Les mots forts de Mathieu Bastareaud : « Il y a très peu de personnes qui m’ont tendu la main »
Les mots forts de Mathieu Bastareaud : « Il y a très peu de personnes qui m’ont tendu la main »
Le vendredi 16 juin 2023 à 15:44 par David Demri
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Lors d’un entretien accordé au journal régional Var-matin, l’ancien joueur du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud a tenu des propos forts.
Ce-dernier est notamment revenu sur sa grave blessure contractée aux deux genoux.
Il l’affirme : très peu de personnes lui ont tendu la main.
Selon lui, les joueurs doivent mieux être accompagnés dans certains moments de leur carrière. Extrait:
« Au départ, pour ma reconversion, je m’orientais plutôt vers la formation au sein du club. J’entends par là les jeunes. Mais pas que. J’aimais également l’aspect de l’accompagnement psychologique. Je trouve que dans le rugby, de manière générale, ce n’est pas assez développé. Pour ce qui est de mon expérience personnelle, même si mes clubs ont été présents pendant mes blessures, au final, tu es seul. Quand j’ai été touché aux deux genoux, il y a très peu de personnes qui m’ont tendu la main.
J’ai avant tout dû aller chercher les ressources au fond de moi pour revenir. Même si maintenant, je reçois des messages et c’est très gentil, mais quand j’étais à Pomponiana, j’en avais beaucoup moins. C’est ce qui te fait dire qu’on reste dans un sport de haut niveau, professionnel. Ce n’est pas le monde des bisounours. C’est un milieu très concurrentiel. Il y a d’abord soi et après les autres… C’est en tout cas ce que j’ai ressenti. Je n’ai pas eu le soutien de certaines personnes que je pouvais penser comme mes amis. Quand c’est comme ça, on se resserre sur ce qui est essentiel : la famille. Ensuite, on se donne des objectifs et on y puise des sources de motivation.
Pour ma dernière blessure, ça a été mon fils. C’était mon moteur. Chacun se construit de la manière qui lui semble la plus juste. Mais ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, il manque de psychologie dans le rugby. Au club, on a un intervenant extérieur qui s’appelle Pierre Dantin. Il est spécialisé dans la performance. Mais pour moi, ce n’est pas ce qu’on appelle de la psychologie. Il y a une vraie différence. J’ai peut-être tort, mais c’est ma vision.
Je pense qu’il faut que les jeunes soient mieux accompagnés. C’est la base. Ce sont à ces mecs qu’on va demander, dans deux ou trois ans, de jouer en équipe première. Quand tu joues en une à Toulon, pour avoir fait plusieurs clubs, je peux te dire que c’est quelque chose (rires). Il faut être prêt. Sans oublier que nous sommes dans un monde impitoyable. Mais pas le sport professionnel en lui-même. La vie. Quand tu passes à l’âge adulte, c’est compliqué. Personnellement, j’ai pris des claques mais ça m’a permis de me construire et de mieux me connaître. »
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