Dans le podcast « Les Causeries de la Rade », l’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal s’est permis de tacler son successeur : Bernard Lemaître.

Selon lui, Bernard Lemaître a tout intérêt à se montrer humble bien qu’il mette de l’argent dans le club.

En effet, il affirme que lorsqu’un investisseur met de l’argent dans un club, c’est parce qu’il n’arrive pas à générer cet argent. Extrait:

« J’ai lu une interview où Bernard Lemaître faisait une comparaison entre Bakkies Botha et Eben Etzebeth. Alors il décrivait comment était Eben Etzebeth et ça il le sait à peu près. Mais il expliquait surtout comment était Bakkies Botha alors qu’il ne l’a jamais connu. Ca m’avait beaucoup amusé. Cela lui donnera l’occasion de parler à Bakkies Botha et d’apprendre à le connaitre puisqu’il va le rencontrer. C’est ce côté-là qui est d’expliquer ce que l’on n’a pas fait. On explique ce que l’on a réussi et on n’explique pas ce que l’on n’a pas réussi. Ou alors on explique comment on a raté. C’est faire preuve d’humilité. Il faut faire preuve d’humilité quand on gagne des titres et encore plus quand on n’en gagne pas.

Et quand on met de l’argent, il faut aussi faire preuve d’humilité car l’argent que vous mettez, c’est l’argent que vous ne savez pas créer. A chaque fois que j’ai mis de l’argent au club, je me disais que j’étais mauvais car c’était de l’argent que je ne savais pas générer. Donc je dois le mettre. »

Dans la foulée, il a évoqué la création du Hall of Fame. Selon lui, c’est du réchauffé par rapport à l’Avenue des Légendes. Extrait:

« Le Hall of Fame ? On avait fait l’Avenue des Légendes et c’est pareil. Ca fait un peu du réchauffé. Sincèrement… c’est dur de sortir deux ou trois joueurs d’un club comme le RCT. On avait fait l’Avenue des Légendes car beaucoup de joueurs méritaient d’être cités. Comment vous pouvez juger un pilier et un ailier ? C’est impossible de dire qui est le meilleur car ils ne font pas le même sport quasiment ! Donc on avait décidé de faire l’Avenue des Légendes.

J’avais aussi fait le coin des champions de France. On avait installé un coin en présidentiel où tous les champions de France pouvaient venir gratuitement, c’était leur place. J’avais mis aussi en place en présidentiel une place pour tous les anciens présidents, c’est une façon de respecter le passé. Quand vous représentez une entité morale, vous ne dites pas ce que vous vous pensez, vous devez faire ce que doit faire l’entité morale. Parmi les anciens présidents, il y en a avec qui je n’avais pas d’affinité mais le RCT avait le devoir d’en avoir. Je représentais le RCT. Certains avaient été très critiques envers moi mais je devais leur faire une place par respect. »

Aussi, Mourad Boudjellal regrette de ne plus avoir sa place au Stade Mayol. Il s’explique. Extrait:

« Je n’ai plus de droit d’entrée à Mayol mais ce n’est pas très grave. C’est surtout pour ma fille. Elle a 20 ans et elle est folle du RCT. Quand elle va à Mayol elle achète sa place. La dernière fois, elle a acheté un maillot du RCT sur Le Bon Coin pour aller voir un match du RCT au Racing car elle vit à Paris. Je ne trouve pas cela bien. Je suis quand même le président qui a ramené le plus de titres au club et qui a construit le club sur lequel tout le monde surfe aujourd’hui. Moi, quand je suis arrivé, il n’y avait pas les réseaux sociaux. Toutes la notoriété du club a été beaucoup travaillée. Je regarde les matches à la télé et ça ne me dérange pas. Mais je retournerai bientôt à Mayol, mais j’attends que ça gagne un peu. J’ai envie que ça gagne un peu, de voir un Mayol en feu et avec cette ambiance particulière. »

Pour conclure, Mourad Boudjellal indique que le slogan « Ici tout est différent » n’est vraiment plus d’actualité. Extrait:

« Le slogan « Ici tout est différent » ne correspond plus à l’image du club. Bernard Lemaître ne fait plus le rebelle. Le Toulonnais n’est jamais d’accord avec tout le monde et il ne s’enlève pas. Il monte sur la table et il dit « empêche-moi ! ». Le Toulonnais est contre les institutions et contre la Ligue. C’est culturel. Le premier jour que je suis arrivé à la Ligue, j’ai dit que j’étais Toulonnais et que j’étais contre eux. C’était comme ça. On n’a jamais été pour les institutions car on a toujours cette parano.

Il y a encore de vrais Toulonnais dans l’équipe dirigeante du RCT. Il y a Benjamin Larrue. Je ne sais pas quel rôle il a aujourd’hui, mais il connait très bien la mentalité Toulonnaise. Il est dans ce registre. Laurent Emmanuelli aussi. Pierre Mignoni c’est un Toulon, il connait la mentalité Toulonnaise. Mais il y a des séparations de pouvoir dans le club et la communication a pris beaucoup d’importance. On est très attaché à son image et on veut absolument avoir une image clean. On mesure souvent qui a la plus grosse. »