Cet été, le staff technique du Rugby Club Toulonnais a décidé de faire de la chaleur un allié plutôt qu’un adversaire.

Ainsi, le groupe Varois est invité à s’entraîner en fin de matinée, lorsqu’il fait le plus chaud.

Interrogé à ce sujet via Midi Olympique, le préparateur physique et responsable recherche/développement du RC Toulon, Anthony Couderc a expliqué pourquoi il était intéressant de pousser les joueurs durant les fortes chaleurs.

Il dévoile tous les bienfaits de ce travail en surchauffe. Extrait:

« Je comprends ces questions, car à une époque on aurait dit : «On s’entraîne tôt à la fraiche !», La chaleur a des effets néfastes à court terme. Il y a une réduction de l’énergie disponible, car l’athlète l’utilise pour tenter de dissiper la chaleur. On a également une réduction des performances au niveau de l’aérobie. On accepte ces diminutions, car on sait qu’il y a des bénéfices utiles au développement des joueurs à long terme.  

Le climat actuel est utile pour augmenter la conductivité nerveuse et la coordination motrice. Il a été démontré, en sciences du sport, que des performances améliorées en condition chaude, ont des répercussions positives en condition neutre. La canicule n’a rien changé, on se sert de ce stress environnemental comme un atout. En revanche, on met en place des conditions pour s’y acclimater. Toutes les morphologies sont capables de s’adapter à cet état. »

« Sébastien Bourdin et les préparateurs physiques ont réalisé des contenus. Chaque membre a suivi un groupe de joueurs. On les a responsabilisés dans le but de pouvoir rapidement mettre du volume et de l’intensité. Malgré la chaleur, les premiers résultats sont plutôt bons. Les joueurs sont arrivés dans de bonnes dispositions.

Au niveau de la durée, on a tendance à réduire à 1 h 15-1 h 30 l’exposition à la chaleur. L’échauffement est réduit. On insiste également sur l’hydratation en eau et en boisson isotonique avant, pendant et après l’effort. Cédrick Vivant, qui s’est spécialisé dans la nutrition, a affiché plusieurs fiches au Campus pour sensibiliser les jeunes et les pros. C’est simple : on n’attend pas d’avoir soif avant de boire. Enfin, on sensibilise à la colorimétrie de l’urine car c’est un super indicateur pour voir si on est bien hydraté. Ces trois points sont cardinaux pour s’entraîner en chaleur et y résister.

De temps à temps, sur une contre-perf, ils prennent même la chaleur comme une excuse en nous mettant des pièces (rires). »