-être à deux mètres de moi et je suis à terre. Je pense savoir que les Sud-Africains avaient visé les zones de ruck dans lesquelles j’avais tendance à les mettre en difficulté. Et je le comprends. Mais c’est vrai que ça faisait la deuxième fois, c’était un peu gros. Ce qui m’a choqué, c’est que l’arbitre ne prenne même pas le temps de regarder l’écran géant où l’image s’est arrêtée juste avant le point de contact. Ce qui est dingue, c’est qu’au bout de 15 secondes, je vois leur buteur qui prend le ballon pour taper en touche rapidement. Au vu du déroulé du match et des 20 premières minutes, je n’avais pas l’impression que les Sud-Africains avaient la volonté de mettre beaucoup de rythme. Bizarrement, d’un seul coup, ils ont voulu accélérer. Je crois qu’ils se sont compris.
Ils avaient peut-être un code pour jouer rapidement et taper en touche. J’étais en train de me faire soigner, ils ont été se mettre en place et pendant que je me replaçais, le ballon a été mis en jeu. Même si je joue trois-quarts centre, il y a un moment assez litigieux où un mec a pris un coup de cabine…
Il concède « avoir les boules ». Extrait:
J’ai les boules parce que j’ai l’impression que c’était fait de manière volontaire. Et ce n’est pas sanctionné. Au bout d’un moment, qu’est-ce que je fais ? Encore une fois, ce sont des moments qui changent le cours d’un match. Tant mieux pour Pieter-Steph du Toit qui ne s’est pas fait prendre, qui est un très grand joueur et qui a de la chance. Il a beaucoup servi à son équipe sur la demi-finale et la finale. Son absence aurait sûrement changé la Coupe du monde des Springboks. Et la nôtre aussi…
Il a refusé vouloir se faire justice lui-même. Extrait:
J’aurais pu, et ça aurait peut-être été l’occasion de regarder réellement la vidéo. Bon, il y aurait sûrement eu deux cartons rouges… Mais c’est là où Rassie Erasmus a été très bon. Toute la semaine, il avait préparé le terrain avec des déclarations en conférence de presse : « La France a tendance à beaucoup simuler, à rester par terre ». Dans les têtes, je pense que ça joue. Quand le numéro 12 français reste au sol, tu l’as en tête. Les arbitres lisent les articles sur les arbitres, les joueurs lisent les articles sur les joueurs. Il y a eu un gros lobbying médiatique autour des différentes nations, avant chaque gros match. La France l’a fait par rapport à la Nouvelle-Zélande et inversement. L’un dans l’autre, les Sud-africains ont bien joué leur match, que ça soit dans les médias et tout le reste.
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