L’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal s’est confié dans les Causeries de la Rade.

Ce-dernier s’est notamment posé de grosses questions sur le recrutement effectué par le club Varois depuis son départ du club.

Il l’affirme : depuis son départ, aucun joueur recruté n’a apporté une réelle plus value à l’équipe Toulonnaise.

Il cite d’ailleurs les huit joueurs qui, selon lui, portent l’équipe. Il s’agit de huit joueurs qui ont été recrutés à son époque. Extrait:

« Si on retire les joueurs que j’ai signé, quels sont les joueurs qui ont apporté une réelle plus value au club ? Je vais vous citer pour moi les joueurs qui tiennent le RCT à bout de bras : Gigashvili c’est moi qui l’ait signé. Brian Alainu’Uese, c’est moi qui l’ait signé. A gauche, on a Jean-Baptiste Gros et on l’a formé. Ensuite on a Charles Ollivon et Facundo Isa, Baptiste Serin, Duncan Paia’aua et Gabin Villière. Pour moi, si on enlève ces huit joueurs, il n’y a plus d’équipe.

Je ne sais pas comment expliquer cela. Pourquoi les seules véritables valeurs ajoutées sont des joueurs qui sont là depuis avant 2020. Pourquoi ? Il faut s’interpeller alors qu’ils mettent un pognon fou et qu’ils n’ont pas de valeurs ajoutées. 

Aujourd’hui, dans le recrutement, je vois de bons joueurs car ils ont signés de bons joueurs, mais pourquoi sur le terrain ce ne sont pas des valeurs ajoutées ? Waisea, je pensais qu’il allait être une valeur ajoutée hallucinante pour le club. Au départ on avait l’impression, mais en fait non. »

Il se pose aussi des questions sur le recrutement de l’ouvreur international Gallois Dan Biggar. Extrait:

« Dan Biggar est un bon joueur, surtout en année Coupe du monde. Peut-être que s’il arrête la sélection la saison prochaine ce sera différent. Mais là ils ont pris un intermittent du spectacle : il y a le Tournoi des Six-Nations puis la Coupe du monde. Moi, j’ai connu un Gallois qui a préféré être remplaçant dans un match contre une province plutôt que de jouer une finale de Top 14 (Leigh Halfpenny). Et dieu sait qu’on en avait besoin de lui. On sait que la sélection nationale passe avant tout.

Quand vous avez un Gallois, ce n’est pas le médecin du club qui le gère, c’est le médecin de la sélection nationale. Il va lui dire : ‘cette semaine tu as mal car la semaine prochaine tu joues avec le Pays-de-Galles alors tu ne prends pas de risque’. C’est comme ça que ça se passe. C’est culturel. En France ça va peut-être se passer comme ça un jour. Mais je me rappelle des prises de bec avec le médecin de l’équipe nationale du Pays de Galles. Je lui avais dit que j’allais lui envoyer sa fiche de paie à la fin du mois et qu’il allait casquer. Au bout d’un moment, tu ne peux pas diriger les joueurs à ma place. »

Pour conclure, Mourad Boudjellal explique pourquoi le Rugby Club Toulonnais rate parfois de gros joueurs dans son recrutement. Extrait:

« Il faut une personne qui impulse l’énergie et qui prenne les décisions. A mon époque, c’était oui ou non. Et dans mes derniers mois au RCT, je me suis rendu compte que pour prendre une décision, il fallait deux mois ! Deux ou trois mois ! Et ce n’est pas possible car il y avait trop d’indécisions, ce n’est pas bon. Il y a trop de joueurs qu’on a laissé passer. Puis il y a aussi l’envie. Le joueur sent votre envie et le message que vous lui faites passer. Si vous ne lui montrez pas que c’est vous qui avez le plus envie qu’il vienne chez vous et que vous allez bien vous en occuper, ça ne marche pas. Un joueur qui vient à la surenchère ne vient pas pour les bonnes raisons. »