Thomas Ramos : « Quand je suis rentré à Toulouse, j’ai beaucoup pleuré »

Thomas Ramos : « Quand je suis rentré à Toulouse, j’ai beaucoup pleuré »

Le mardi 12 septembre 2023 à 11:59 par David Demri

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L’arrière international Français Thomas Ramos se remémore du traumatisme.

Nous sommes le 2 octobre 2019 et il est titulaire au poste d’arrière avec les Bleus, pour le deuxième match du Mondial du Japon face aux Etats-Unis.

Touché à une cheville à l’heure de jeu, il est remplacé par Maxime Médard.

Il est finalement renvoyé en France par le staff Tricolore après avoir effectué des examens médicaux.

Il s’est confié via L’équipe. Extrait:

« Ça a été dur à accepter. Un examen médical a été pratiqué le lendemain du match face aux États-Unis. J’avais pris un coup, la cheville avait un peu tourné, donc il y avait quand même quelque chose à l’IRM. Mais quand je suis arrivé en France et que j’ai passé d’autres examens, tout était OK. Je ne comprends pas trop ce qui s’est passé. Autant sportivement, je peux comprendre, autant médicalement… C’est allé très, très vite. »

Il affirme avoir totalement digéré ce triste épisode. Extrait:

« C’est derrière moi, mais je n’ai pas oublié. Ça fait partie de mon parcours, de ma construction aussi. J’ai grandi. Cet échec m’a endurci. »

Il se rappelle avoir beaucoup pleuré lors de son retour à Toulouse. Extrait:

« Quand je suis rentré à Toulouse, j’ai beaucoup pleuré. Je n’ai pas honte de le dire. Il faut pleurer parfois, ça fait un bien fou ! Dès que je suis monté dans l’avion du retour à Tokyo, la première chose que je me suis dite a été : « Je ferai la Coupe du monde 2023 ! » C’est ce que j’ai répété à mes proches à mon arrivée. « Croyez-moi, en 2023, j’y serai ! » » 

Mais rien n’a été simple pour décrocher cette place de titulaire en équipe de France. Extrait:

« Ça n’a pas été simple. Il y a eu des hauts et des bas. Mais je n’ai jamais lâché. À chaque fois que j’étais renvoyé en club, je me disais : « Pas de problème, je vais leur montrer que j’ai le niveau ». Je reconnais que, parfois, j’étais à la limite de la rupture. À quoi bon ? Est-ce qu’un jour, j’aurais ma chance ? L’opportunité est arrivée. »

Il avoue être très fort mentalement. Extrait:

« J’ai peut-être un en truc en plus mentalement. Ça vient aussi sans doute de mon caractère de mauvais perdant qui me galvanise, de mon éducation sportive également. J’ai souvent entendu au Stade Toulousain qu’il fallait être le meilleur pour gagner. C’est ancré en moi. Enfin, je suis très bien entouré dans ma vie. C’est très important. Mon épouse sait trouver les bons mots pour me canaliser ou au contraire me motiver. On échange beaucoup sur nos objectifs respectifs qui sont finalement communs. On se pousse l’un et l’autre. Tout ça fait ma force aujourd’hui. »

Il se rend bien évidemment compte du parcours effectué. Extrait:

« Si, je m’en rends compte, vous pouvez me croire, j’ai bataillé ! Et ce n’est pas terminé ! Il faut se remettre en question perpétuellement. J’ai aussi appris à relativiser, à accepter d’être dépendant des choix d’autres personnes. En revanche, j’ai du mal à garder les choses pour moi. J’ai déjà dit à Fabien Galthié ou à Ugo Mola, ce que j’avais sur le coeur. Je ne rumine pas, tout en restant cordial. Ces discussions constructives font avancer et m’ont aussi permis de ne pas lâcher. »

Justement, Ugo Mola, son manager au Stade-Toulousain ne manque pas de l’encenser. Extrait:

« Il n’a pas peur de parler de ses craintes, de ses faiblesses ou de ses voies de progrès. Il n’est pas dans le déni. Il se regarde honnêtement dans la glace. C’est rare dans ce milieu. Il se met face à ses responsabilités. Tu travailles à livre ouvert avec lui. Avec Thomas, on peut se prendre la tête très fort sur le terrain. Vraiment. Il n’est pas dans le calcul, il dit les choses. Mais dans les 48 heures, on se voit pour s’expliquer. Il en a besoin. Même si on n’est pas d’accord, on trouve un compromis. Il a besoin de se sentir important, ou du moins qu’il a une utilité dans le rugby proposé. »

Pour conclure, Thomas Ramos affirme ne pas être un imposteur et mériter sa place en équipe de France. Extrait:

« Je mérite ma place ! Je ne suis pas un imposteur ! »

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