Les joueurs du XV de France affichaient des mines graves après la large victoire face à la Namibie (96-0), jeudi marquée par la sérieuse blessure au visage de leur capitaine Antoine Dupont, dont la participation à la suite de la Coupe du monde est incertaine.

Malgré la très large victoire, les mines étaient graves et les regards inquiets chez les joueurs du XV de France dans les couloirs du stade Vélodrome, jeudi soir. Impossible de savourer le succès et les nombreux records face à la Namibie (96-0). Tous ne pensaient qu’à Antoine Dupont, sorti à la 46e minute de jeu après un violent choc au visage avec le capitaine adverse Johan Deysel, exclu pour cela. Quelques minutes après le coup de sifflet final, dans l’attente du verdict, le pilier Cyril Baille, coéquipier à Toulouse et très proche de Dupont, ne cachait pas son inquiétude

« Sur le grand écran, les images commencent à passer et on a vite compris »

« Vous savez tous la relation que j’ai avec lui, c’est comme un frère, a confié le pilier. Je suis dans l’attente comme tout le monde, j’ai essayé de l’appeler. Mais ça fait chier. Quand on voit les images, c’est un choc assez violent, redoute encore Baille. Il attend le scanner, là, j’espère qu’il ne souffre pas trop. Ça ternit un peu la soirée, il y a beaucoup de stress. Il a pris un gros coup. Dans le vestiaire, après, bien sûr qu’on est contents sur le plan comptable mais le vestiaire n’était pas à la fête ce soir (jeudi). »

Certains comme Jonathan Danty tentaient de positiver. « On reste optimistes sur le fait que ce ne soit pas trop grave, on croise les doigts, a déclaré le centre, auteur de deux essais. On risque d’avoir besoin d’Antoine encore (sourire). »

« On croise les doigts pour que ce ne soit pas trop trop grave », ajoute Thomas Ramos, même si l’inquiétude générale planait dans les rangs des Bleus. Surtout à la vue des images du choc et du visage marqué de Dupont au moment de sa sortie du terrain.

« On attend tous les résultats avec impatience, lance Gaël Fickou. Quand il est sorti, on s’est douté que c’était un peu grave… »

Charles Ollivon, lui, revient, sur ces minutes qui ont suivi la blessure, passée un peu inaperçue dans un premier temps. « Sur le moment il y a une interception (namibienne) donc tout le monde ne voit pas exactement ce qui se passe, explique le troisième ligne. On commence à se regrouper sous les poteaux, à faire notre bulle. Sur le grand écran, les images commencent à passer et on a vite compris. C’était pas mal à retardement, la tête a été touchée. Ça a été tout de suite clair et simple pour tout le monde. On s’est remis en ordre de marche. Ce sont des faits de match qui arrivent malheureusement assez souvent, des petites ou des grosses blessures. Ça arrive, ça fait partie de notre job. On s’est reconcentrés et on est repartis de l’avant. Il n’y avait pas le temps et pas la place pour tergiverser. »

Après avoir passé des examens, Antoine Dupont souffre d’une fracture au visage. Il faut maintenant attendre que son hématome se résorbe pour préciser la durée de son absence. Le staff espère au mieux quatre semaines, soit un éventuel retour en demi-finale si la France y accède, mais le pire scénario fait état de six semaines et une fin de Mondial.

« Quand on connaît les qualités d’Antoine offensivement, défensivement, de leader dans l’équipe, c’est un joueur très important, souligne l’arrière Melvyn Jaminet. C’est très compliqué de le remplacer même si aucun joueur n’est irremplaçable mais on connait tous Antoine Dupont. « 

Via RMC Sport