Le demi-de-mêlée du Rugby Club Toulonnais, Baptiste Serin s’est présenté en conférence de presse ce vendredi midi pour évoquer le retour du Top 14 et le match à venir contre Oyonnax.

Ce-dernier s’est notamment confié sur la Coupe du monde des Bleus.

Il indique s’être forcé à regarder les matches du Mondial pour suivre ses amis. Extrait:

« Je me suis forcé à regarder la Coupe du monde parce qu’il y a des mecs qui comptent. J’ai vécu de longues semaines avec ce groupe avec des moments marqués par l’émotion, jusqu’à la fin. C’était inimaginable de ne pas les regarder. J’étais un peu dans un entre-deux, c’est un sentiment difficile à expliquer. Mais quand tu vis une telle déception, c’est toujours difficile. »

Il précise ne pas avoir été appelé par le staff du XV de France suite à la blessure contractée par Antoine Dupont. Extrait:

« J’ai pris le temps de me remettre dans le bain avec Toulon. Au Campus RCT, on me disait de faire attention après la blessure d’Antoine Dupont. Il fallait que je me tienne prêt. Mais, par chance, il a pu jouer. J’étais entre deux chaises.

Je n’ai pas eu d’appel. Ils ont voulu garder Antoine, et c’est légitime. Il a eu un aval médical pour le quart sinon il n’aurait pas joué. Au fond de moi, quand tu penses au groupe, il fallait que Dupont reste avec les Bleus. Si j’avais pensé le contraire, je n’aurais pensé qu’à ma gueule. Je ne suis pas comme ça. J’espérais qu’il n’y avait rien de grave. Puis, il aurait fallu avoir les épaules pour le remplacer. Mais oui, c’était des semaines particulières pour tous les mecs en capacité d’être appelé à jouer. »

Non retenu dans le groupe France pour le Mondial, Baptiste Serin indique que le deuil sera encore long pour lui. Extrait:

« Un deuil c’est long. Ce n’est pas parce que la France est éliminée et que la compétition est perdue que j’ai fait le deuil. C’était un moment que j’avais coché dans ma carrière. Quand tu es joueur et que tu ne respectes pas la case que tu avais coché, c’est difficile. J’ai essayé de contrôler ce que je pouvais et c’était mon engagement ici. Pierre Mignoni était là pour m’aider. Il faut que je sois concentré à fond pour Toulon et advienne ce qui adviendra.

Mais il me tarde que tout soit terminé, que la finale soit passée, France ou pas France. C’est compliqué pour tous les joueurs Français, que tu sois dans le groupe ou pas. Tu as le sentiment que la France peut aller au bout et ça embête tout le monde. C’est compliqué de faire le deuil car c’est tellement une date que tout le monde avait coché, que personne n’imaginait que la France n’allait pas se qualifier pour la finale. »

Forcément, il n’est pas content de déjà revoir les internationaux Français à l’entrainement. Extrait:

« Je ne suis pas content de les voir revenir. Si vous me demandez si on a discuté du quart de finale… Je ne pousse personne à en parler. Je sais ce qu’ils ressentent. S’ils ont envie, je suis là pour les épauler, et pour les faire basculer vers Toulon et notamment notre nouveau plan de jeu. On ne demande pas toujours aux coachs de préciser les détails. Il y a beaucoup de relais au niveau du rugby. Ils sont aussi en deuil. Il faut une phase d’acceptation. Ça sera long. Le dénouement est terrible. Maintenant, on suit un protocole mis en place. Je suis certain que Mayol ne se trompera pas pour les accueillir ce dimanche. C’est un public exceptionnel. Ça donne des ailes. Tous les Mondialistes auront un bel accueil.

On a un peu évoqué le match avec les internationaux. Puis, on a regardé la demi-finale ensemble. Je ne vais pas relancer les polémiques qu’il y a pu avoir après le match (sourire). »

Pour conclure, Baptiste Serin refuse d’évoquer une éventuelle retraite internationale. Extrait:

« On verra. De manière honnête, je ne peux pas dire oui ou non. C’est une décision où tu as besoin d’un aval des coachs. Il y a des choses à prendre en compte. Je ne me prononce pas, mais j’ai bien évidemment une idée sur la question. Pour l’instant, je reste à ma place. »