Thibaud Flament : « C’est vrai qu’elle nous a fait redescendre un peu… »

Thibaud Flament : « C’est vrai qu’elle nous a fait redescendre un peu… »

Le jeudi 14 septembre 2023 à 9:39 par David Demri

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Thibaud Flament a vécu sa 20e sélection face aux All Blacks vendredi dernier au Stade de France et sera de nouveau sur la feuille de match contre l’Uruguay. Arrivé en sélection en 2021, le Toulousain s’est peu à peu imposé comme un incontournable du paquet d’avants. Mais pour cela, il a dû trouver des axes de progression. Pour RMC Sport, il explique son cheminement, parle de cette équipe de France et de ses ambitions, notamment celle de battre tout le monde.

Où étiez-vous en 2019, lors de la Coupe du monde au Japon?

En 2019? J’étais en Angleterre, j’arrivais aux Wasps à ce moment-là. Les horaires étaient un peu compliqués pour regarder les matchs, mais oui, je me souviens, on allait les regarder dans les pubs. Enfin, parfois, il y avait les matchs pendant les journées d’entraînement au centre et puis sinon on faisait ce qu’on pouvait pour les regarder au pub. Bon, j’étais le seul supporter français du coup (sourire)… Mais je me souviens.

Si on résume, en 2019 vous étiez dans les pubs et en 2023 vous êtes sur le terrain avec le maillot bleu…

(Il rigole) Oui, on peut le voir comme ça.

Que représente cette Coupe du monde à vos yeux?

C’est un rêve en fait. Depuis tout petit, porter le maillot de l’équipe de France, jouer, faire une Coupe du monde, c’était mes rêves et je pense que c’est le rêve de beaucoup, beaucoup de personnes. Donc oui, pour moi, c’est vraiment un rêve.

En quoi et comment cette équipe de France vous a fait progresser?

Je pense que c’est pour beaucoup la volonté de monter plus haut dans la recherche de la performance. Et quand on voit tout ce qu’on a à disposition pour travailler… Autant le staff qui est là pour nous encadrer qu’au niveau de la nutrition, de la prépa physique, tout est calé pour être au top. Et puis après, avec les entraîneurs, forcément, qui ont ciblé, comme à Toulouse aussi, les points qu’on a à travailler. En arrivant en Bleu, je me suis rendu compte de la marge que j’avais encore à franchir. D’aller chercher cette progression, pour ne pas forcément être finisseur à chaque fois. Tout ça m’a fait progresser.

Sur quoi avez-vous le plus avancé?

Un des gros axes que j’avais, c’était quand même le jeu sans ballon. Il fallait que je progresse beaucoup. Je dois encore progresser mais je pense que c’est mieux. Et puis après, au niveau de l’attaque il a aussi fallu que je m’adapte un petit peu au niveau international. Par rapport au Top 14, les mecs sont plus prêts physiquement, sont mieux placés. Donc il y a moins de trous, c’est plus compliqué à attaquer. Et c’est vrai qu’au début, j’étais un peu surpris parce que sur les collisions, je n’avançais pas forcément, je n’avais pas forcément le bon timing, je n’étais au bon endroit. Donc oui, il a fallu que je m’adapte un peu, que je sois un peu plus malin. Trouver de meilleurs endroits, de meilleures courses, de meilleurs timings. J’ai bien bossé le jeu sans ballon, mais offensif. Le placement, être au bon endroit au bon moment.

Cela ne s’est pas trop mal passé parfois. On pense au succès à Twickenham l’hiver dernier (10-53)…

Oui, forcément. J’étais hyper, hyper ému. Enfin un peu ému avant, et très ému après.

Pour le côté historique ou personnel?

C’était spécial quand même. Historiquement, collectivement, personnellement aussi. J’étais arrivé là-bas à 18 ans pour mes études. J’avais été visiter le stade sur une après-midi et je rêvais de pouvoir peut-être un jour y jouer avec mon club de l’université. Donc revenir 5 ans après et jouer avec l’équipe de France, et qu’on gagne, c’était fou quoi. Et puis j’ai marqué 2 essais. Franchement, à titre collectif et individuel, c’était incroyable.

