L’ouvreur international Argentin Benjamin Urdapilleta quittera le Castres Olympique dès la fin de la saison actuelle afin de rejoindre Clermont.

Ce-dernier s’est engagé en faveur de l’ASM pour une saison avec une année optionnelle supplémentaire.

Interrogé via L’équipe, Benjamin Urdapilleta a expliqué la raison de son départ alors que le CO lui avait fait une proposition pour prolonger son contrat d’une saison.

Selon lui, il n’était pas la priorité des dirigeants Castrais. Extrait:

« C’était une décision très difficile. Depuis le mois de décembre, je parlais aux dirigeants pour prolonger. Je leur ai dit que je voulais continuer à jouer un an de plus et que j’étais prêt à signer s’ils avaient besoin de moi. Les mois ont passé, et je n’ai pas eu de contacts. Il y a deux semaines, je me suis dit que je voulais continuer à jouer au rugby. Après avoir trouvé un agent, j’ai reçu un appel du président de Castres (Pierre-Yves Revol) pour prendre un rendez-vous.

On a parlé tous les deux et il m’a dit qu’il voulait me garder un an de plus. Mais la conversation ne s’est pas passée comme je voulais. Je me sens en forme pour continuer à jouer comme numéro un ou deux. Mais je ne voulais pas rester pour rester. Le club, ici, avait plutôt l’idée de faire jouer des jeunes joueurs, des JIFF (joueurs issus des filières de formation). Je n’étais pas la priorité. »

Il explique ensuite ses négociations avec Clermont. Extrait:

« Christophe Urios m’a appelé. Il m’a montré tout son intérêt pour que je rejoigne Clermont. Je me suis dit qu’il fallait que je parte. Je ne voulais pas signer un an de plus à Castres comme sparring-partner. J’aime la compétition, la pression, l’adrénaline des matches.

D’autres clubs s’étaient intéressés à moi mais ça aurait été difficile de finir dans une équipe où je ne connaissais pas les gens. Clermont est peut-être dans un moment plus difficile mais c’est un club historique du Top 14. Je connais par coeur Christophe mais aussi très bien Frédéric Charrier (futur entraîneur des trois-quarts clermontois). Et il y a trois autres Argentins là-bas (Tomas Lavanini, Bautista Delguy et Marcos Kremer). Ça a aussi beaucoup compté. Mais c’est vrai que le speech de Christophe a été bon. Il m’a dit qu’il avait besoin de moi. Il voulait un joueur avec de l’expérience, mon tempérament et de la grinta comme j’ai. »

Il avoue être très affecté par sa décision de quitter le CO. Extrait:

« En vous en parlant, j’ai des frissons. Je n’ai jamais imaginé terminer ma carrière ailleurs qu’à Castres. Mais on ne peut pas tout contrôler. Maintenant que tout est officiel et que tout est clair, je suis soulagé. J’ai passé des journées et des nuits difficiles. Ma femme aussi ! Quand elle te demande tout le temps ce que tu vas faire, c’est stressant. (Rires) Je suis triste et déçu de partir mais il faut l’accepter. J’étais un peu obligé de le faire. J’ai passé huit belles années à Castres qui restera toujours dans mon coeur et celui de ma famille. Mais un nouveau très beau défi m’attend. »

Une chose est sûre : il n’a jamais songé à arrêter sa carrière. Extrait:

« Non, pas du tout. Pourquoi arrêter maintenant alors que je sais que je peux encore donner plein de choses ? La saison dernière quand j’avais resigné, je pensais que c’était peut-être la dernière année. Quand on arrive à un certain âge, on ne sait jamais. Ça dépend comment on se sent. Parfois, les gens disent que je suis vieux, et je les comprends. J’ai 37 ans, pas 20. Mais le plus important ce n’est pas ce chiffre mais ce que l’on met sur le terrain. J’ai encore beaucoup à donner. »

Il en rajoute une couche précisant qu’il ne souhaitait absolument pas prolonger à Castres sans avoir la certitude de jouer. Extrait:

« Le plus important n’est pas la durée ou le salaire. Le meilleur choix pour moi était de partir de Castres. Je ne veux pas resigner dans un club pour être en vacances et recevoir le salaire mais pour jouer et rendre au club ce qu’il me donne. »

En attendant de rejoindre Clermont cet été, il veut terminer de la meilleure des manières sa saison avec Castres. Extrait:

« Bien sûr, je veux en profiter à fond avec mes amis et les supporters. Pour m’amuser, je dois gagner. Je vais être dur avec mes copains pour qu’on remporte nos trois derniers matches (contre Pau samedi puis Brive et Perpignan) pour que je parte content. Et on verra alors ce qui se passe dans ce championnat complètement fou si on a ces trois victoires. »