Les magnifiques anecdotes de Matt Giteau sur son passage au Rugby Club Toulonnais
Les magnifiques anecdotes de Matt Giteau sur son passage au Rugby Club Toulonnais
Le vendredi 10 mars 2023 à 10:38 par David Demri
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L’ancien ouvreur ou centre international Australien, Matt Giteau a récemment annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière sportive.
L’ex-joueur du Rugby Club Toulonnais s’est confié via Midi Olympique pour évoquer sa décision de raccrocher les crampons.
Ce-dernier a évoqué les meilleurs moments de sa carrière.
Il parle bien évidemment des Wallabies mais également de son passage à Toulon, une période incroyable pour lui.
Il l’affirme haut et fort : son passage à Toulon représente à ses yeux le meilleur moment de sa carrière. Extrait:
« D’abord, ce sont les sélections avec l’équipe d’Australie. Chaque fois que j’ai joué pour mon pays c’était spécial. Mais le souvenir qui me marque le plus est que je croyais qu’en allant à Toulon, ma carrière internationale était terminée. Que j’étais « fini » pour ce niveau. Je dois tellement au RCT et au rugby français parce que j’ai retrouvé mon amour pour le jeu là-bas. J’ai gagné tellement de titres à Toulon, deux de mes trois enfants sont nés là-bas…
Jouer à Toulon m’a également permis d’atteindre les 100 sélections avec l’Australie parce que je faisais partie d’une équipe merveilleuse. Je pensais que j’étais fini et j’ai été à nouveau sélectionné avec les Wallabies, donc ce club aura toujours une place spéciale dans mon cœur et je crois que c’était une étape très significative dans ma carrière. C’est dur de dire que cette expérience à Toulon était la meilleure de toutes parce que toutes les opportunités que j’ai eues ont été excitantes, mais les supporters, la ville et tout l’environnement autour du club ont été plus qu’incroyables. »
Il explique dans la foulée pourquoi il a rejoint le RCT à l’issue de la Coupe du monde de 2011. Extrait:
« Comme je l’ai dit, je ne pensais plus avoir le niveau international. J’ai signé un contrat de dix-huit mois au RCT après la Coupe du monde 2011 et je pensais que j’allais vivre une expérience en France avec l’idée de prendre ma retraite ensuite. Je n’étais plus sélectionné avec les Wallabies et à cette époque et Philippe Saint-André m’a contacté pour venir à Toulon à travers Matt Henjak. Nous venons tous les deux de la même région, à Canberra, donc inévitablement, j’aurais eu un ami ici.
Ensuite, Toulon est à côté de la mer donc c’était attrayant (rires), et à la fin je suis resté cinq ans et demi ! Imaginez-vous, je pensais jouer dix-huit mois en prenant ma retraite ensuite et au final j’ai joué cinq ans de plus, puis trois ans au Japon et ensuite deux années à Los Angeles, aux États-Unis. Ma carrière n’a fait que grandir à partir de ce moment-là. J’ai rejoint le RCT aussi parce que le fait de ne plus jouer avec les Wallabies m’a aidé. Saint-André m’a contacté, mais quand je suis arrivé, Bernard Laporte était aux commandes. »
Il ne le cache pas : Bernard Laporte a toujours été très dur avec lui. Extrait:
« Très dur, vraiment. Il attendait de moi que je joue à un très haut niveau et j’ai senti qu’en arrivant à Toulon, je devais prouver ma valeur et que je pouvais apporter quelque chose à cette équipe en gagnant des titres. Donc finalement, tout s’est mis en place parfaitement. »
Il évoque ensuite sa relation avec Mourad Boudjellal qu’il qualifie de fou. Extrait:
« Pas de relation (rires) ! Mourad, c’est Mourad. C’est un fou, il a payé des joueurs de classe mondiale, mais il était guidé par Bernard. J’ai eu très très peu de discussions avec lui autres que « bonjour, ça va ? » tous les matins. Je n’ai jamais discuté rugby avec lui, mais quand mes contrats arrivaient à leur terme, il venait me voir pour me dire que je ne jouais pas un si bon rugby que cela et qu’il fallait peut-être me donner moins d’argent. Mais je savais que je jouais bien, et je voulais aussi plus d’argent ! Donc au fil du temps, c’est devenu une blague entre nous (rires) ! »
Matt Giteau raconte dans la foulée sa meilleure anecdote sur son passage à Toulon. Extrait:
« Après une défaite face au Racing 92, en 2012, j’avais manqué un plaquage sur Benjamin Fall et je me rappelle encore de ce moment où je regarde mes coéquipiers en me disant : « je vais être viré ! ». Dans les vestiaires, Bernard Laporte me pointe du doigt en disant : « si nous jouons avec Matt Giteau, on ne gagnera jamais. Tu ne plaques pas, tu ne joues pas bien. Je pensais qu’on avait signé le Matt Giteau des Wallabies, mais en fait nous avons eu un bébé Matt Giteau ».
J’étais assis là, silencieux, et après cette rencontre, nous sommes allés en boîte de nuit et Bernard m’a regardé en souriant et m’a apporté une bouteille de vodka en me disant : « fais-toi plaisir ! ». Je crois qu’il est fou ! En « mode rugby », il était intense et honnête et j’ai vraiment adoré cela. Je savais ce que j’avais à faire pour obtenir son respect, mais dès que le match était fini, Bernard était juste. Il ne vous jugeait pas, mais à chaque fois que je revenais sur le terrain je me disais : « je dois bien plaquer pour ne pas me faire engueuler par Bernard, je dois jouer un grand rugby, j’ai besoin d’être cette personne qu’il respecte ». Et même si je suis parti de Toulon, Bernard et moi avons une grande relation, j’ai beaucoup de respect pour lui. »
Pour conclure, Matt Giteau indique qu’il n’aurait jamais pu jouer pour un autre club du Top 14 après son passage sur les bords de la Rade. Extrait:
« Non, Toulon à 100%. Tout simplement parce que j’ai construit ma famille là-bas. Ma femme et moi connaissions la boulangerie, le marché, on avait des amis hors-rugby à Toulon… En fait, la seule raison pour laquelle j’aurais pu discuter avec d’autres clubs était que Mourad m’aurait donné un meilleur contrat (rires). Parce que si vous disiez à Mourad que vous aviez envie de rester, il allait vous donner moins d’argent ! Plus sérieusement, j’ai passé des moments incroyables là-bas. Je suis Australien mais je suis aussi Toulonnais ! »
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