Les vérités de Sergio Parisse : « Des choses difficiles à entendre, des choses assez incompréhensibles ! »

Les vérités de Sergio Parisse : « Des choses difficiles à entendre, des choses assez incompréhensibles ! »

Le vendredi 6 octobre 2023 à 0:56 par David Demri

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L’ancien troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Sergio Parisse n’a pas été retenu par l’Italie pour la Coupe du monde.

Il s’agit forcément d’une grande déception pour l’ex-joueur du Stade-Français Paris qui n’aura finalement pas réussi à revêtir une dernière fois le maillot Italien avant le terme de sa carrière.

Interrogé via Var-matin, a évoqué pour la première fois cette non-sélection pour la Coupe du monde. Extrait:

(Il souffle) Ah… c’est particulier. J’étais à Paris pour le match d’ouverture. Honnêtement, je me suis tellement penché sur mon nouveau parcours d’entraîneur, qui nécessite énormément de travail, que je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser comme un spectateur. J’ai fait cinq Coupes du monde. Je sais tellement ce que ça veut dire de vivre un Mondial que je le regarde presque avec de la nostalgie. Je me dis : “C’était bon, ces moments-là.” Mais je suis apaisé par ma carrière.

Il précise avoir tout fait pour participer à cette Coupe du monde, en vain. Extrait:

J’ai essayé de faire tout mon possible pour y participer. Réunir toutes les conditions pour faire ma sixième Coupe du monde. L’entraîneur en a décidé autrement. Mais je ne vais pas rester là à pleurer. J’ai basculé sur le côté entraîneur, maintenant. Sans avoir de regrets. Évidemment que faire un sixième Mondial aurait été magique et incroyable. Mais est-ce que je peux regretter quelque chose ? Non. Parce que j’ai fait tout ce qui était possible. J’ai joué jusqu’à 39 ans, terminé ma carrière sur un titre européen avec mon club… je ne pouvais pas demander plus.

Durant ce Mondial, il est consultant pour une chaîne de télévision. Il se confie. Extrait:

Je travaille avec ITV, un broadcaster (diffuseur, Ndlr) anglais avec des anciens joueurs. Des mecs face à qui j’ai joué toute ma carrière (sourire). Wilkinson, O’Driscoll, Roberts, Laidlaw… des joueurs britanniques, pour la plupart. On analyse le match, on fait un point sur la mi-temps où on décortique des actions. C’est toujours bien d’échanger et d’avoir le regard d’autres joueurs. Ce rôle de consultant me plaît même si, pour vous dire la vérité, je suis vraiment concentré sur le côté entraîneur (rire).

Il remercie dans la foulée le staff du RCT qui ne l’a jamais bloqué par rapport à l’équipe d’Italie. Extrait:

Après le tournoi des Six nations, je suis parti en Italie pour voir les dirigeants. Je savais qu’après ma dernière saison à Toulon, j’allais commencer à entraîner. J’avais besoin de me préparer et m’organiser vis-à-vis du club. Si je faisais une Coupe du monde, j’avais la partie prépa et la compétition loin du RCT. Il fallait mettre quelqu’un en place, ici, qui allait démarrer sans moi. C’était compliqué. Pourtant, j’ai eu le soutien de Pierre Mignoni et du président Bernard Lemaitre qui ne m’ont jamais fermé la porte. Même si forcément, ça les arrangeait quand même bien si je ne la faisais pas (rires). En tout cas, ils n’ont jamais essayé de me bloquer et j’en suis extrêmement reconnaissant.

Il indique avoir eu un rendez-vous avec le sélectionneur de l’Italie et le président de la Fédération Italienne pour avoir une réponse quant à sa non sélection pour le Mondial. Extrait:

Oui. Enfin… j’ai fait un déplacement pour voir le président et l’entraîneur. J’avais besoin de savoir s’ils comptaient me prendre ou non. En sachant qu’à 39 ans, ils n’avaient pas besoin que je leur prouve qui j’étais. Il fallait juste savoir si physiquement j’étais prêt, ou non, pour participer. Ils savaient déjà ce que je pouvais donner, ce que je ne pouvais pas donner. C’était à eux de décider si ma présence pouvait être un plus pour la sélection ou non. J’ai toujours dit que le plus important, c’était l’équipe.

J’ai fait l’aller-retour dans la journée. Mais malheureusement, à ce moment-là, l’entraîneur est parti. Il avait apparemment mal compris notre rendez-vous. Je n’ai pu parler qu’avec le président. L’entraîneur était en vacances, pour un mois, en Nouvelle-Zélande. Quand on a joué Trévise à Mayol, il était encore là-bas et après le match face à La Rochelle, le dimanche, il est venu pour parler. On a mangé un morceau et il m’a dit, à cet instant, qu’il pensait ne pas me prendre. Il m’a donné des raisons techniques que je ne préfère pas dire publiquement. Je trouve que ce sont des choses difficiles à entendre. Des choses assez incompréhensibles. C’est l’entraîneur, je respecte, mais ça pourrait le mettre plutôt mal à l’aise. Je sais simplement que, de mon côté, j’ai contrôlé tout ce que je pouvais sur le terrain.

Il n’a pas vraiment compris la décision du sélectionneur Italien. Extrait:

Je ne me dis pas qu’ils m’ont volé, non. Je crois toujours au destin. J’aurais vraiment eu du mal à l’avaler si je ne jouais pas avec mon club, si j’étais blessé ou quelque chose comme ça. Mais là, non. Pour moi, les choses étaient claires, évidentes. Je me sens apaisé et tranquille parce que j’ai montré sur le terrain que j’étais là, présent. L’entraîneur fait ses choix, c’est tout. C’est la vie. Je peux me regarder dans une glace et me dire que j’ai fait tout ce qui était possible. J’aurais pu y être. J’aurais dû ? Je ne sais pas. ça, je le laisse aux autres.

Il regrette cet échec. Extrait:

C’est vrai. C’est dommage pour moi, c’est dommage pour l’histoire. Pour l’Italie et la fédération. C’était la possibilité d’écrire l’histoire, je le maintiens. Et pas seulement la mienne. On pouvait avoir ce qu’aucune autre nation au monde n’a et n’aura certainement jamais. Il y a seulement cinq joueurs qui ont fait cinq Coupes du monde. J’en fais partie. Faire une sixième, vu le rugby d’aujourd’hui, c’était l’occasion de rester dans les livres. Mais je ne vais pas pleurer. J’accepte, c’est mon destin.

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