Présent en conférence de presse ce vendredi midi pour évoquer la reprise du Top 14, le manager du Rugby Club Toulonnais, Pierre Mignoni s’est confié sur le retour des internationaux.

Il l’affirme : tous les joueurs ne joueront pas contre Oyonnax ce dimanche.

Certains joueurs ont besoin d’être ménagés suite au Mondial. Extrait:

« Le groupe est bien, il est content de se retrouver. On a retrouvé quelques joueurs qui n’étaient pas là ces dernières semaines. Ca donne une énergie un peu différente. On s’est préparé, c’était bien que ce soit une semaine longue. Tous les joueurs ne vont pas jouer mais il faut qu’ils intègrent de nouvelles choses et les enlever de leur quotidien avec l’équipe nationale. La bascule n’est jamais simple. Je sais que je vais avoir besoin de temps, il faut les ménager, les manager et s’occuper de l’équipe pour qu’elle soit prête pour dimanche. »

Si certains seront ménagés, en revanche, les internationaux Français à savoir Ollivon, Villière et Gros ont demandé à jouer le match contre Oyonnax ce dimanche. Extrait:

« Pour les Français c’est difficile. Mais à l’unanimité, ils m’ont dit qu’ils voulaient enchaîner et ils n’ont pas pris de vacances. Certains d’entre eux vont partir en vacances plus tard. Ce sera à la carte. Ce n’est pas pour faire plaisir mais c’est à la carte en terme de repos physique et mental. Donc certains vont enchaîner et d’autres vont stopper. Il ne faudra pas crier au scandale, ne soyez pas surpris, ce sont des hommes et pas des machines. Ils ne pourront pas jouer tous les matches. Il n’y a pas de match plus important que d’autres. Si je prends l’exemple d’Oyonnax, ce match vaut 5 points. C’est une équipe que je redoute énormément et on va commencer par cela. »

Il explique la particularité des retours des internationaux. Il précise que certaines ont tendance à prendre du poids après une telle compétition. Il explique pourquoi. Extrait:

« Les internationaux, quand ils reviennent d’une grande compétition comme ça, quand tu joues comme Charles Ollivon et Duncan Paia’aua ou encore Brian Alainu’Uese, ils ont une forme physique différente car leur équipe nationale est en hyper compétition et elles n’ont pas des semaines comme chez nous. Ce sont des semaines très courtes, des semaines avec très peu d’intensité, ils sont dans le réglage. Ces joueurs là se désentrainent. Ils peuvent même parfois prendre du poids.

Des joueurs reviennent et ne sont pas forcément au top de leur forme. Tout ça pour dire que l’on récupère des joueurs avec une forme physique différente les uns des autres, mais aussi mentale en raison de la défaite et de la déception de ne pas avoir été sélectionné, la frustration, la joie… Il faut bien manager ces retours. On en a quand même 13 et ce n’est pas rien ! Ca commence à faire et il faut faire attention. Et il en manque encore trois qui reviendront avec des écarts différents. »

Il va gérer ses internationaux au cas par cas. Extrait:

« Je signe un genre de contrat individuel avec chaque international. On s’est appelé pendant la compétition pour avoir des nouvelles, je voulais parler de leur frustration, leur joie, leurs émotions. C’est assez individualisé. J’ai besoin de les comprendre. Ils sont au service du club mais on part pour 15 matches consécutifs. Les joueurs internationaux ne vont pas jouer tous les matches. Chaque match vaut 5 points. On reçoit Oyonnax c’est 5 points, Perpignan c’est 5 points, le Racing c’est 5 points. Je ne me dis pas qu’il me faut tel joueur pour tel match. Alors je ne les mets pas tous en vacances la même semaine sinon je me retrouve en difficulté. Il faut gérer cela au mieux.

Il faut aider les joueurs car il y a le mental et c’est important. Pierre Dantin est là pour la haute performance, comment les joueurs se sentent bien pour performer et jouer leur meilleur niveau. Dès que ça ne va pas bien, on fait appel à un psychologue et là on rentre dans la médecine. Mais on n’en est pas là aujourd’hui car tout va bien. »

Dans la foulée, il affirme que son demi-de-mêlée Baptiste Serin a digéré sa déception de ne pas jouer la Coupe du monde. Extrait:

« Baptiste Serin a digéré la déception. Il s’entraine, il est à fond avec le club et il ne pense plus à ces échéances manquées. Ca restera peut-être au fond de lui toute sa vie, mais ça fait partie de la vie d’un sportif, on a tous connu des joies et des déceptions. Cela fera partie d’une déception mais sa carrière continue et des matches excitants arrivent, la coupe d’Europe arrive, on a une grande saison devant nous. S’il regarde derrière… Non. Je ne crois pas et je ne l’espère pas. »

Aussi, Pierre Mignoni explique avoir demandé au club de ne pas sollicité les internationaux afin de leur permettre de se remettre pleinement dans le bain du club. Extrait:

« J’ai dit aux joueurs et au club de ne pas solliciter les joueurs internationaux. Ils doivent récupérer leur maison, leur famille… Ils étaient en vase clos pendant trois mois avec 33 joueurs, leur staff… Il faut réintégrer leurs habitudes. Donc j’ai demandé au club de ne pas les solliciter, il faut qu’ils se concentrent sur le rugby. Ils doivent se réadapter à une vie normale. Quand tu es en sélection, tu ne vis pas quelque chose de normal. Quand tu reviens, j’avais toujours envie de basculer tout de suite avec le club. Tu le vis différemment. Voilà les conseils que j’ai donné aux internationaux. Le reste, il sont grands ! »

Pour conclure, Pierre Mignoni évoque la finale de la Coupe du monde. Il espère une victoire des Blacks pour le futur Toulonnais Leicester Fainga’anuku. Extrait:

« On serait content pour lui car on n’en a pas de l’autre côté. Sinon on a deux joueurs ce soir et je vais les regarder car ce sont nos joueurs. Je parle de Facundo Isa et de David Ribbans. Je vais aussi regarder aussi Francisco Gomez Kodela, un joueur que j’ai eu pendant 7 ans à Lyon et je l’aime beaucoup. Il va arrêter sa carrière internationale et je vais le suivre.

La France est éliminée donc le soufflé est retombé. Mais je suis un passionné de rugby donc je vais regarder les deux matches. »