Eric Bayle : « Les supporters des 14 équipes du Top 14 sont persuadés que les arbitres et les commentateurs sont contre elles »
Eric Bayle : « Les supporters des 14 équipes du Top 14 sont persuadés que les arbitres et les commentateurs sont contre elles »
Le vendredi 16 juin 2023 à 11:22 par David Demri
32 Commentaires
Publicité
Le directeur du rugby sur Canal +, Eric Bayle s’est confié via Actu Rugby au sujet de la finale de Top 14 à venir ce samedi soir entre Toulouse et La Rochelle.
Selon lui, cette finale n’est pas la finale rêvée pour le sélectionneur Français Fabien Galthié puisque de nombreux internationaux Français seront sur la pelouse ce samedi soir.
Cependant, il évoque une finale logique. Extrait:
« Je ne suis pas certain que ce soit la finale rêvée pour Fabien Galthié et son staff, avec la moitié de la liste potentielle pour la Coupe du monde sur la pelouse samedi. Ils s’en seraient bien passés. Pour Canal +, il n’y a pas de finale idéale, mais il y a des finales logiques. Et ce Toulouse-La Rochelle remplit tous les critères. On a les deux premiers de la saison régulière, ce sont les deux équipes qui dominent le rugby français, voire européen depuis 3 ans, ce sont les deux plus gros palmarès de ces dernières saisons… On a là la nouvelle grande rivalité du rugby français.
Elle succède aux Toulouse-Toulon et Toulon-Clermont de ces dernières années. Désormais, c’est Toulouse-La Rochelle, et c’est une très bonne chose que ces deux équipes se retrouvent en finale samedi. Je pense que cette rivalité s’inscrira dans la durée si ces deux clubs maintiennent leur niveau sportif actuel. »
Il explique ensuite sa manière de préparer une finale de Top 14. Extrait:
« Pour moi, ce sera ma 23e finale. Je commence à être habitué. Je suis un peu moins nerveux que pour la première, où je m’étais mordu méchamment la langue de stress le midi de la finale (rires). Une finale, cela se prépare avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai été biberonné au bouclier de Brennus, je n’échangerais donc pas une finale de championnat contre une finale de Coupe du monde. La symbolique émotionnelle de la finale, c’est quelque chose que je ressens très fort de par mon histoire personnelle, et d’avoir grandi dans un pays de rugby. Il y a beaucoup d’émotion. Sur un plan professionnel, je prépare mes fiches de la manière la plus efficace possible. »
Il l’affirme : il sera d’une neutralité absolue. Extrait:
« C’est le rendez-vous que personne ne veut rater. Tout le monde est surexcité. C’est un événement formidable. Et puis, chaque fois que je vois le Brennus, cela ravive des souvenirs d’enfance. Pour moi, c’est l’évènement sportif le plus important au monde. Je ne vibre pas sur la finale du 100m des Jeux Olympiques ou la finale de la Coupe du monde de football comme je vibre lors de la finale du Top 14. C’est mon métier, mais c’est avant tout ma passion. Bien sûr, je me dois de la contrôler. Je suis d’une neutralité absolue. Tant que Bayonne n’est pas en finale, je peux rester zen (rires). J’essaie de glisser quelques anecdotes ici et là dans le commentaire, sur lequel je me concentre. Sur une finale, on essaie de ne pas s’éparpiller. »
Il répond ensuite à ceux qui estiment qu’il prend souvent partie pour l’une des deux équipes. Extrait:
« Les supporters ne comprennent pas que le commentateur commente ce qu’il voit. Quand une équipe à 10 occasions d’essais, et que l’adversaire n’en a pas, l’impression qui va être donnée, c’est que le commentateur s’extasie et s’exclame pour l’équipe qui a des occasions. Après, au fond de nous, le résultat importe peu : on a envie de voir un grand match, de vibrer. Les gens oublient vite que nous sommes juste là pour décrire ce qu’il se passe.
Je pense que les supporters des 14 équipes du Top 14 sont persuadés que les arbitres et les commentateurs sont contre elles. Ce qui pourrait me valoir une médaille du mérite, car si cela fait 30 ans que je commente le championnat sans aimer personne, j’ai quand même beaucoup de valeur. Les commentateurs, nous sommes des passionnés, nous avons tous probablement une équipe préférentielle qui est souvent liée à notre lieu de naissance, mais on sait dire quand l’adversaire est meilleur. Certaines critiques sont risibles. »
Pour conclure, Eric Bayle évoque la dernière d’Isabelle Ithurburu qui va rejoindre TF1 dès cet été. Extrait:
« Avec flegme et résignation. Isabelle a eu une opportunité qu’elle ne pouvait pas refuser. On l’aime beaucoup, on est content pour elle. Et on va tout faire pour qu’elle réussisse sa sortie. »
Publicité
32 Commentaires