Les joueurs vantent beaucoup l’ambiance dans ce groupe France. C’est une réalité?

Oui, c’est une réalité. Le groupe vit bien quoi, on s’entend tous bien. Ça fait un petit moment qu’on se côtoie tous pour la plupart, donc il y a des affinités qui sont là. Le groupe est assez homogène, tout se passe très bien, il y a un bon groupe, une bonne ambiance.

Qu’est-ce qui vous resserre? L’exigence?

Oui l’exigence. La réussite aussi, qui fait qu’on se resserre. L’état d’esprit qu’on a aussi, la façon de travailler. Enfin tout. On est vraiment une équipe, une équipe soudée

Ça s’illustre comment sur des moments de la journée?

Je ne sais pas, on est tous un peu dans le même état d’esprit quoi, y’a vraiment que des bons mecs. En dehors des entraînements ça vit, ça joue, ça se marre. Que ce soit sur et en dehors du terrain, on passe de bons moments.

D’un point de vue du jeu, vous avez fait des ajustements depuis la défaite en Irlande l’hiver dernier (32-19). Est-ce que cette rencontre à Dublin a été un tournant?

C’est vrai qu’elle nous a fait redescendre un peu, je pense. On était sur une belle série de victoires, tout allait bien. On avait battu les plus grosses équipes du circuit. Donc on était bien! Avant l’Irlande, il y a eu ce match en Italie d’abord. On a été un peu déstabilisés quand même. Franchement, ça se joue à pas grand-chose. Et après ce match en Irlande qu’on perd et qui nous remet dans le droit chemin. On se rend compte qu’on n’est pas arrivé, qu’on n’avait rien fait et, même si c’est déjà énorme, on avait juste gagné un Tournoi. Je pense que c’était une bonne… comment dire… pas une bonne leçon, mais ça nous a fait du bien avant le début de la Coupe du monde.

Et personnellement, en tant que 2e ligne, vous avec une réflexion personnelle sur le jeu global?

Bien sûr, je peux réfléchir. Après, c’est sûr que pour l’instant, je ne suis pas amené à prendre des décisions pour le moment. Mais j’essaie de m’impliquer, de réfléchir à la situation et d’essayer de comprendre ce qui se passe, de trouver une solution. Mais voilà, aujourd’hui c’est plus Antoine Dupont et les leaders de jeu qui sont vraiment à cette place.

A priori, en quart de finale, vous risquez fort de croiser soit l’Afrique du Sud, soit l’Irlande. Les deux équipes ont des profils d’équipes bien différents…

Oui, forcément. L’Afrique du Sud est plus sûre de l’affrontement physique, direct. Mais c’est aussi une équipe qui joue bien tactiquement, qui tourne bien son jeu pour mettre à mal l’adversaire, qui joue sur ses forces. Et puis ils dominent un peu le circuit depuis quelques années. Donc oui, c’est une équipe forcément dangereuse. Et puis l’Irlande, une équipe qui est vraiment en place tactiquement, qui performe très bien depuis quelques années, qui a remporté le Tournoi cette année. Qui je pense est un peu montée en puissance. Je trouve que c’est une équipe qui est très en place tactiquement, avec pas mal de mecs qui comprennent bien le jeu et qui ont une très bonne connaissance de la règle aussi. Donc oui, c’est une équipe vraiment bien rodée.

On a un souvenir assez brutal de la dernière rencontre au Stade Vélodrome face aux Springboks (le 12 novembre 2022, victoire 30 à 26). De là à vouloir les éviter?

C’est vrai que c’était un gros, gros défi. Mais on avait répondu présents! On était prêts! On savait à quoi s’attendre. Et on avait gagné le match. Donc ce serait un gros challenge. Tout simplement. L’Irlande aussi, c’est un gros challenge. Bon, on l’a perdu cette année à Dublin, mais là, j’ai envie de dire qu’il faut qu’on joue tout le monde et qu’on aille au bout. Donc dans tous les cas, il va falloir les jouer.

Via RMC Sport

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