L’arbitrage, le mandat de Fabien Galthié, la déclaration d’Antoine Dupont : Florian Grill dégaine !

L’arbitrage, le mandat de Fabien Galthié, la déclaration d’Antoine Dupont : Florian Grill dégaine !

Le mardi 7 novembre 2023 à 9:30 par David Demri

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Le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill s’est longuement confié via RMC Sport pour évoquer l’arbitrage durant la Coupe du monde et les diverses polémiques.

Ce-dernier défend fermement l’arbitrage et demande à ce que les critiques cessent rapidement.

Il s’est confié sur l’arbitrage mais également sur le mandat de Fabien Galthié.

A lire ci-dessous :

Vous avez signé une tribune pour appeler à la fin des critiques sur l’arbitrage dans le rugby… Il était temps de monter au créneau ?

J’ai même voulu siffler la fin de la récréation. On a 2700 arbitres en France. Il en faudrait 3300 pour couvrir les rencontres. Suite aux propos qu’il y a eu sur les réseaux sociaux extrêmement durs vis-à-vis des arbitres, on a des jeunes arbitres en formation qui ont arrêté. Qui ont arrêté leur formation et moi je le dis : un match pas arbitré, c’est des licenciés perdus. Ma responsabilité n’est pas simplement sur les équipes de France ou sur l’international, elle est sur l’ensemble de nos équipes, y compris le rugby territorial où on a besoin d’arbitres et on a besoin de valoriser les arbitres. Moi j’engage tout le monde, tous ceux qui portent des avis sur l’arbitrage à aller sur un terrain et à s’imaginer au milieu de 30 joueurs à devoir guider le jeu.

Je pense qu’au rugby, le respect est une marque fondamentale. L’arbitre est faillible comme un joueur. On a des joueurs qui ont dévissé les coups de pied, on a des joueurs qui ont mal reçu les coups de pied. Je ne fais pas partie de ceux qui disent « on a perdu le match à cause de l’arbitre ». Je dis « on a perdu le match parce qu’on a pris quatre essais ». Ce point-là est quand-même extrêmement important. Après il peut y avoir des fautes mais comme tout le monde peut faire des fautes et au rugby, on respecte. Et de toute façon les matchs ne sont pas rejoués. Il faut se battre sur des choses qui sont utiles. Moi ce sur quoi je me bats, c’est la présence de la France dans les instances internationales en vue de 2027. C’est notre présence dans les commissions, y compris les commissions les plus techniques, dans lequel il y a du travail à faire, y compris sur l’évolution des règles d’arbitrage, y compris sur les liens, la cohérence entre l’arbitrage de l’hémisphère nord de l’hémisphère sud, etc. Mais je me bats aussi pour défendre les arbitres du quotidien, parce que je sais à quel point, sans arbitre, il n’y a pas de rugby.

Vous regrettez les mots d’Antoine Dupont qui pointait un arbitrage « pas à la hauteur de l’enjeu » après le quart de finale ?

Il faut comprendre l’amertume et puis la tension. Après quatre années de travail, dans le contexte particulier d’Antoine qui a été blessé, qui revient, qui se bat pour être présent à ce match… Je comprends tout ça, je n’ai pas de de problème avec ça. Mais je pense que Fabien a eu la bonne attitude en recentrant un peu les choses. Et puis regardez les déclarations des entraîneurs de l’équipe de France, mais aussi celle d’Ugo Mola récemment. Il n’y en a pas un qui a qui a incriminé l’arbitrage. Tout le monde a bien vu la réalité d’un match dans lequel il y a des vraies questions sur les essais encaissés. Il y a des vraies questions sur l’ensemble du match. Moi je déteste par exemple les vidéos où on enchaine uniquement les décisions arbitrales qui peuvent ou pas poser question. Il y a beaucoup de gens qui ont parlé sans forcément maîtriser la totalité de la règle. Un match se regarde dans sa globalité.

Le staff de l’équipe de France m’avait dit « il n’y a pas matière à réclamation » après le match. Il n’y avait pas matière à la réclamation et de toute façon le match n’aurait pas été rejoué donc il faut se concentrer sur ce qui est utile pour l’avenir. A force de ressasser le passé, on ne construit plus rien, donc je pense que ce qui est utile pour l’avenir, c’est le poids de la France au sein de World Rugby, au sein des différentes commissions, c’est la manière dont on coache, dont on accompagne l’ensemble de nos arbitres. C’est le développement de nouvelles solutions type l’application iArbitres qu’on va étendre au niveau national. C’est la manière dont on pilote dans le rugby les comportements des bancs de touches et des tribunes parce que ça fait partie de l’image du rugby. Je suis très fier de l’image que le rugby a véhiculé pendant cette Coupe du monde et c’est ça qui fonde notre développement pour demain. On ne sera jamais champions du monde si on passe notre temps à ressasser le passé. Moi ce qui m’intéresse c’est l’avenir.

Vous avez défendu Fabien Galthié dont le silence interroge… Vous lui avez reparlé ces derniers jours ?

Je lui ai reparlé, bien sûr. Mais ce que j’ai dit c’est que le temps médiatique – et on comprend la volonté que tout aille vite – n’est pas le temps humain. Je pense que dans la vie, quand il y a des phases comme ça qui sont émotionnellement fortes, il faut laisser aux gens un temps de digestion, humainement. Ensuite, il faut laisser le temps de l’analyse et ensuite il vient le temps de la communication. Le temps de la communication pour Fabien va bien sûr arriver, il doit aux supporters, il doit à la France entière de donner son analyse du match, c’est une évidence. Mais je suis trop attentif aux hommes pour exiger qu’il y ait une réponse instantanée, immédiate. Ce n’est pas ça la vie. Il faut respecter ce temps de digestion et ce temps d’analyse qui me parait indispensable et c’est pour ça que je suis monté au front pour soutenir Fabien, parce que je pense que cette pression était trop forte.

Est-ce qu’il se questionne sur son avenir à la tête du XV de France ? Est-ce qu’il pourrait changer d’avis ? Ou on n’en est pas là ?

On n’en est pas du tout là. Avec Jean-Marc Lhermet, avec qui on a travaillé le sujet, on n’a pas jugé Fabien Galthié sur un match. Et surtout pas un match perdu d’un point face aux champions du monde en titre et aux nouveaux champions du monde. On a jugé le travail de Fabien sur quatre mois et demi de travail et de collaboration en commun. Dès le lendemain du match, on s’est parlé avec Fabien pour se redire notre confiance mutuelle, Fabien, Jean-Marc et moi. Et on s’est redit notre confiance mutuelle sur la base d’une analyse de quatre mois et demi et pas sur la base d’une analyse d’un match. Il n’y a absolument aucun doute sur la motivation de Fabien. Maintenant, il y a le temps de la restitution aux supporters et celle-là va venir incessamment.

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