Bakkies Botha dépité : « Les gens pensent que je mords ma femme et que je donne des coups de pied à mes enfants »

Bakkies Botha dépité : « Les gens pensent que je mords ma femme et que je donne des coups de pied à mes enfants »

Le jeudi 27 juillet 2023 à 11:10 par David Demri

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L’ancien deuxième ligne international Sud-Africain, Bakkies Botha s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique.

Il l’affirme : le rugby ne lui manque pas. Extrait:

« Ma carrière fut une bénédiction. J’ai remporté toutes les compétitions auxquelles j’ai participé : le Top 14, la Champions Cup, la Currie Cup et la Coupe du monde. Cela n’aurait pas pu être plus beau. […] John Eales me demandait récemment si je ne voulais pas entraîner. J’ai répondu que non : le rugby était une partie de ma vie, pas toute ma vie. »

Dans la foulée, il avoue ne pas trop être en accord avec le rugby moderne. Il ne s’y retrouve plus. Extrait:

« Je comprends la problématique de World Rugby et des arbitres du circuit international. Ils se doivent de protéger les joueurs. Mais notre jeu devient frustrant, haché, inconsistant… D’un match à l’autre, l’interprétation des arbitres varie. En tribunes ou devant leur télé, les gens n’y comprennent plus rien… Et puis…

J’ai l’impression qu’il y avait sur le terrain plus de personnalités à mon époque. Aujourd’hui, les joueurs se ressemblent tous, finalement. […] Moi, on m’appelait l’exécuteur et j’aimais ça. Je trouvais que ça donnait du piment au grand show. Parce que c’est aussi ça le sport pro, n’est-ce pas ? […] L’évolution des règles a fait disparaître « les exécuteurs » dans mon genre : tu ne peux plus faire du grabuge comme je le faisais dans les rucks. Le rugby d’aujourd’hui ne me conviendrait pas, je crois. »

Il explique qu’en 2011 déjà, le rugby international ne lui convenait plus, raison pour laquelle il a décidé de rejoindre le Rugby Club Toulonnais. Extrait:

« J’ai rejoint la France en 2011 parce que le rugby international ne me correspondait plus : il était devenu trop stratégique, trop réfléchi… Il ne laissait plus les joueurs exprimer leur flair, leur vraie nature… J’ai alors découvert en Top 14 le championnat qui me convenait : brutal mais dans les règles. J’adorais ça. J’aimais aller à Agen, à Brive, à Grenoble et combattre sur des terrains gras. […]

La plus grosse blessure de ma carrière, je l’ai d’ailleurs vécue en Top 14. À Brive, on m’avait cassé le bras (un avant du CAB fut alors suspecté de l’avoir fait de façon délibérée, N.D.L.R.). […] Le Top 14, c’était plus lent que le Super Rugby mais c’était aussi beaucoup plus physique. […] Si tu n’es pas prêt, le Top 14 te mâche, te casse, t’éjecte. Un jour à Agen, j’ai plaqué un mec. Il n’a pas apprécié et en se relevant, il m’a mis sa godasse en pleine tête. J’ai quitté le terrain avec quinze points de suture. »

Il rappelle que tout au long de sa carrière, de nombreux joueurs ont tenté de le faire dégoupiller. Extrait:

« Des dizaines de fois… À mes débuts en Currie Cup, mes adversaires me provoquaient déjà sans arrêt. Un jour, AJ Venter (ancien deuxième ligne des Sharks, N.D.L.R.) a cherché à me faire sortir de mon match. Alors, avant chaque mêlée, Craig Joubert (arbitre sud-africain, N.D.L.R.) me disait : « Reste avec moi, Bakkies. Il ne t’arrivera rien ». C’était plutôt drôle. »

Une chose est sûre pour lui : le rugby ne rime pas avec violence. Extrait:

« Je n’aime pas associer violence et rugby. Pour moi, violence rime avec couteaux et revolvers, pas avec plaquage et déblayage. […] Certains me prenaient pour un dingue à l’époque où je jouais mais il y a des choses que je ne me suis jamais permis de faire sur un terrain. Les gens pensent que je mords ma femme et que je donne des coups de pied à mes enfants. Mais je suis quelqu’un de très doux, dans la vie. »

Dans la foulée, il indique ne plus vraiment faire de sport. Extrait:

« À ce sujet, je fais souvent cette blague : il est très difficile d’aller courir ou transpirer tous les jours en salle de musculation quand tu n’es plus payé pour le faire ! (rires) Récemment, je me suis mis un peu au « cross fit » mais pas autant que je le souhaiterais. Et puis, la première salle de sport est à 80 kilomètres de l’endroit où je vis… »

Pour conclure, il explique pourquoi tout le monde l’appelle Bakkies Botha et non pas John Phillip, son vrai nom. Extrait:

« Bakkies est mon surnom, depuis mes sept ans. Quand j’étais petit, mes genoux se touchaient. À la ferme, je ne pouvais pas attraper les cochons. Ils filaient entre mes jambes et on se moquait de moi ! En Afrikaan, Bak signifie citerne. Mais on m’appelle Bakkies pour mes genoux rapprochés, pas pour ma peau dure. On m’appelle Bakkies pour les mauvaises raisons ! (rires) »

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