Ugo Mola se pose des questions sur la sanction écopée par le Rochelais Oscar Jegou
Ugo Mola se pose des questions sur la sanction écopée par le Rochelais Oscar Jegou
Le mardi 12 décembre 2023 à 11:58 par David Demri
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Dans son édition du jour, le journal L’équipe consacre un long reportage sur la cocaïne dans le monde du rugby.
Interrogé à ce sujet, le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola estime de son côté que la cocaïne n’est pas totalement encré dans le rugby comme certains veulent bien le dire.
Il refuse de croire que la cocaïne est devenue systématique en Top 14. Extrait:
Ce qui me surprend, c’est qu’on en parle comme quelque chose d’installé, d’instauré. Mais vous dire que je n’en ai jamais entendu parler, ça serait vous mentir. J’ai du mal à penser que ce soit quelque chose de totalement ancré, même si je pense qu’on ne déroge pas aux effets sociétaux, à un mode de fonctionnement d’une nouvelle génération qui est peut-être plus exposée à ce fléau… Cette consommation est devenue beaucoup plus simple qu’il y a quelque temps. Mais encore une fois, j’ai du mal à croire que c’est quelque chose qui est devenu systématique, et totalement intégré dans le côté festif du Top 14 et du joueur de rugby de haut niveau. J’ai un jeune fils de 18 ans qui joue au rugby, et si je me positionne comme père, évidemment que je suis vigilant sur ce qui peut se tramer aujourd’hui chez nos jeunes.
A Toulouse, les joueurs sont alertés très jeunes sur le sujet. Extrait:
Au Stade Toulousain, et dans beaucoup de clubs, c’est dans le cahier des charges du centre de formation. Il y a une présentation sur toutes les addictions, l’alcool, la drogue, le jeu, les paris, le temps que vous passez sur les réseaux, et l’impact que ça peut avoir sur le sommeil. Sur ces problématiques, nos jeunes joueurs sont alertés régulièrement. Il y a deux réunions obligatoires par année, plus le travail en interne effectué par Valérie Vischi, la directrice du centre de formation, et ses équipes, et le président qui est très sensible à ce sujet. Alerter n’exonère pas d’être touché par ce fléau, mais je pense que le meilleur moyen reste d’en parler…
Est-ce qu’on est dans les dérives du football américain il y a quelques années où la consommation de cette drogue était largement avérée, j’ose espérer que non. Mais je n’ai peut-être pas le bon niveau d’information.
Selon lui, la cocaïne ne touche pas davantage les jeunes que les joueurs expérimentés.
Il estime que toutes les catégories sont touchées par ce fléau. Extrait:
Je crois que le fléau touche toutes les catégories, l’accès est ultra simplifié, et le tarif encore plus. C’est un produit commun, et festif, et peut-être avec des incidences sur la vie des sportifs et peut-être moins marquantes qu’une soirée alcoolisée. Mais ce qui me gêne le plus, c’est l’aspect drogue chimique, et la cocaïne est une drogue chimique, ce sont des produits dangereux. On résume cette pratique au côté festif, avec un effet immédiat, sans conséquence pour la suite. Je le répète, c’est très dangereux, pour la santé. Et ce qui me dérange… on a banalisé la consommation, cette drogue chimique, peu décelable, qui s’évacue facilement. Il risque d’y avoir des dommages collatéraux. Il faut être vigilant.
S’il ne parle pas de ce sujet à ses joueurs dans le vestiaire, en revanche, il affirme que son président Didier Lacroix évoque le sujet une fois par an. Extrait:
Personnellement, non. Mais une fois par an, mon président prend la parole, et évoque un tas de questions, notamment sur l’exposition des joueurs dans les médias, et sur l’implication du club qui doit être mesurée par le joueur dans tout ce qu’il fait. Aujourd’hui, les soirées de nos jeunes sont quand même souvent portées sur ces produits stupéfiants, énergisants. Les gens ne se cachent même plus parfois. Le regard sur ces pratiques est plus cool, on a baissé le niveau de gravité. C’est un peu commun, et t’es le con, si tu ne l’as pas fait. On est préoccupés au Stade Toulousain mais pas inquiets outre mesure, même si je ne vois pas pourquoi certains se seraient fait attraper et pas d’autres.
Pour conclure, Ugo Mola évoque la sanction écopée par le jeune Rochelais Oscar Jegou, lequel a été suspendu un mois pour avoir consommé de la cocaïne.
Il ne comprend pas la si faible sanction adressée au jeune Rochelais. Extrait:
Quand tu prends 5 matches pour une cravate, et 4 pour un rail de coke, les proportions peuvent être discutées. Après, est-ce qu’il faut crucifier un gamin parce qu’il a fait une connerie, je ne crois pas, même si la prise me pose problème, et le timing aussi, à deux jours d’un match… Je fais partie des gens qui ont eu une deuxième chance… On a le droit à une deuxième chance. Mais il faut être en mesure de sanctionner de manière la plus juste possible, si tant est qu’une sanction juste existe.
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